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Recharger une batterie en moins de 6 minutes, c'est possible, d'après ces chercheurs

Des batteries de téléphone qui durent 3 jours
Gradient and transparent effect used.
lvcandy via Getty Images
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Les téléphones intelligents, s'ils ont révolutionné nos vies, ont aussi donné naissance à deux fléaux. Les perches à selfie et les batteries vides en moins d'une journée. S'il n'y a malheureusement rien à faire contre le premier, de nombreux scientifiques cherchent à en finir avec le second, afin d'éviter de passer par la case "recharger la batterie" tous les jours.

Et cette découverte de chercheurs du prestigieux MIT et de l'université de Tsinghua en Chine pourrait justement changer la donne, en permettant de recharger sa batterie en moins de 6 minutes ou d'avoir une autonomie de 3 jours.

Attention, c'est l'une ou l'autre de ces options. Plus exactement, cette nouvelle batterie, si elle est chargée à vitesse normale, est 3,4 fois plus performante que la batterie de votre téléphone intelligent. Mais il est aussi possible de sacrifier de l'autonomie pour une charge très rapide, en six minutes. Dans ce cas, cette batterie n'est plus "que" 1,8 fois plus autonome que la vôtre.

Comment ça marche? Une batterie est composée, pour faire (très) simple, de trois éléments: un liquide (l'électrolyte), une cathode et une anode, deux électrodes plongés dans le liquide. Le courant se crée grâce au mouvement des électrons entre ces deux matériaux.

Une histoire de coquille et de jaune d'oeuf

Dans les batteries en lithium de nos téléphones, l'anode est composée de graphite. Or, ce matériau n'est pas celui permettant de stocker le plus d'énergie. L'aluminium, par exemple, est près de 6 fois plus efficace et ne coûte pas très cher. Problème: quand l'aluminium se charge et se décharge, il gonfle et se dégonfle. Ainsi, cela perturbe le liquide, l'électrolyte, et empêche le fonctionnement de la batterie.

Dans une étude publiée dans Nature Communications, Ju Li et son équipe expliquent avoir trouvé un moyen d'utiliser de l'aluminium. La solution? Repenser la composition de l'anode... comme un oeuf. À la place de la coquille, un dioxyde de titane et à la place du jaune d'oeuf, des nanoparticules d'aluminium.

Une représentation de la nanoparticule "coquille et jaune d'oeuf". La sphère grise représente l'aluminium, entouré de la coquille de titane. Dans le fond du dessin, on voit la vraie forme de ces particules sous l'oeil d'un microscope électronique.

Vers un usage industriel? Trop tôt pour le dire

Grâce à cette "coquille", l'aluminium peut grossir et dégonfler sans troubler l'électrolyte. C'est comme si le jaune d'oeuf prenait la place du blanc. Si cette technologie est encore à l'état de recherche, les auteurs de l'étude sont plutôt confiants pour la suite des événements.

Car tout le processus semble "simple et industrialisable", estime David Lou, un professeur de chimie et d'ingénierie biomoléculaire à l'université Nanyang de Singapour, cité par le MIT. Pour autant, rappelle le DailyDot, reste le coût d'une telle technologie. Si l'aluminium est abordable, le processus permettant de créer cet oeuf est "potentiellement très cher".

En attendant, d'autres sociétés sont sur le coup. StoreDot, dont on vous parlait en 2014, a réussi à créer des batteries qui se rechargent en moins de 2 minutes. Début 2015, ils annonçaient l'arrivée de premiers téléphopnes intelligents équipés de leur technologie d'ici à la fin de l'année.

Mais ces batteries ne font pas autant rêver que les promesses du MIT. Si la charge est ultra rapide, c'est en sacrifiant l'autonomie, qui ne dépasse pas les cinq heures.

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