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Élections fédérales 2015: Mulcair permet à Harper de se soustraire au débat des radiodiffuseurs, dénonce May

Débats des chefs : Mulcair ne respecte pas sa parole, dénonce May

OTTAWA — La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, reproche au leader du NPD, Thomas Mulcair, de ne pas respecter sa parole en renonçant au débat télévisé des chefs en anglais.

May a affirmé au Huffington Post Canada, mardi, que le chef conservateur Stephen Harper ne pourrait éviter de se présenter au traditionnel débat télévisé, en octobre, qui si Mulcair le lui permettait.

Tard mardi, le NPD a annoncé que son leader prendrait part au débat en français de Radio-Canada avec Harper, May, le chef libéral Justin Trudeau et le dirigeant du Bloc québécois, Gilles Duceppe, le 24 septembre. Mulcair sera également du débat présenté par Munk sur les affaires étrangères, le 28 septembre, en compagnie de Harper et Trudeau, débat auquel May et Duceppe n’ont pas été invités.

Mulcair avait précédemment accepté de prendre part au débat organisé par le Globe and Mail, avec Harper et Trudeau, et à un autre prévu par TVA, en présence de Harper, Trudeau et Duceppe.

Toutefois, c’est ce que le NPD n’a pas annoncé mardi qui a mis en colère May.

L’équipe de Mulcair a confirmé que ce dernier avait renoncé à prendre part au débat en anglais organisé par les réseaux de télévision CBC, CTV et Global, menaçant du même coup la tenue de l’événement.

Le débat des chefs en anglais, qui a attiré plus de 10 millions de téléspectateurs canadiens en 2011, fait partie du décor des élections fédérales depuis 1968.

Ce printemps, Harper a fait part de son intention de ne pas être du débat des télédiffuseurs. Des sources conservatrices ont laissé entendre qu’elles n’aimaient pas les conditions proposées par les radiodiffuseurs, mais le porte-parole Kory Teneycke a assuré que le chef conservateur voulait tout simplement avoir plus de débats d’organismes différents.

La façon la plus sûre de s’assurer de la présence de Harper était que les partis de l’opposition respectent la promesse faite ce printemps, soit de se présenter de toute façon au débat et de laisser sur scène un emplacement vide à l’intention de Harper, a indiqué May.

“Pensons-nous vraiment que Stephen Harper boycotterait des débats 10 jours avant les élections? Des débats auxquels Thomas Mulcair, Justin Trudeau, moi-même et le Parti québécois seront présents? Avec un podium inoccupé? C’est impensable. Stephen Harper ne s’en tirera qu’avec l’aide de Thomas Mulcair”, a déclaré May.

Harper, a-t-elle dit, prive les Canadiens d’un débat juste, neutre, incluant tous les chefs de partis nationaux et qui pourrait être vu par une majorité de gens.

May reproche également à Mulcair de ne pas avoir défendu son droit — en tant que dirigeante d’un parti comptant deux sièges aux Communes et un grand nombre de candidats à travers le pays — à prendre part aux débats tenus par TVA, Munk et le Globe and Mail.

Le NPD a affirmé il y a deux semaines qu’il ne serait présent qu’aux débats auxquels Harper et les autres chefs de parti avaient été invités et avaient accepté de prendre part. En juillet, les libéraux avaient dit croire que tous les chefs de partis représentés au Parlement devraient être conviés aux débats.

“Ces débats privés sont organisés en fonction de règles arbitraires et sans critères qui ne semblent avoir qu’une seule chose en commun, tenir à l’écart le Parti vert”, a lancé May.

La dirigeante a affirmé au HuffPost qu’il s’agissait-là d’une preuve supplémentaire que le NDP et les conservateurs ne voulaient pas d’elle aux débats.

“Nous nous souvenons qu’en 2008, les partis néo-démocrate et conservateur avaient tous deux affirmé en privé aux radiodiffuseurs que si le Parti vert était inclu, ils refuseraient de se présenter”, a rappelé May. Ce n’est que lorsque l’affaire est devenue publique que le NPD a fini par céder, suivi par les conservateurs, permettant à May d’être de la partie, a-t-elle dit.

May a également dit être étonnée que Mulcair, qui a à maintes reprises soutenu Radio-Canada, ait tourné le dos à un débat organisé par le diffuseur public. Une source proche des négociations sur le débat a cependant affirmé au HuffPost que CBC était en train de négocier afin de diffuser le débat de Munk.

L’annonce de Mulcair confirme qu’il se retire non seulement du débat en anglais, mais aussi de celui des femmes nommé “Place au débat” et de débats de la Fédération canadienne des municipalités, de l’Association canadienne des individus retraités et du Réseau de télévision des peuples autochtones, auxquels il avait précédemment donné son accord.

Les débats ne sont pas pour les chefs, ils sont pour les électeurs, a indiqué May. Et les débats télévisés des chefs sont la seule façon pour les Canadiens d’avoir accès à ces dirigeants, de comparer les points de vue des partis.

“La question pour les Canadiens est celle-ci: Stephen Harper et Thomas Mulcair vont-ils s’assurer ensemble qu’il n’y aura pas de débat télévisé des chefs à l’échelle nationale? Il s’agit d’une question vraiment importante, que je sois de la partie ou non.”

Par voie de communiqué de presse, mardi, le consortium des médias qui organise les débats télévisés en français et en anglais a fait savoir que les négociations avec les différentes parties au sujet du débat en anglais se poursuivaient.

Teneycke a cependant indiqué dans un communiqué de presse que les conservateurs avaient consenti à leur “cinquième et dernier” débat des chefs.

“Ces cinq débats offriront aux Canadiens une chance sans précédent d’entendre les chefs de parti. C’est une victoire pour le processus démocratique”, a-t-il dit.

Bien qu’elle ait lancé des flèches en direction de Mulcair, May a dit avoir encore espoir que le chef du NPD cède à la pression publique et change d’avis.

“C’est du bluff, et si ça fonctionne, Stephen Harper sera là.”

Cet article initialement publié sur le Huffington Post Canada a été traduit de l’anglais.

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