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Élections fédérales 2015: la bataille du Québec, le NPD bien en avance

Élections 2015: la bataille du Québec
Tom Mulcair, leader of Canadaâs main opposition New Democratic Party, speaks during an interview in New York, U.S., on Thursday, March 14, 2013. During a visit to Washington this week Mulcair told U.S. lawmakers and executives that he opposes the Keystone XL oil pipeline, according to the Edmonton Journal. Photographer: Peter Foley/Bloomberg via Getty Images
Bloomberg via Getty Images
Tom Mulcair, leader of Canadaâs main opposition New Democratic Party, speaks during an interview in New York, U.S., on Thursday, March 14, 2013. During a visit to Washington this week Mulcair told U.S. lawmakers and executives that he opposes the Keystone XL oil pipeline, according to the Edmonton Journal. Photographer: Peter Foley/Bloomberg via Getty Images

Le Québec reste l’une des provinces avec l’électorat le plus volatil au pays, que ce soit pour les élections provinciales ou fédérales. Cette année cependant, le NPD part avec une longueur d’avance et une marge confortable dans l’optique de remporter le plus de sièges dans cette province.

Alors que nous sommes maintenant dans la deuxième semaine de campagne, il n’y a pas encore eu d’événement majeur et les sondages restent rares. Il y a certes eu le débat (en anglais) la semaine passée, mais l’absence d’un gagnant ou perdant clair fait en sorte qu’il ne devrait pas influencer les intentions de vote massivement. Surtout pas au Québec où une bonne partie de la population n’a probablement pas regardé. Cela fait en sorte qu’en termes d’intentions de vote, nous devons nous fier aux sondages des semaines précédentes pour nous donner une idée de la situation.

Le NPD possède actuellement une bonne avance sur les libéraux. Le parti de Thomas Mulcair est entre 35 et 40% alors que les Libéraux de Justin Trudeau oscillent en général entre 20 et 25%. Il est bien loin le temps où les Libéraux étaient en tête dans la Belle Province juste après l’arrivée de Trudeau. Le Bloc reste aux alentours des 20%. L’arrivée de Gilles Duceppe avait fourni à ce parti un petit sursaut, mais l’effet semble déjà être effacé. Quant aux conservateurs, ils alternent entre 15 et 20% (après une brève période, en début d’année, où cette formation était au-dessus des 20%) et vont se concentrer sur les quelques circonscriptions qu’ils possèdent ou peuvent espérer remporter.

Transposées en sièges, ces intentions de vote font en sorte que le NPD remporterait facilement la majorité. Dans les faits, malgré un léger déclin par rapport à 2011 (et une hausse marquée du PLC), les néo-démocrates pourraient bien remporter autant de sièges que lors de la précédente élection générale. Cela grâce à la légère baisse du Bloc et des conservateurs. Comparée à la course à trois en Ontario, la bataille du Québec est actuellement un peu ennuyante.

Bien sûr, bien des choses peuvent changer d’ici le 19 octobre. Après tout, le Québec est connu pour ses « vagues ». Il y avait eu la vague conservatrice et le mystère de Québec en 2006, la surprise ADQ en 2007 (aussi concentrée dans la région de Québec) et bien sûr la vague orange de Jack Layton en 2011. Même l’élection provinciale de 2014 avait connu sa part de changements avec le long et continu déclin du PQ et la remontée rapide de la CAQ vers la fin. Le problème cependant est que justement, ça prendrait une telle vague pour que le NPD ne gagne pas le plus de sièges au Québec.

Avec les intentions de vote actuelles, le NPD a une probabilité de remporter le plus de sièges au Québec de 100%! Même en tenant compte de l’incertitude des sondages, de la distribution/efficacité du vote et du mode de scrutin, si l’élection avait lieu demain, il n’y a aucun doute que les néo-démocrates termineraient premier parti au Québec. Il y a certes des scénarios où ils ne gagneraient « que » 33 sièges, mais cela resterait supérieur aux 26 des libéraux. Quant au Bloc, le maximum absolu est actuellement de 18 députés.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune incertitude au Québec. Il n’y a par exemple que 9 circonscriptions où le gagnant y est projeté avec 100% de chances (tous des comtés NPD). À l’inverse, il y a 8 circonscriptions où 4 parties peuvent en théorie gagner (pas avec des chances égales cependant). Par exemple, le comté de Richmond-Arthabaska. Cela montre que s’il y a bien peu d’incertitude au niveau global, le Québec reste intéressant si l’on regarde circonscription par circonscription.

Mais peut-être que la vraie question est plutôt : que faudrait-il pour que le NPD ne termine pas premier en termes de sièges? Le graphique ci-dessous montre les probabilités pour le parti de Thomas Mulcair de remporter le plus de sièges en fonction du pourcentage de votes reçus dans cette province.

Comme vous pouvez le voir, à moins que le NPD ne passe sous la barre des 30% (soit en raison d’une hausse du PLC ou du Bloc, ou les deux), ce parti est quasiment assuré de remporter le plus de sièges au Québec. Encore une fois, cela ne veut pas dire que tel sera le cas le 19 octobre prochain. Mais cela signifie qu’actuellement, le Québec n’est pas la province avec le plus d’incertitude. C’est une bonne nouvelle pour Thomas Mulcair qui peut se concentrer davantage sur l’Ontario et la Colombie-Britannique, deux provinces où il a besoin de faire des gains afin de devenir premier ministre.

Bryan Breguet a un baccalauréat ès sciences en économie de la politique et une maîtrise ès sciences en économie de l’Université de Montréal. Il a fondé en 2010 TooCloseToCall.ca où il fournit des analyses et projections électorales. Il a collaboré avec le National Post, Le Journal de Montréal et l’Actualité.

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