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Les oléoducs au menu de la campagne électorale, mais les chefs sont prudents

Avenir énergétique: les chefs sont prudents

MONTRÉAL _ Une semaine après le début de la campagne électorale, les chefs de partis naviguent prudemment dans la politique entourant les oléoducs, alors qu'ils tentent de gagner le soutien d'un électorat divisé sur l'avenir énergétique du pays.

Cette campagne commence au moment où le Canada renégocie ses politiques énergétiques et où les Canadiens débattent à savoir si l'expansion de l'industrie du pétrole et du gaz, qui amène des revenus, est préférable à une baisse de la production, un choix plus écologique.

Trevor McLeod de la fondation pro-oléoduc Canada West ne croit pas que les chefs de partis entraîneront les Canadiens dans un débat nuancé et réfléchi sur l'énergie.

"Il faudrait qu'on ait cette discussion, mais est-ce que je pense qu'on va l'avoir? Non, a-t-il dit. Il y a peu de place pour la nuance dans une campagne électorale et je ne pense pas qu'il y a aura un débat sérieux et franc."

Au Conseil des Canadiens, un lobby opposé à l'expansion des sables bitumineux en Alberta, Brent Patterson doute aussi que la campagne permettra aux citoyens d'obtenir une vision claire de l'avenir de l'industrie énergétique.

Cela n'est pas bien difficile à comprendre

D'importants projets de pétrole et de gaz, proposés ou approuvés, rencontrent l'opposition intense des communautés des Premières Nations et de groupes environnementaux. Beaucoup ne veulent pas plus d'oléoducs. Ainsi, tout discours sur les dernières technologies qui éliminent les risques de déversement n'est tout simplement pas un argument pour eux.

Au Québec, une province qui compte beaucoup d'électeurs, le soutien envers les nouveaux oléoducs est pour le moins tiède, mais il est plus fort en Alberta, en Saskatchewan et dans certaines régions des maritimes.

Bien que tous les projets soient controversés, Énergie-Est l'est tout particulièrement, notamment au Québec, qui est traversé par le trajet proposé. L'oléoduc transporterait jusqu'à 1,1 million de barils de pétrole par jour de l'Alberta jusqu'aux raffineries du Nouveau-Brunswick, d'où il serait expédié outre-mer.

Les conservateurs se sont dits favorables à ce projet en cours de révision par l'Office national de l'énergie. Les libéraux et les néo-démocrates, par contre, n'ont pas clairement pris position.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, et son homologue du Parti libéral, Justin Trudeau, ont tous deux affirmé ne pas faire confiance au processus de révision fédérale des projets d'oléoducs et se sont engagés à adopter des analyses plus strictes. S'il est élu, M. Trudeau mettrait un prix sur les émissions de carbone, alors que M. Mulcair préférerait un système de quotas, dans lequel les émissions auraient également un coût.

Le NPD sait qu'il doit être attentif au discours des Québécois sur Énergie-Est. M. Mulcair s'est d'ailleurs déjà fait accuser par le chef bloquiste, Gilles Duceppe, de tenir un double-discours, pour les Québécois et les autres Canadiens.

Par ailleurs, les conservateurs se sont récemment engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada de 30 pour cent par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030... mais ils s'attendent à ce que les provinces fassent le gros du travail.

Aucun de ces trois grands partis n'a toutefois détaillé comment le Canada peut développer la production des sables bitumineux, construire de nouveaux oléoducs tout en se pliant aux exigences de réductions des émissions.

Trevor McLeod regrette que les chefs politiques n'offrent pas de vision claire là-dessus.

"Je conseillerais à chaque leader d'être assez clair sur les oléoducs pour pouvoir affirmer qu'ils ont le mandat d'exécuter leur vision après l'élection", a-t-il dit.

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