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La fusillade au Musik soulève des questions sur l'industrie du taxi

La fusillade au Musik soulève des questions sur l'industrie du taxi
Radio-Canada

La fusillade survenue mardi dernier dans la boîte de nuit Muzik de Toronto soulève des questions sur une pratique répandue dans l'industrie du taxi de la Ville-Reine : le refus de courses par les chauffeurs.

Ariela Navarro-Fenoy, l'une des deux victimes tuées dans cette fusillade aurait été incapable de prendre un taxi pour rentrer à la maison après que des coups de feu eurent été entendus à l'intérieur de l'établissement. Selon le Toronto Star, plusieurs chauffeurs auraient refusé la course de 8 $ parce qu'elle n'était pas assez rentable.

Le quotidien torontois cite Franca Abate, une amie de la victime, qui affirme qu'une dizaine de chauffeurs de taxi stationnés sur la rue Dufferin, à moins d'un mètre de la boîte de nuit, ont refusé la course pour cette raison. Ils semblaient ignorer qu'une fusillade venait d'éclater.

Ariela Navarro-Fenoy, 26 ans, a été atteinte par un projectile quelques minutes plus tard en tentant de quitter l'endroit à pied avec son amie. Elle a été transportée à l'hôpital où elle a succombé à ses blessures.

Au lendemain de la fusillade, sa famille a affirmé qu'elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Elle assistait à la fête d'après-concert du rappeur Drake organisée en marge du festival OVO.

Le refus d'une course par un chauffeur de taxi, parce que la facture ne sera pas assez élevée, va à l'encontre du règlement municipal de Toronto. Il s'agit tout de même d'une pratique répandue dans l'industrie, selon la porte-parole des entreprises de taxi Co-Op et Crown.

« Si notre industrie a eu quelque rôle à jouer dans ce qui s'est passé mardi soir, c'est tout simplement inacceptable », dénonce-t-elle appelant du même souffle la Ville à appliquer son règlement municipal.

« Les agents de la Ville devraient s'assurer de prendre les chauffeurs fautifs et de leur remettre des amendes », ajoute-t-elle.

Six raisons qui justifient le refus une course

  1. Le client doit de l'argent au chauffeur pour une course précédente;
  2. Le client refuse de spécifier sa destination finale en entrant dans le taxi;
  3. Le client demande à être conduit dans un endroit éloigné jugé non sécuritaire par le chauffeur de taxi;
  4. Le client est irrespectueux ou agressif;
  5. Le client fume à l'intérieur de la voiture;
  6. Le client refuse de faire un paiement à l'avance.

Source : Ville de Toronto

La Ville de Toronto invite les usagers victimes d'un refus injustifié à faire une plainte. Au cours des 18 derniers mois, elle a reçu 280 plaintes contre des chauffeurs de taxi. De ce nombre, 82 ont mené à des contraventions.

« Si nous avons une preuve suffisante pour imposer une amende, nous allons le faire », indique le directeur du département des permis, Tracey Cook. L'amende minimale est de 200 $, mais les récidivistes s'exposent à des frais plus lourds.

Il encourage l'amie d'Ariela Navarro-Fenoy à faire une plainte pour que la Ville puisse retrouver les chauffeurs qui auraient refusé de les conduire.

Ces révélations surviennent sur fond de conflit entre l'industrie de Toronto et le service de covoiturage Uber. Les chauffeurs de taxi affirment perdre leur clientèle au profit d'Uber qui, selon eux, échappe à la législation.

Le Musik fermé

La boîte de nuit Musik est fermée ce week-end. Dans un communiqué envoyé aux médias, les responsables de l'établissement offrent leurs condoléances aux familles et affirment coopérer avec la police.

Ils demandent à toute personne possédant des informations sur ce qui s'est passé de contacter les enquêteurs.

« Nous avons confiance que la police de Toronto réussira à résoudre cet horrible incident pour que les responsables soient traduits en justice », écrivent-ils.

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