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Essai routier BMW i8 2015 : le futur est arrivé (PHOTOS)

Essai routier BMW i8 2015 : le futur est arrivé (PHOTOS)

J’ai conduit plusieurs voitures cette année qui m’ont marqué, mais je dois avouer d’emblée que la BMW i8 restera gravée dans ma mémoire à tout jamais. Quand BMW m’a offert d’essayer leur modèle phare quelques jours la semaine dernière, je ne croyais pas que la voiture aurait un tel effet sur moi. Je la trouvais belle, évidemment, et j’admirais toute la technologie qui s’y retrouvait, mais je ne pensais jamais qu’elle serait à ce point fantastique.

Je m’attendais à une voiture donnant l’impression d’être peu bricolée et qui mettrait trop l’emphase sur l’économie de carburant au détriment de l’agrément de conduite. Je me voyais déjà en train de critiquer la présence de portes en élytre que je jugeais déjà inutiles, et j’imaginais déjà terminer mes quelques jours d’essai avec une moyenne de consommation décevante, car j’aurais osé exploiter un tantinet les performances.

Même ces performances, je me disais qu’elles seraient correctes, mais sans plus malgré des spécifications intéressantes. J’envisageais déjà une ligne ou deux qui diraient que l’i8 2015 a beau être rapide, elle est très loin d’une Tesla Model S.

Eh bien, j’étais dans le champ. Il faut immédiatement oublier les comparaisons avec la Model S. Cette dernière est entièrement électrique tandis que la i8 est hybride enfichable. La Tesla se fait remarquer aux feux de circulation, l’i8 arrête le trafic, tout simplement. Et une Tesla, vous pouvez en acheter une aujourd’hui. L’i8? Bonne chance pour en trouver une.

Je ne dis pas ici que l’i8 est meilleure que la Tesla. Je vous dis qu’il s’agit de deux modèles différents, et je vous dis aussi que la BMW est dans une classe à part de n’importe quelle voiture, que ce soit une Tesla, une Porsche, une Ferrari ou une Lamborghini.

Pas nécessairement pour ses performances, pour son confort, pour son style ou pour son économie d’essence, mais pour l’ensemble de tout cela. En d’autres termes, aucune autre voiture que j’ai conduite n’est aussi économique, performante et confortable toute en même temps. Et distinctive visuellement au point où les gens feront demi-tour après vous avoir croisé pour vous rattraper et prendre une photo de l’auto. Il y a des modèles qui devancent l’i8 sur chacun des points plus hauts, mais aucune ne la devance sur l’ensemble de ces points.

La vedette du camping

La première journée où j’avais en ma possession la BMW i8, j’ai quitté la ville pour me rendre à un vaste terrain de camping situé à St-Antoine Abbé, à environ une heure de Montréal. J’allais rencontrer mon collègue Christian qui s’occupe de la photographie. Il était en vacance, mais a insisté pour prendre en photo la voiture.

Déjà que la BMW attire à peu près tous les regards au centre-ville de Montréal, vous pouvez imaginer la réaction des campeurs assis sur leur chaise berçante au passage de la voiture dans les chemins sinueux du camping. Ce qui étonne avec l’i8 et les réactions qu’elle suscite est que ce ne sont pas juste les gars qui s’intéressent à la voiture. De jeunes filles de moins de 10 ans pointent la voiture du doigt au passage à leurs mamans qui immédiatement cherchent leur appareil mobile pour la prendre en photo.

Jeune ou vieux, homme ou femme, amateur d’automobiles ou pas, tout le monde remarque la BMW i8. L’effet qu’elle crée est similaire à l’effet d’une Lamborghini Aventador ou autre bolide aussi exclusif et rare.

En plus de son look futuriste, elle offre un spectacle unique avec ses portes à élytre qui s’avèrent tout de même faciles à ouvrir et fermer, n’étant pas trop lourdes. Il faut cependant s’habituer à entrer et sortir de la voiture, et il est pratiquement impossible de le faire avec grâce et distinction. Au mieux on espère simplement ne pas se cogner la tête sur la porte ou le toit. C’est amusant pour quelques jours, mais je pense qu’après quelque mois on finirait par se lasser.

Ou pas... car l’habitacle mérite qu’on fasse quelques efforts pour s’y installer. Bon, il est vrai qu’il y a plusieurs éléments qu’on retrouve dans une BMW Série 2, comme les commandes de la radio et de la climatisation ainsi que la molette qui contrôle le système d’infodivertissement, qui lui est également similaire à toute autre BMW, mais pour le reste le design intérieur sied parfaitement à la voiture avec ses éléments visuels futuristes et sa qualité de finition.

Les sièges à l’avant sont d’un confort exceptionnel, comme le comportement routier de la voiture d’ailleurs, mais en contrepartie l’espace n’est pas la plus grande force de la i8. Il y a bien deux places à l’arrière, mais impossible d’y installer un adulte confortablement, nous avons essayé. Il vaut mieux y placer les bagages, car ce n’est pas dans le coffre qu’ils pourront aller, ce dernier étant très petit.

Presque parfaite sur la route

Au moins le conducteur et son passager auront amplement d’espace à l’avant pour apprécier tout ce que la BMW i8 peut offrir. En fait, elle offre trois personnalités très distinctes avec ses trois modes de conduite. Ces modes déterminent si nous avons entre les mains une voiture excessivement économique, ou très sportive.

L’i8 est une voiture hybride enfichable propulsée par deux moteurs principaux, un électrique et un autre alimenté à l'essence. Le moteur électrique se trouve à l’avant et est alimenté par une batterie lithium-ion de 7,1 kWh pour une puissance totale de 131 chevaux. Le moteur à essence est un trois-cylindres de 1,5 litre qui s’occupe de propulser les roues arrière. Ce moteur est combiné à un second moteur électrique beaucoup plus petit (environ 11 chevaux) qui aide au démarrage, surtout.

Ensemble, ces moteurs produisent 362 chevaux et 420 lb-pi de couple. Cela permet à l’i8 d’atteindre 100 km/h en 4,4 secondes, mais également de parcourir 24 kilomètres sans consommer une seule goutte d’essence selon BMW. Il faut compter moins de deux heures pour recharger 80 % de la batterie avec la borne de chargement offerte par BMW.

Revenons aux trois modes de conduite mentionnés précédemment, Comfort, Eco Pro et Sport. Les deux premiers sont sélectionnés par l’entremise d’un bouton à gauche du levier de la boîte de vitesse tandis que le troisième, Sport, est activé lorsqu’on tasse le levier à gauche pour choisir le mode manuel. L’affichage numérique des cadrans passe alors au rouge, et nous avons droit à une belle sonorité (amplifiée par les haut-parleurs) du moteur ainsi que toute la puissance offerte par l’i8.

Écrasez l’accélérateur, et la voiture bondit vers l’avant comme une voiture sport d’exception. Les dépassements sont un jeu d’enfant et comme avec n’importe quel modèle haute performance, on se rend très rapidement à des vitesses qui peuvent nous couter très cher si un policier passe dans le coin. En contrepartie, le mode Sport est en mesure de charger la batterie pendant que vous roulez, et vous voyez donc l’autonomie du moteur électrique augmenter pendant que vous vous amusez à extirper le plus de puissance possible de l’ensemble de la motorisation.

Passez au mode confort, et vous remarquerez que l’accélérateur réagit un peu moins rapidement. Par contre, c’est le mode idéal pour se balader en ville. Vous pourrez atteindre jusqu’à 120 km/h avec le moteur électrique seulement, et ce dernier est également utilisé au moment de quitter les feux de circulation. Le moteur à essence prend le relais à plus haute vitesse.

Puis il y a le mode Eco Pro qui ajuste tous les paramètres de la voiture pour maximiser l’efficacité écoénergétique. Appuyer ensuite sur un quatrième bouton où il est inscrit « eDrive » et vous aurez une conduite entièrement électrique.

En jonglant entre les différents modes, j’ai passé d’une consommation d’essence nulle à une moyenne de 8,7 litres aux 100 kilomètres en mode Sport. À la fin de mes quelques jours d’essai, la moyenne affichée était de 4,1 litres aux 100 kilomètres. De prime abord cela semble moyen, mais encore une fois j’ai conduit la voiture de plusieurs façons différentes, passant de la technique de conduite à employer avec une Ferrari quelconque à celle qu’on adopte quand on conduit une voiture 100 % électrique.

Et c’est là tout le charme de la BMW i8. C’est une voiture qui peut tout faire, et le faire en dorlotant ses passagers ou en leur donnant des émotions fortes comme seule une authentique sportive peut le faire. Le gros problème de la voiture est que tous les modèles sont vendus. Alors même si vous avez les 150 000 $ requis pour son achat, vous devrez fouiller très fort pour en trouver une. Et quand vous l’aurez trouvé, attendez-vous à payer près de 200 000 $ si ce n’est pas plus. La qualité et la rareté ont un prix, malheureusement.

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La BMW i8 2015

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