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Le groupe de pirates informatiques Anonymous dévoile les activités d'espionnage du Canada à l'étranger

Anonymous dévoile les activités d'espionnage du Canada
We are Anonymous. We are Legion. We do not forgive. We do not forget. Expect us
equinoxefr/Flickr
We are Anonymous. We are Legion. We do not forgive. We do not forget. Expect us

Les services secrets canadiens disposent à l'étranger de 25 stations d'interception des échanges sur internet et Ottawa a récemment déboursé 21 millions de dollars pour les rénover, selon un document confidentiel publié lundi soir par le groupe de pirates informatiques Anonymous.

Mardi, le gouvernement fédéral s'est fait avare de commentaires au sujet de ce bris de sécurité apparent impliquant de l'information classifiée. Le document en question serait une note de service du Conseil du Trésor sur le financement des capacités de communications du Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) à l'étranger a été mis en ligne.

Jeremy Laurin, un porte-parole du ministre de la Sécurité publique Steven Blaney, n'avait pas de commentaire à formuler dans l'immédiat. Plus tôt lundi, M. Laurin a dit que les autorités surveillaient de près la situation.

Dans un message vidéo qui accompagnait le document, Anonymous a dénoncé qu'un de leur partisan ait récemment été abattu lors d'une confrontation avec la GRC en Colombie-Britannique.

Une importante fuite

Cette fuite d'informations sensibles a été révélée mardi par le National Post et a déclenché une enquête de la Gendarmerie royale ainsi que du Centre de la sécurité des télécommunications (CST, équivalent canadien de la NSA), selon la télévision publique CBC.

Portant la classification "secret", ce rapport du SCRS est daté du 6 février 2014 et fait le point sur "la sécurisation des infrastructures réseaux du Service dans ses stations à l'étranger", est-il indiqué dans le document consulté par l'AFP.

Le SCRS y déplore un "processus de traitement des données inefficace et laborieux" dont les "retards nuisent à l'efficacité du Service et mettent en danger ses agents".

Faute de logiciels modernes, les analystes travaillant au siège du service de renseignement, à Ottawa, "doivent examiner manuellement le grand volume d'informations reçues", souligne cette note.

En conséquence, un investissement de 21 millions de dollars canadiens (14,6 millions d'euros) est demandé au gouvernement afin de connecter "en temps réel" les stations d'interception à l'étranger au quartier général du SCRS. Cela "permettra au service de satisfaire les besoins croissants du gouvernement en informations collectées en temps réel à l'étranger", est-il souligné.

Dans son article, le National Post relève qu'Ottawa n'a jusqu'à présent reconnu l'existence que de trois stations d'opération du SCRS à l'étranger: à Washington, Londres et Paris. Le réseau est donc bien plus vaste et comprend "beaucoup" de stations d'interception "établies dans des pays en développement et/ou instables", est-il noté.

Le site du SCRS avait été visé fin juin par une cyber-attaque et quelques jours plus tôt le groupe de pirates informatiques avait revendiqué la paralysie de plusieurs portails internet d'agences fédérales.

Le Canada forme, avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, le groupe des "Five Eyes", une alliance de services de renseignement dont la puissance a notamment été mise en lumière par les révélations de l'ancien analyste de la NSA Edward Snowden.

Avec Agence France-Presse et La Presse Canadienne

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