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Jeux panaméricains: des retombées touristiques «presque nulles»

Des retombées touristiques «presque nulles»
Pachi, the mascot for the Pan Am Games, is displayed on a bus stop in downtown Toronto, Thursday, July 9, 2015. The city will host the games starting with Friday's opening ceremony. (AP Photo/Julio Cortez)
ASSOCIATED PRESS
Pachi, the mascot for the Pan Am Games, is displayed on a bus stop in downtown Toronto, Thursday, July 9, 2015. The city will host the games starting with Friday's opening ceremony. (AP Photo/Julio Cortez)

Bien qu'un million de billets auront été vendus aux Jeux panaméricains de Toronto, les retombées touristiques seront « presque nulles », selon Andrew Weir, directeur chez Tourisme Toronto.

Un texte de Christian Noël

« Nous n'avons pas reçu plus de visiteurs cette année que l'an dernier en juillet. Certains événements, comme des congrès internationaux, ont été déplacés à cause des Panam. Et certains visiteurs qui craignaient un manque de place ou une hausse des prix en raison des Jeux ont plutôt décidé d'aller ailleurs. » — Andrew Weir, directeur de Tourisme Toronto

Les organisateurs prévoyaient attirer 250 000 visiteurs durant les Jeux. Mais le directeur des Jeux panam, Saad Rafi, semble vouloir tempérer les ardeurs. « Ce n'était pas notre objectif à nous, mais celui de la province. Ce n'est jamais facile de calculer ce genre de retombées pour une région », souligne-t-il.

Quelques chiffres

  • 1 million de billets vendus (plus qu'au Jeux panam de Guadalajara en 2011, mais moins qu'à Rio en 2007)
  • 170 millions de dollars : revenus de commandites (l'objectif était de 100 millions)
  • +8 % : dépenses dans les hôtels du centre-ville de Toronto durant la première fin de semaine des Jeux (selon Moneris)
  • 24 % : des dépenses ont été effectuées sur des cartes de crédit émises à l'extérieur du Canada
  • 3 milliards de dollars : coût pour l'organisation des Jeux panaméricains de Toronto

Plus de dépenses...

Si le nombre de visiteurs à Toronto n'a pas augmenté, certains commerces remarquent quand même une augmentation marquée de la clientèle. C'est le cas notamment pour les restaurateurs situés à proximité du village des athlètes.

« On sert jusqu'à 600 personnes par jour, pas seulement les fins de semaine, mais les lundis et les mardis aussi », raconte Jean-Valérie Lacasse, du bistro-boulangerie Cluny.

« Les soirées sont longues, parce que les Sud-Américains aiment souper tard. On a des groupes de 10 à 15 personnes qui arrivent après la fin des compétitions, quand les athlètes rentrent au village. »

Même chose juste à côté, au resto-pub de la brasserie Mills Street. « Je dirais que nos revenus sont en hausse de 10 à 15 % comparés à la même période l'an dernier », indique Joanna Britton.

« On a reçu plusieurs médaillés, du Canada et d'ailleurs. Après une dure journée de compétition, les athlètes viennent célébrer leur victoire ou noyer leur peine. » — Joanna Britton

Tous n'en profitent pas

Cependant, la manne des Jeux n'est pas répartie également pour tous les commerçants. Certains en profitent moins, comme Kelly Dunlap. Elle fabrique des chapeaux sur mesures dans sa boutique-atelier, dans le même quartier.

« C'est très calme, je ne remarque vraiment pas une augmentation de visiteurs. » En fait, c'est plutôt le contraire. « J'ai eu un bon début de juillet, confie-t-elle, mais la journée où les Jeux ont commencé, tout a soudainement changé, et c'est devenu plus tranquille. »

De plus, la multitude d'événements publics gratuits a nui aux attractions payantes, qui ont vu une baisse d'achalandage, reconnaît Tourisme Toronto.

« Les avantages des Jeux panam ne sont pas répartis également pour tous les commerçants et dans tous les quartiers. C'est souvent le cas avec ce genre de compétition internationale, comme les Coupes du monde ou les Jeux olympiques. » — Andrew Weir

Apprendre de ses erreurs

Tourisme Toronto croit que les effets positifs se feront sentir à long terme. « Le succès des Panam va créer une image positive pour les futurs visiteurs, affirme M. Weir. Notamment ceux du Brésil et du Mexique, qui sont des marchés en émergence pour nous. »

Il faudra aussi, selon lui, mieux gérer l'enthousiasme des Torontois, qui a tardé à se matérialiser. « Six mois avant les Jeux, on craignait tellement les problèmes de congestion qu'on demandait aux résidents de quitter Toronto, de prendre des vacances ailleurs, de ne pas venir au centre-ville et de travailler si possible à partir de la maison. C'était une erreur. La prochaine fois, il faut stimuler l'intérêt plus tôt, au lieu de faire peur au monde. »

Le comité organisateur fait d'ailleurs son mea culpa. « C'est un aspect qui aurait pu être mieux géré », reconnaît Saad Rafi, tout en ajoutant que les Jeux auront atteint leur objectif de réduire la congestion de 20 % durant les compétitions.

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