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L'atrophie vaginale : le cauchemar des femmes ménopausées

L'atrophie vaginale : le cauchemar des femmes ménopausées
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Comme si vieillir n'était pas déjà assez difficile pour les femmes de ma génération – «Allô, 911? Je viens d'apercevoir une ride! »- voilà qu'on nous apprend que six femmes sur dix ménopausées souffrent d'une maladie taboue. Ce n'est pas tout : ce douloureux problème afflige aussi les femmes au début de la quarantaine qui ont des cycles menstruels irréguliers!

La ménopause constitue déjà un tournant marquant sur le plan émotionnel, physique et psychologique, mais en plus, nombre d'entre nous - ou plutôt la majorité d'entre nous – souffriront de sécheresse vaginale, de perte de désir, d'infections urinaires à répétitions, de douleurs lors des relations sexuelles et de saignements vaginaux après ceux-ci. Un cauchemar, pour plusieurs, bien réel.

Ces symptômes, tout sauf temporaires, ont un nom: l'atrophie vaginale.

Cette dernière frappe principalement les femmes postménopausées. L'atrophie vaginale consiste en une affection où les parois du vagin se réduisent et s'amincissent causant de la sécheresse, des brûlures et des irritations. Ces symptômes rendent les rapports sexuels très douloureux.

Le problème, c'est que cette condition est méconnue – autant de la part du milieu médical que des femmes elles-mêmes. Ou du moins, c'est ce qu'il en ressort, à en croire les multiples femmes sondées à cet effet.

«Si je n'avais pas été présentée au bon médecin, probablement que je serais encore ignare... Je pensais que c'était moi qui manquais de désir vis-à-vis mon conjoint à l'époque... », raconte Diane Collins, souhaitant éclairer et rassurer les femmes quant à cette manifestation désagréable. Elle explique: « Mes amies me disent qu'elles en parlent à leur médecin, mais elles se font dire que tout cela est normal! Déjà qu'au départ les femmes sont mal à l'aise d'en parler... ».

« Mon médecin ne m'a jamais parlé d'atrophie vaginale. Si j'avais su! On est vraiment dans l'ignorance. Il y a un manque d'éducation flagrant par rapport à cette maladie. Les médecins ne nous posent même pas de questions là-dessus!», se lamente Julie, une des femmes interrogées. «Ma gynécologue ne m'a jamais demandé si je souffrais de ces symptômes... Mes amies n'ont jamais fait d'allusion à ces symptômes non plus... je dois avoir plusieurs copines qui en souffrent et qui ne le savent même pas! Ce n'est pas quelque chose qui ressort facilement dans un 5@7, la sécheresse vaginale ou les douleurs durant les relations sexuelles... On se sent coupable, on se dit que ça doit être de notre faute », relate Anne-Sophie.

Le tabou est tenace. Parce qu'elle vieillit, la femme a nécessairement moins d'appétit sexuel. Perte de désir, sécheresse vaginale totale, douleur lors des ébats, infections urinaires ou vaginales, ce qui entame en retour un bien triste cercle vicieux... Cette condition, créée par un manque d'œstrogènes, affecte au final toutes les facettes de la vie féminine – et de ceux qui la côtoient.

Le mythe de la cougar et de son jeunot à la Samantha, de la mythique série américaine Sex & The City? Tut! Tut! Pas si vite.

Imaginez le scénario: vous êtes nouvellement divorcée, vous rencontrez un partenaire. Non seulement il n'est pas si simple de rire au lit de ses mésaventures avec un partenaire de longue date (imaginez: le désert du Sahara et ce, même si l'heureux élu vous émoustille), mais avec une nouvelle conquête, lorsque vous ne comprenez même pas ce qui vous arrive, peut facilement se transformer en catastrophe. Stress et anxiété par rapport aux relations sexuelles, anticipation de douleurs intenses, zéro lubrification : tout ça n'est pas très jojo. On repousse les rapports sexuels, l'homme se sent rejeté, n'y comprend rien, la femme se sent coupable, frustrée, craint que son conjoint aille voir ailleurs. La relation s'effrite, les tensions s'accroissent.

Pourtant, il existe bel et bien un traitement- en fait, plus d'un.

« Parler à son gynécologue de ses états physiques et émotionnels est libérateur. C'est là où j'ai appris que j'étais tout à fait normale. Je vivais tout simplement une ménopause et je souffrais d'atrophie vaginale. Nous les femmes on pense que la ménopause c'est les sueurs nocturnes, les humeurs changeantes et les bouffées de chaleur, mais est-ce qu'on nous a parlé de sécheresse vaginale? D'infections vaginales à répétitions? Non. On avait l'impression que c'était normal, parce qu'on vieillissait.

Ce n'est pas le cas, du tout, du tout! Quand on prend le taureau par les cornes et qu'on prend le temps d'en parler, on voit qu'il existe une solution pour chaque personne. Il faut en parler entre femmes, avec ses amies, à son médecin. On n'est pas à l'aise avec son médecin, on ne le trouve pas à notre écoute? On va consulter un autre médecin! Vous n'êtes pas seule, et vous POUVEZ vous en sortir. Je ne dis pas que c'est de la magie, que dès le premier traitement que vous essayerez, que ça marchera instantanément. Ce n'est pas le cas, mais on finit par trouver ce qui nous convient et le dosage qui nous convient... Il existe des crèmes vaginales, des comprimés vaginaux et l'anneau vaginal, qui libère localement des oestrogènes », explique Mme Collins.

Mettre une croix sur sa sexualité ou la qualité de ses relations sexuelles à la ménopause? Non merci!

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