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La Route verte menacée par manque de financement (VIDÉO)

La Route verte menacée (VIDÉO)

Vélo Québec craint pour l'avenir de pans entiers de la Route verte en raison de l'annulation de la subvention du gouvernement du Québec. Ainsi, des tronçons de la véloroute en site propre pourraient être forcés de fermer.

Un texte de Denis-Martin Chabot

Établie il y a 20 ans, la Route verte est devenue aujourd'hui un réseau de pistes cyclables de 5300 kilomètres, reconnu internationalement, notamment par la National Geographic Society, qui l'a désignée meilleure véloroute du monde en 2009.

En empruntant la Route verte, qui traverse 400 municipalités, on peut pratiquement voyager d'un bout à l'autre du Québec.

Pour consulter la carte interactive de la Route verte conçue par Vélo Québec et le ministère des Transports, cliquez ici.

Deux amis retraités de Sainte-Thérèse, Raymond Gignac et Gilles Clément, parcourent un segment de cette véloroute régulièrement.

« Moi je la prends 50, 60 fois et même plus par année parce que je fais 3000 kilomètres en vélo par année, principalement pour me tenir en forme. » — Gilles Clément, cycliste, Sainte-Thérèse

« On la fait entre 40 et 50 fois par année. On vient surtout ici à Saint-Jérôme. On fait entre Sainte-Thérèse et Saint-Jérôme. C'est loin du trafic. C'est toujours dans les champs. C'est surtout sécuritaire. » — Raymond Gignac. cycliste, Sainte-Thérèse

Gilles Clément et Raymond Gignac. Photo : ICI Radio-Canada/Denis-Martin Chabot

Ce sont souvent des pistes cyclables en bordure de routes provinciales ou municipales ou établies sur d'anciennes emprises de chemins de fer, comme la piste du P'tit train du Nord, et qui font la joie ceux qui les empruntent.

Or, ces belles véloroutes ont besoin d'entretien, ce qui coûte en moyenne 3000 $ du kilomètre par année. Par exemple, la piste Jacques-Cartier-Portneuf est une ancienne emprise ferroviaire qu'il faut traiter aux petits oignons.

« On a à jouer avec une structure qui a plus de 100 ans. Ça fait que l'entretien est quand même important. On a des petites surprises parfois à l'occasion. » — Alexandra Goyer, directrice de la Société de la piste Jacques-Cartier-Portneuf

Ainsi, l'érosion fait son oeuvre, comme on peut le voir à certains endroits sur la route du P'tit train du Nord, dans les Laurentides.

« La surface de roulement a atteint sa durée de vie normale. L'infrastructure est de plus en plus vieillissante. Donc, avec le temps, la pluie, les accumulations d'eau, la pierre concassée qui était là... La poussière de roche s'est évaporée, on peut dire. » — Martin Aubin, coordonnateur aux activités, Parc linéaire le P'tit train du Nord

Perte de financement

Jusqu'à novembre 2014, Québec finançait à 50 % l'entretien de la Route verte - des segments situés hors des grandes villes et hors des routes provinciales. Les grandes villes continueront à recevoir de l'aide provinciale. Quant aux routes qui relèvent du ministère des Transports, elles seront encore entretenues par le gouvernement du Québec.

Par contre, le financement pour l'entretien des segments situés dans les petites localités a disparu avec le Pacte fiscal. Les municipalités doivent donc tout financer elles-mêmes. Or, celles-ci ne sont pas toujours au rendez-vous pour combler les 2,8 millions de dollars manquants.

Des dizaines d'organismes gèrent des segments de la Route verte, parfois très longs, couvrant plusieurs petites municipalités et municipalités régionales de comté (MRC), dont certaines n'ont pas toujours la base de taxation pour en financer les travaux d'entretien.

« S'il n'y a pas de travaux d'infrastructures qui sont faits pour corriger ça, dans plusieurs années, on sait que la piste va être en péril. Pour l'instant, pour les quatre ou cinq prochaines années, on sait qu'il n'y a pas de problème avec la piste, mais c'est dans un avenir moyen. » — Martin Aubin, coordonnateur aux activités au Parc linéaire du P'tit train du Nord

Les touristes, un important apport économique

Pourtant, la Route verte attire aussi beaucoup de touristes. Sur le seul segment du P'tit train du Nord, on estime à 1,2 million le nombre d'usagers provenant de l'extérieur du Québec, notamment des États-Unis.

Selon une étude datant de 2009, l'apport économique annuel des touristes au Parc linéaire du P'tit train du Nord est de 16 millions de dollars, dont 2 millions vont directement dans les coffres du gouvernement du Québec en taxes.

Vélo Québec a mis de l'avant une série de propositions - notamment d'impliquer le secteur privé et faire appel au secteur touristique -, mais elles nécessitent toutes une aide gouvernementale.

Québec rappelle quant à lui que l'entretien de la Route verte fait partie du Pacte fiscal signé en novembre avec les municipalités.

« Lorsqu'il y aura renouvellement du Pacte fiscal, on va en reparler, mais en attendant, on a mis 50 millions de dollars dans un projet pour les municipalités. C'est aux municipalités à prioriser où elles veulent mettre l'argent lorsqu'elles le reçoivent. » — Robert Poëti, ministre des Transports du Québec

D'ici là, l'avenir de la Route verte dépendra de la nature et des capacités financières des petites municipalités aux revenus limités.

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