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Zoofest 2015 - «Avaler la pilule» de Simon Delisle: brillant!

«Avaler la pilule» de Simon Delisle: brillant!
Louis Longpré/Zoofest

Le spectacle de Simon Delisle, Avaler la pilule, est présenté 15 soirs lors du festival Zoofest. Il y aborde les travers de la vie en passant par des thèmes aussi brûlants que délicats. Avec ce spectacle d’une heure, Delisle nous amène «dans son jardin secret» avec beaucoup d’autodérision et de légèreté – et ça fait du bien!

Parler de la maladie est un terrain qui peut parfois se révéler périlleux, l’artiste de 30 ans aurait aisément pu s’enfoncer dans la lourdeur des propos. Néanmoins, mardi soir au Monument-National, il a démontré qu’il était possible d’en plaisanter de gaieté de cœur.

Sur le ton de la confidence, Avaler la pilule mise sur plusieurs registres. En ouverture, il a été question de la pelade, cette maladie dont il est atteint – qui provoque chez lui une perte de pilosité et lui permet, une fois bien huilé, de «rentrer dans une canne de Pringles».

Ainsi, atteint de polyendocrinopathie de type 1, une maladie incurable, il se désole d’avoir appris qu’il était trop tard pour bénéficier des programmes de Rêves d’enfants… tout juste à l’âge de 18 ans! «Je suis la seule personne qui peut haïr Rêves d’enfants!, lance-t-il sous les rires. Sais-tu comment c’est un fardeau lourd à porter?!»

Plus tôt, il s’est permis quelques blagues sur la profession d’humoriste, un métier «pas facile, mais pas si extrême que ça», avoue-t-il d’emblée. Selon lui, vous ne verrez certainement jamais une pub de la CSST sur le métier d’humoriste avec Claude Legault: «Simon n’est plus pareil. Simon n’est plus pareil depuis qu’il a échappé du café par terre qu’il a essuyé avec son bas. Il a fallu qu’il change de bas, de pyjama. Sa famille ne le reconnaît plus.»

Le gradué de l’École de l’humour livrera plus tard un savoureux monologue sur ses capacités à s'adapter au changement dans la vie, dans lequel il a entre autres parlé de son déménagement du Saguenay vers Montréal alors qu’il avait 20 ans. «Je me suis rendu compte qu’à Montréal, le monde mange autre chose que de la viande et des patates… Les gens mangent du couscous! Couscous, au Saguenay, c’est ce que les homosexuels se disent à la place de surprise

En deuxième partie, dans une tirade hautement fructueuse, sans doute la meilleure d’Avaler la pilule, Delisle a discouru sur le thème de la publicité. Il s’est déchaîné sur l’aspect risible de nombreuses d’entre elles avant d’exprimer son amour pour les pubs régionales. «Les pubs régionales, c’est de la marde, mais c’est de la marde locale! Le gars qui joue dans la pub, la plupart du temps, c’est lui qui l’a écrit, monté, réalisé, produit pis c’est le propriétaire de l’entreprise!»

Dans ce même numéro, il a proposé de réécrire les slogans de multinationales, nous offrant des petites perles. Le public les a toutes applaudies, sans compromis. Ainsi, le slogan de Tim Hortons deviendrait «Un café, une diarrhée»; celui de Dollarama, «Nos employés n’ont pas fourré depuis 1902»; PFK, «Faut ben mourir un jour!».

Des textes efficaces, ponctués de touches imprévisibles et de belles analogies: Simon semblait bien préparé pour passer au travers de chacune des minutes de son second spectacle solo calculé au quart de tour. Avec Delisle, vraiment, la pilule est toute sauf dure à avaler.

Avaler la pilule, jusqu'au 1er août au Cabaret du 4e du Monument-National.

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