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Les nouvelles propositions de la Grèce présentent... peu de changements!

Les nouvelles propositions de la Grèce présentent... peu de changements!
Greece's Prime Minister Alexis Tsipras looks at his watch during a parliament session in Athens, on Tuesday, March 10, 2015. Tsipras spoke during a special debate on whether to revive a parliamentary committee that would seek German World War II reparations that Greece says were never fully paid. The committee would also seek the return of a forced loan raised by Nazi occupation forces, and of Greek antiquities removed during the war.(AP Photo/Petros Giannakouris)
ASSOCIATED PRESS
Greece's Prime Minister Alexis Tsipras looks at his watch during a parliament session in Athens, on Tuesday, March 10, 2015. Tsipras spoke during a special debate on whether to revive a parliamentary committee that would seek German World War II reparations that Greece says were never fully paid. The committee would also seek the return of a forced loan raised by Nazi occupation forces, and of Greek antiquities removed during the war.(AP Photo/Petros Giannakouris)

Difficile d'y voir clair dans ce fatras de formules administrativo-techniques... mais sur la douzaine de pages qui ont été envoyées aux autorités européennes, les propositions du gouvernement grec reprennent à plus de 95% le texte rejeté en référendum le 5 juillet, souvent à la virgule près.

Sur la réforme des retraites, la Grèce s'aligne sur l'Europe par exemple. Ce dossier a pourtant longtemps été une "ligne rouge" du gouvernement Tsipras. Sur la réforme de l'administration, du marché du travail... Idem.

"Le gouvernement grec a fait une demande officielle d’un nouveau plan d’aide sur 3 ans de plus de 50 milliards d’euros auprès du Mécanisme Européen de Stabilité (MES) mercredi dernier, une demande rapidement complétée de nouvelles propositions rassemblées au sein d’un plan de réformes qui tendent vers les exigences des principaux créanciers de la Grèce", décrypte Vincent Ganne, analyste chez FXCM.

Pourtant, ici ou là, Alexis Tsipras a tout de même ajouté son grain de sel. Et à y regarder de plus près, certaines modifications sont loin d'être anecdotiques...

  • TVA: les hôtels ne passent pas à 23%, les îles "éloignées" toujours préservées

Pour la TVA, il accepte une hausse du taux standard à 23%, y compris pour la restauration. Mais il refuse toujours de l'appliquer à l'hôtellerie, qui passerait à 13%.

Dans un pays où 15 à 20% du PIB provient du tourisme, il ne s'agit pas que d'un détail. En 2014, 24 millions de touristes ont visité la Grèce et rapporté au pays 13,5 milliards d'euros, selon la Confédération du tourisme grec qui espère atteindre 25 millions de visiteurs cette année, et 14,3 milliards d'euros.

Quant aux îles grecques, Alexis Tsipras a abandonné la réduction de leur taux... sauf pour les plus "isolées". De plus, ces deux réformes commenceraient en octobre, et non en juillet.

  • L'armée seule rescapée des coupes budgétaires

Au chapitre des économies budgétaires, la seule vraie différence vient de la réduction des dépenses militaires. Là où l'UE réclame une baisse de 400 millions d'euros d'un seul coup, la Grèce propose 100 millions en 2015 et 200 millions en 2016.

En revanche, elle procédera bien à une réduction des effectifs.

  • Le grand flou des privatisations

Concernant les privatisations, là où l'Europe fixe des objectifs très précis de recettes (1,4 milliard en 2015, 3,7 en 2016, 1,2 en 2017), la Grèce n'avance aucun chiffre, même si elle reste d'accord sur le principe.

Au total, ce sont quand même 6,3 milliards d'euros de recettes qui n'apparaissent plus explicitement dans le plan de réforme des Grecs.

Simple précaution ou mesure d'évitement? Le gouvernement Tsipras n'a jamais caché son hostilité envers les privatisations. L'Europe réclame la vente de tous les actifs détenus par la HRADF (fonds d'investissement de développement de la République grecque), des aéroports régionaux, ainsi que des ports du Pirée et de Thessalonique.

Aussi discrètes soient-elles, face aux 13 pages que comptent l'accord, ces modifications ne sont donc pas sans valeurs. Surtout, elles pourraient suffire à alimenter le climat de défiance qui s'est installé entre la Grèce, l'Allemagne et les "ultras" de l'austérité. L'Europe n'a vraiment pas besoin de ça...

"Le député allemand de la CDU [le parti d'Angela Merkel, NDLR] Fuchs dit qu'il a un peu de mal à faire confiance à la proposition grecque."

En rappel:

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