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Le gouvernement n'a pas à défendre l'industrie du taxi, dit le DG d'Uber Montréal

Le gouvernement n'a pas à défendre l'industrie du taxi, dit le DG d'Uber Montréal
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QUÉBEC - Alors qu'avait lieu mercredi un sommet sur le taxi, le directeur général d'Uber Montréal se questionne sur l'empressement du gouvernement Couillard à défendre cette industrie privée.

«Je ne vois pas pourquoi le gouvernement tenterait de protéger davantage cette industrie-là, alors qu'ils n'ont pas protégé les disquaires contre iTunes, les compagnies de câblodistribution contre Netflix ou les allumeurs de lampadaires contre l'électricité», lance Jean-Nicolas Guillemette au sujet de ce «monopole».

Le ministre des Transports, Robert Poëti, a convoqué un grand sommet à Montréal sur l'industrie du taxi pour répondre à ce qu'il qualifie de «menace» d'UberX, une application pour téléphone intelligent qui permet d'offrir ses services de chauffeurs sans être accrédité. Le tout coûte 30% de moins qu'un taxi traditionnel.

Alors que l'entreprise de San Francisco est au coeur des discussions, ses représentants n'ont pas été invités au sommet. Et c'est peut-être mieux ainsi. «Si on avait été présents, je pense que le débat aurait été axé sur 'comment on fait pour arrêter Uber'», dit Jean-Nicolas Guillemette.

C'est d'ailleurs ce qui s'est produit à Toronto en début de semaine lorsque le maire John Tory a tenté d'asseoir à une même table le DG local d'Uber et des représentants de l'industrie du taxi. «Fermez UberX», a lancé un représentant des chauffeurs de taxi au moment où le DG prenait la parole. Le maire a été forcé de mettre fin à la rencontre, selon une source du Globe and Mail.

En France, la confrontation a dégénéré: des chauffeurs de taxi ont violenté des utilisateurs en plus de bloquer des routes. Deux haut-dirigeants d'Uber ont été arrêtés et l'entreprise a suspendu le service UberPop, le pendant français d'UberX.

Comme Airbnb

Après le sommet de Montréal, Jean-Nicolas Guillemette espère que le ministre Poëti acceptera de rencontrer aussi les représentants d'Uber. Les deux hommes ne se sont pas vus depuis le mois de décembre dernier, alors que l'application faisait ses débuts au Québec.

L'entreprise se dit ouverte à être réglementée par Québec, comme c'est le cas dans une cinquantaine d'États américains. «Comme le gouvernement est en train de réglementer Airbnb, qui est extrêmement similaire à ce qu'on fait», souligne Jean-Nicolas Guillemette.

Et il rejette l'argument que les permis de taxi, d'une valeur d'environ 200 000$, seraient dévalorisés par l'arrivée d'UberX. «On se plaint beaucoup de la valeur des permis aujourd'hui, mais ça a été de la pure spéculation faite par l'industrie privée», dit Jean-Nicolas Guillemette.

«Pourquoi est-ce que le gouvernement devrait protéger ça?, demande-t-il. Le rôle du gouvernement n'est pas de protéger une industrie — le gouvernement protège très peu d'industries au Québec —, ce qu'il fait, c'est protéger les citoyens. Et c'est pour ça qu'on demande une réglementation pour encadrer ce nouveau type de services qu'est UberX.»

Le directeur général souligne que d'autres compétiteurs viendront bientôt s'implanter au Québec. Et, bien qu'Uber offre également de commander des taxis traditionnels sur son application, UberX est «de loin» son service le plus populaire partout sur la planète, souligne-t-il. «C'est un mouvement extrêmement fort».

Jean-Nicolas Guillemette cite le premier ministre Philippe Couillard. Au moment de présenter sa stratégie numérique, celui-ci avait comparé la résistance aux changements numériques à une personne qui tenterait d'arrêter le flot du Saint-Laurent. «Que ce soit Uber pour les voitures partagées, que ce soit Netflix pour la vidéo, ce sont des phénomènes de société irréversibles», avait lancé le premier ministre.

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