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Maroc : le procès de deux femmes qui ont porté une jupe trop courte suscite des tensions (VIDÉO)

Jupes «trop» courtes: un procès cause des tensions au Maroc (VIDÉO)

De nombreuses manifestations ont lieu au Maroc il y a quelques jours pour manifester lcontre l'arrestation de deux jeunes Marocaines de 23 et 29 ans, dont le procès s'ouvrait lundi pour attentat à la pudeur. Les deux jeunes femmes risquent une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans.

Les deux femmes ont été agressées par une foule qui jugeait leur tenue indécente, le 16 juin, alors qu'elles magasinaient au souk. Elles se sont réfugiées dans une boutique, en attendant l'arrivée de la police, mais ce sont finalement ces deux dames qui ont été arrêtées pour attentat à la pudeur.

Bien que le Maroc est un pays reconnu pour être tolérant et qu'il reconnait le droit à la vie privée, le code pénal restreint beaucoup la liberté d'expression et de conscience, explique la spécialiste en relations interculturelles, Rachida Azdouz. Cette psychologue ajoute que ces événements se sont produits lors du mois du ramadan, un mois qui exacerbe les sensibilités religieuses.

L'arrestation de ces femmes a par ailleurs été effectuée au nom d'un article de loi très flou qui laisse place à l'interprétation, selon Mme Azdouz. La longueur tolérée d'une jupe, par exemple, peut varier. « Est-ce que le fait que cela se soit passé lors du mois du ramadan est un facteur aggravant? », s'interroge-t-elle.

Le Maroc en transformation?

Mme Azdouz affirme qu'il est dans les moeurs du Maroc que la police agisse aussi comme police des moeurs. Toutefois, il est inhabituel que la foule se fasse justice par elle-même en réprimant ceux qui ne respectent pas la religion du pays.

Un autre phénomène nouveau dans ce pays africain est la revendication des minorités d'être reconnues et d'obtenir des droits, et de ne plus être simplement tolérées et protégées. Les minorités marocaines, en regardant celles du reste du monde, souhaiteraient désormais pouvoir afficher leurs différences sur la place publique, plutôt que de les démontrer dans le privé.

Toutefois, il existe des sacralités inviolables au Maroc, dont la religion. « Le Maroc est un peu mal pris, car comment concilier ça [sa tolérance] avec une religion d'État? », soutient Mme Azdouz.

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