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Festival de jazz de Montréal : Lucinda Williams, sans concession (PHOTOS)

FIJM : Lucinda Williams, sans concession (PHOTOS)
David Kirouac

L’Américaine Lucinda Williams ne fait généralement pas les choses à moitié. Et son matériel folk-rock teinté de country a été livré sans concession, vendredi soir, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal.

Par l’entremise de son nouveau label appelé Highway 20 Records, Lucinda Williams laissait paraître l’album double Down Where The Spirit Meets The Bone, en septembre 2014. Évidemment, son concert incluant une vingtaine de morceaux présente certaines de ses récentes compositions.

À première vue, la chanteuse et guitariste de 62 ans, donne l’impression d’être fatiguée quand elle commence à livrer les premières paroles de Something Wicked This Way Comes. La voix est éraillée et le corps se meut lentement. Or, à bien observer, tout s’explique autrement. Elle n’a plus rien à prouver. Donc, pas d’esbroufe, pas de pirouette, pas de projections, pas de grands jeux de lumière non plus. Sur scène, c’est Williams la musicienne-chanteuse, certes, mais aussi beaucoup la femme, avec sa fragilité, ses combats, ses regrets, sa révolte, son indignation, sa résilience, ses déceptions, son espoir. Le tout se révèle en une expression extrêmement vraie, sans aucun artifice.

Guitare au cou, elle envoie ensuite la chanson-titre du très respecté album Car Wheels On A Gravel Road (paru en 1998, il lui a valu un Grammy Award) et on roule volontiers avec elle sur son chemin de « garnotte » qui court au milieu des champs de coton. Passeront les Cressent City, Drunken Angel et West Memphis (pièce du nouvel album qui dénonce l’emprisonnement injuste de trois jeunes hommes en Arkansas)… Toujours, cette extrême sensibilité, toujours cette impression qu’elle n’a plus peur de rien… Sur scène du moins.

Quand elle chante de superbe façon la dépouillée When I Look At the World, on a l’impression qu’elle ne pourrait être plus sincère. Même constat pour Lake Charles (aussi du disque Car Wheels on a Gravel Road). C’est passionné, sensible et sans filtre d’aucune sorte.

À la très connue Are You Down (interprétation assez dynamique par rapport à l’originale) la cadence assez rapide donnée par le batteur Butch Norton change le ton. Voilà du mordant. L’excellent guitariste Stuart Mathis (saluons son travail durant toute la soirée) et le bassiste David Sutton ne seront pas en reste sur les prochaines chansons offertes avec pas mal plus de dynamisme : Protection, Come To Me Baby (finale costaude), Unsuffer Me (livrée avec panache par Williams), Righteously et Joy donnent notamment l’occasion aux musiciens de prouver qu’ils savent aussi rocker et proposer des arrangements plus rageurs, à l’instar de cette colère qui semble vouloir sortir occasionnellement par les pores de peau de Lucinda Williams.

Et c’est ce qui est particulièrement savoureux durant la prestation : les beaux arrangements souvent contrastés accompagnent bien ces clairs-obscurs composés par la Louisianaise, qui propose un spectacle à l’approche brute et sans compromis.

Nous avions également assisté au concert offert par la chanteuse au Métropolis en 2008, et nous étions restés un peu sur notre faim. Disons-le, c’était moyen. Cette fois, c’était beaucoup mieux. Vraiment, nous avons aimé cette Amérique chantée vendredi soir par Lucinda Williams.

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Lors de ce programme triple, bouclé par Lucinda Williams, soulignons les prestations respectives de la vedette montante Justin Townes Earle ainsi que la formation américaine tex-mex-country-rock n’ roll américain, The Mavericks.

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Florence K

Festival de jazz - 3 juillet 2015

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