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La dépendance au porno n'en est pas vraiment une, selon ces neuroscientifiques américains

La dépendance au porno n'en serait pas vraiment une...
A young businessman is typing on a computer with one hand. His other hand is under the table and he is looking really excited.
lolostock via Getty Images
A young businessman is typing on a computer with one hand. His other hand is under the table and he is looking really excited.

Et si la dépendance à la pornographie n'en était pas vraiment une? Alors qu'on parle de plus en plus d'addiction et que 6 à 10 % des internautes seraient accros, une étude de chercheurs de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) remettent cela sérieusement en question.

Leurs recherches, publiées dans la revue Biological Psychology, montrent que les réactions neurologiques des personnes qui seraient dépendantes au porno sont exactement à l'inverse de celles de personnes accros, par exemple, à la cocaïne, au tabac, aux jeux d'argent.

122 hommes et femmes ont dû répondre à des questions sur leur rapport avec des "stimuli sexuels visuels" afin de savoir s'ils avaient des difficultés à gérer leur consommation de porno. Ils ont ensuite dû visionner des images, certaines sexuelles, d'autres non. Les réactions de leur cerveau étaient alors enregistrées par électroencéphalogramme.

Un cerveau qui ne réagit pas comme celui des personnes accros à la cocaïne

Les chercheurs ont mesuré ce qu'on appelle un "potentiel évoqué", c'est-à-dire "l'intensité de la réponse émotionnelle du cerveau", selon les mots de Dean Sabatinelli, co-auteur de l'étude.

Normalement, les personnes dépendantes à un objet ont un potentiel évoqué positif élevé lorsqu'ils sont mis en face de celui-ci. Or, dans ce cas, les cerveaux des personnes souffrant de problèmes de consommation de pornographie ne réagissaient pas ainsi.

"Cela signifie que leur cerveau n'était pas sensible aux images sexuelles, ce qui est important, car chaque autre substance et addiction comportementale montre une sensibilité dans le potentiel évoqué", explique à nos confrères du Huffington Post Etats-Unis Nicole Prause, neuroscientifique de l'université, auteure principale de l'étude. "Le fait que cela ait l'air d'être l'inverse chez ceux qui sentent qu'ils ont des difficultés à gérer leur consommation de porno rend cela différent de toutes les autres formes d'addiction", ajoute-t-elle. Dans une précédente étude, ces mêmes chercheurs avaient en effet montré que les personnes accros à la cocaïne avaient des réactions accrues du "potentiel évoqué" dans le cerveau en regardant des images de cocaïne.

Pour les chercheurs, ces découvertes ne signifient en aucun cas que les personnes concernées n'ont pas besoin de traitement, simplement qu'on traite ce problème de la mauvaise manière.

S'ouvrir à d'autres traitements

"Certaines personnes fournissent des traitements pour soigner l'addiction au sexe ou au porno mais ils n'ont en fait pas la certitude que ceux-ci sont efficaces. Je crois que la plupart des patients payent de très chers traitements qui sont peu susceptibles de les aider - et peuvent être nocifs", poursuit Nicole Prause.

Ce n'est pas la première fois que ces neuroscientifiques s'attaquent à ce problème. La dernière fois, rapporte The Daily Beast, leur étude avait été assez mal reçue par les personnes concernées par le problème. Actuellement Société américaine de psychiatrie ne reconnaît pas qu'il existe quelque chose comme une dépendance au sexe ou au porno.

Il existe d'autres solutions pour soigner ce qui serait une dépendance à la pornographie. Des programmes thérapeutiques par exemple. En France, il existe plusieurs sites proposant des solutions aux personnes en détresse.

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