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Le bunker des Hells Angels de Trois-Rivières démoli (VIDÉOS)

Le bunker des Hells Angels de Trois-Rivières démoli (VIDÉOS)
Maude Montembeault/Radio-Canada

La démolition du bunker des Hells Angels a commencé ce matin sur le boulevard Saint-Jean à Trois-Rivières. C'est un symbole qui s'écroule sous les coups de la rétrocaveuse et sous les yeux de la Sûreté du Québec, de la Sécurité publique de Trois-Rivières et de quelques curieux.

Le ministère de la Justice finance les travaux de démolition. Les sommes seront toutefois remboursées à même l'argent saisi lors de différentes perquisitions menées chez les Hells Angels.

La valeur de la bâtisse est estimée à 357 000 $. Malgré tout, le ministère de la Justice a opté pour la démolition. « Il s'agit d'un bien infractionnel, un symbole fortement associé au crime organisé, rappelle le porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales, Jean-Pascal Boucher. Depuis la saisie, ça a toujours été notre intention de procéder à la démolition. »

Une fois le terrain remis en état, il deviendra la propriété de la Ville de Trois-Rivières à qui les motards devaient 72 000 $ en taxes impayées.

En plus de retrouver cette somme, la Ville se réjouit de la démolition du bunker pour des raisons esthétiques. L'imposant bâtiment gris et rouge au toit flanqué de créneaux défigurait l'entrée de la ville pour les automobilistes arrivant de l'ouest sur l'autoroute 40.

« C'est un bon débarras pour nous! »

— Yves Lévesque, maire de Trois-RIvières

« J'avais même négocié avec l'avocat des Hells pour faire une acquisition du bâtiment, raconte le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque. Malheureusement, ça avait échoué. C'est quelque chose qui est dans mes priorités depuis longtemps. Aujourd'hui on est bien contents de voir qu'on va pouvoir enlever toute identification au groupe des Hells Angels à Trois-Rivières. »

Selon le maire Yves Lévesque, le terrain serait idéal pour un immeuble à bureau. « C'est un endroit stratégique pour un commerce, dit-il, avec toute la visibilité de l'autoroute 40 et de la 55. De toute façon, on ne peut pas avoir pire qu'un repaire des Hells! Ce qui va venir après, ça ne peut qu'être mieux. »

La fin d'un chapitre, mais pas de l'histoire

Selon Paul Laplante, fondateur de l'escouade Carcajou créée pour lutter contre le crime organisé, la démolition du bunker n'est pas synonyme de la fin des Hells. Il estime que, malgré l'emprisonnement de bien des membres, la réorganisation est déjà en cours.

Paul Laplante s'attend toutefois à ce que les motards se fassent un peu plus discrets.

« Ça me surprendrait énormément qu'ils reconstruisent ou qu'ils aient un bunker officiel. »

— Paul Laplante, fondateur de l'escouade Carcajou

« Les règlements de zonage aujourd'hui ne permettrait pas la construction de quelque chose d'aussi fortifié que ça, » indique quant à lui le maire Yves Lévesque.

Un règne de 26 ans

Cela faisait 26 ans que les Hells Angels avaient pignon sur rue à Trois-Rivières-Ouest. « Il y a déjà eu des caches dans le bunker, raconte Paul Plante. Comme des murs cachés où ils mettaient des armes ainsi que de la drogue. Par contre, au fil des années, avec les perquisitions qui se faisaient à l'occasion, ils ont conclu que ce n'était pas approprié de cacher des armes ou de la drogue, parce qu'ils étaient accusés dans ce temps-là. Parce que s'il y a cinq membres à l'intérieur lors de la perquisition, les cinq vont être accusés. »

Selon le fondateur de l'escouade Carcajou, le bunker était le lieu où les Hells tenaient leur « messe ». « Ils y parlaient affaires, business, projets, » dit-il.

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