Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Shania Twain au Centre Bell : comme en 1998! (PHOTOS)

Shania Twain au Centre Bell : comme en 1998!
David Kirouac

Plutôt discrète dans la dernière décennie, la reine jamais détrônée de la country-pop, Shania Twain, a prouvé que son étoile n’a pas trop pâli, au Centre Bell, dimanche soir.

Facile : pour sa tournée Rock This Country, qui la menait à Montréal pour un seul soir, la chanteuse canadienne mise uniquement sur les tubes radiophoniques qui lui ont apporté un succès mondial et lui ont permis d’écouler plus de 80 millions d'exemplaires de ses disques en carrière, et ce, en moins de dix ans. Pensez à tous les morceaux archiconnus que vous avez pu fredonner, extraits des albums The Woman In Me (1995), Come on over (1997) et Up! (2002,) Shania les a interprétés dimanche.

Toujours aussi belle, gracieuse et mince comme un fil à 50 ans presque sonnés – elle franchira le cap dans deux mois jour pour jour, le 28 août -, sa longue et abondante chevelure plus pâle que jadis, Shania Twain use d’une sage recette éprouvée pour faire lever son parterre, de toute façon conquis d’avance : des éléments pyrotechniques et des éclairages colorés qui ravissent l’œil , un décor essentiellement constitué de projections modifiées à chaque chanson (un drapeau damier sur You win my love, des bottes de cow-boys sur I ain’t no quitter, des tigres en trois dimensions sur That don’t impress me much,), des changements de costumes fréquents (pour la plupart voyants et scintillants, allant du rouge au blanc, avec ou sans verres fumés).

Le texte se poursuit ci-dessous.

Shania Twain au Centre Bell

Qui plus est, la dame s’est adressée au public dans un français quasi impeccable à plusieurs reprises. «Je suis très contente d’être là. Profondément, je vous remercie d’être là avec moi […] Je parle français chez moi, à la maison, avec mon fils et mon mari. Mais le problème, c’est qu’ils ne corrigent jamais mes fautes […] Le Canada c’est chez moi!», a-t-elle articulé, un peu timidement.

Shania est aussi descendue dans la foule, a touché des mains à de nombreuses reprises et a survolé l’assistance à l’aide d’un dispositif mécanique sur Up! (dont on avait peine à entendre le refrain, signe d’une mauvaise sonorisation, qui n’a toutefois pas duré tout le temps du spectacle).

Les nostalgiques d’il y a 15 ans ont pu taper des mains et se déhancher, entre autres, sur Honey I’m home, Don’t be stupid, I’m gonna getcha good, Come on over, No one needs to know, You’re still the one, From this moment et I’m outta here.

Le chanteur Wes Mack assurait la première partie et est revenu à mi-chemin du tour de chant de Shania pour entonner avec elle Party for two, un duo à l’origine popularisé avec Mark McGrath.

Foule éclectique

Rarement a-t-on vu et entendu un public aussi éclectique secouer le Centre Bell. Parmi les 15 581 spectateurs enthousiastes qui attendaient Shania dimanche, on repérait autant de jeunes adolescents que des personnes âgées, beaucoup de filles venues en petits attroupements, qui ont battu le rythme des mains sur Any man of mine et scandé avec énergie «Man! I feel like a woman» au rappel. Preuve que, malgré les Carrie Underwood et Taylor Swift arrivées après elle, et qui auraient pu l’éclipser dans le cœur de ses admirateurs, Shania demeure irremplaçable. D’ailleurs, ses cadettes ne lui arrivent pas à la cheville en termes de popularité ; la jeune Taylor a certes atteint un statut plus qu’enviable, mais il lui aura fallu emprunter un tournant résolument pop pour gravir les plus hauts échelons. «She’s still the one», ont d’ailleurs titré des médias anglophones pour commenter les récentes prestations de Shania à Hamilton, Toronto et Ottawa, en reprenant l’un des titres légendaires de celle-ci.

On souffle que Rock This Country pourrait être une tournée d’adieu pour celle qui n’avait pas pris la route depuis 11 ans. Reste à voir si ce sera réellement le cas ou si la vedette se laissera tenter, comme bien d’autres, par l’appât du gain.

Vers d’oreille

Ces deux dernières années, Shania Twain se produisait en résidence au Colosseum du Caesars Palace, royaume de notre Céline Dion bien-aimée. Auparavant, au tournant de 2010, la belle a davantage fait jaser pour ses déboires amoureux que pour ses prouesses scéniques, elle qui s’est retrouvée en couple avec Frederic Thiebault, un Suisse, ex-conjoint de la femme avec qui son ex-mari, Robert «Mutt» Lange, l’aurait trompée (vous suivez?).

Or, nonobstant leur fracassante et médiatisée rupture, «Mutt» Lange et Shania ont eu le talent de fabriquer d’indémodables mélodies country, teintées de mille autres accents, allant de la pop au funk et au rock. De véritables vers d’oreilles qu’on reconnaissait dès les premiers accords, dimanche, et qui étaient aussitôt ovationnés.

Après des débuts laborieux avec un premier opus simplement baptisé Shania Twain, au début des années 90, Shania a véritablement imposé son style avec The woman in me. Come on over, deux ans plus tard, a fait d’elle une star planétaire et démontré que les chapeaux de cow-boys et les vestes à franges peuvent être sexy, autant que le country peut résonner dans les discothèques s’il est apprêté dans une sauce rassembleuse. Sa dernière galette, Up!, sentait un peu le réchauffé de Come on over, mais a aussi généré son lot de demandes spéciales dans les stations de radio.

D’aucuns diront que Shania Twain n’a pas grand mérite avec son concert Rock This Country : elle n’y offre aucune chorégraphie élaborée, aucun nouveau matériel, aucune relecture surprenante. Mais, n’est-ce pas un peu ce qu’on attend d’une vieille routière comme elle? Qu’elle nous fasse remonter dans le temps et nous remémore de bons moments? Dimanche, on avait un peu l’impression d’être en 1998 et de renouer avec une vieille copine…

Pour plus de détails sur la tournée Rock This Country, consultez le site officiel de Shania. Cette dernière s’arrêtera au Centre Vidéotron, à Québec, le 9 octobre prochain.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.