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«Accoucher de rire» d'Emilie Ouellette : faire rire les mamans... et les bébés (VIDÉO)

«Accoucher de rire» d'Emilie Ouellette : faire rire les mamans... et les bébés (VIDÉO)

La maternité, c’est beaucoup trop important pour qu’on ne puisse pas s’en moquer un peu. Avec son spectacle Accoucher de rire, la jeune humoriste et maman de trois enfants, Emilie Ouellette, jase couches et biberons dans une perspective fortement teintée d’autodérision.

«J’aime présenter aux gens ma façon de voir les choses, indique la brunette pince-sans-rire. Parce que c’est ridicule la façon dont je vis certaines affaires! (rires) Dans le spectacle, il y a quatre grands thèmes : la grossesse, l’accouchement, l’allaitement et l’éducation, toujours abordés sans jugements. C’est un spectacle où on ne se casse pas la tête…»

Emilie Ouellette, dont la progéniture a aujourd’hui 6 ans, 4 ans et 1 an, n’est pas exactement une «mère indigne» comme son amie, l’auteure Caroline Allard. Elle ne tend pas non plus, comme d’autres, vers la perfection à tout prix. Son style se tient à cheval quelque part entre les deux.

«Je suis une mère rebelle, je pense, réfléchit à voix haute la principale intéressée. Je fais plusieurs choses que la majorité des gens ne font pas. J’ai accouché avec une sage-femme, par exemple. Je suis hippie, grano sur les bords par rapport à certaines décisions. Mais je ne veux pas provoquer de débats. C’est mon angle et on s’amuse avec ça.»

«Moi, je suis convaincue que chaque personne qui a un enfant sait ce qui est bon pour lui. Si je n’avais qu’un principe à valoriser, ce serait : écoute ton instinct et suis-le. On n’a jamais été autant bombardés d’informations sur comment on devrait donner de la purée aux enfants! Il faut arrêter de penser qu’ils doivent être dans une courbe de croissance précise, de stresser et de culpabiliser. Je ne dis pas aux mères de regarder le soleil pendant que leur enfant s’élève seul, mais il faut se faire confiance. Tu as un instinct, tu connais ton enfant. Moi, ce que j’ai fait avec ma plus vieille n’a jamais marché avec mon deuxième. D’un enfant à l’autre, la même recette ne marchera pas. Je dis donc : enjoy, la vie est trop courte, fais de ton mieux. Tant que tes enfants restent vivants, on a déjà une bonne base…(rires)»

Trouver sa place

La gentille rébellion d’Emilie Ouellette se reflète non seulement dans son quotidien de maman et dans les propos qu’elle tient sur scène, mais également dans sa façon d’approcher le métier d’humoriste.

Diplômée de l’École nationale de l’humour en 2003, la jeune femme n’a pas fait ses premières armes dans les bars ou dans les coulisses de la télévision, comme nombre de ses collègues ; elle a plutôt longtemps priorisé sa première profession, celle d’intervenante sociale. Elle a mis sur pied un circuit de conférences, De la discipline à l’humour, qui se déploie surtout dans les garderies et les organismes communautaires, et dans lequel elle privilégie un ton léger et divertissant.

Ce n’est qu’en 2007 que l’envie d’exploiter pleinement sa fibre humoriste s’est mise à la titiller. Cette même année, elle a remporté la première place au Festival Le Tremplin de Dégelis et s’est sauvée avec une deuxième position au Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue. Lorsqu’elle est tombée enceinte de sa fille aînée, l’inspiration qu’elle cherchait depuis longtemps s’est imposée à elle tout naturellement.

«Ce qui a été long, dans mon cas, ça a été de trouver ma façon de faire de l’humour. Je sentais que je voulais créer ma place, ma propre manière de faire les choses. J’avais envie que ça me ressemble. J’ai aussi un côté entrepreneur, je voulais produire moi-même mes spectacles. Quand ma fille est née, en 2008, j’ai découvert le monde de la périnatalité. Tout humoriste parle de ses observations, de ce qui se passe dans sa vie…»

«Moi, j’aime l’accouchement et tout ce qui s’y rapporte, continue Emilie. Dans mon baccalauréat en travail social, ma spécialisation portait sur l’humanisation des soins en périnatalité et à l’accouchement. Plusieurs choses me passionnent là-dedans. Donner la vie à un bébé, c’est intense, et je trouve qu’on n’en parle pas beaucoup de manière positive dans la société. On dirait que c’est banalisé. Pourtant, quand on y pense, on fabrique un être humain dans notre ventre… Moi, ça me jette à terre! C’est très valorisant.»

L’arrivée de son garçon, en 2011, a confirmé son engouement pour la maternité et, par le fait même, son chemin professionnel. À l’invitation d’une dame qui organisait une collecte de fonds, elle a pondu en neuf mois – le temps d’une grossesse! – un spectacle d’une heure et quart qui portait sur les aléas cocasses de sa vie de maman et qui a cartonné au Zoofest, en 2012.

Aujourd’hui, Emilie jongle avec bonheur entre les prestations comiques et les conférences, et œuvre aussi comme clown thérapeutique dans les hôpitaux.

Comme un ciné-bébé

Les représentations d’Accoucher de rire n’ont rien de traditionnel non plus. Lorsque ses chérubins n’étaient pas encore en âge de marcher, Emilie Ouellette est devenue complètement accro aux séances de ciné-bébé, ces projections de films destinées aux mamans et aux poupons dans les cinémas. L’ingénieuse artiste a vu là un filon intéressant à mettre de l’avant. C’est ainsi que le concept d’Accoucher de rire a pris forme : un spectacle auquel les parents viennent assister en compagnie de leur bébé! Sur place, il y a des tables à langer, des chaises d’allaitement et des tapis d’éveil pour les bouts de choux qui se déplacent à quatre pattes.

Évidemment, Émilie Ouellette ne pourra jamais se produire à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts avec une telle formule, mais celle-ci fait fureur dans les petites enceintes, les théâtres, les événements corporatifs et les congrès. Emilie Ouellette aimerait aussi se forger une niche dans les Maisons de la culture, partout en région. La toute première expérience avec Accoucher de rire s’était déroulée au Cinéma Beaubien et avait été couronnée de succès.

Vous pouvez donc aller vous bidonner devant Accoucher de rire entre grandes personnes si le cœur vous en dit, mais attendez-vous à entendre des pleurs et des gloussements de petits spectateurs inattentifs! L’invitation ne s’adresse par contre pas aux bambins de 2, 3 ou 4 ans ; ceux-ci risqueraient de trouver le temps long, étant donné que le contenu d’Accoucher de rire se voue aux adultes.

«Des spectacles de jour offerts aux parents qui peuvent venir avec leur bébé, pendant le congé parental, il n’y en a pas, déplore Emilie. Il y a pourtant 88 000 naissances par année au Québec! Accoucher de rire, c’est fait dans une ambiance de chalet ; on est habillés en mou et on a du fun sans se casser la tête. Quand on a un bébé, on ne dort pas et on est fatigués ; alors, tant qu’à rester chez soi et à déprimer, pourquoi ne pas aller rire un après-midi…»

Visiblement jamais à court de projets, Emilie Ouellette a aussi conçu la web-série Le vlog de Camille, centrée, justement, sur Camille, personnage de son cru, un peu hipster et grandement coloré, qui distribue conseils bien ou mal avisés aux papas et aux mamans sur des thématiques aussi variées que le sommeil, l’alimentation, les desserts, la discipline ou la propreté.

Les vidéos sont en ligne sur la chaîne YouTube d’Emilie. Camille a aussi son numéro dans Accoucher de rire.

«Qu’on soit parent ou pas, on connaît tous quelqu’un qui est expert en différents sujets, ricane Emilie. Camille est une sorte de technicienne en éducation de la petite enfance, qui sait comment faire. Elle n’a pas d’enfants, mais aime commenter les méthodes d’éducation. Puisque c’est un personnage, je peux lui faire dire des choses que moi, je n’oserais jamais dire!»

Emilie Ouellette clôturera le ComédiHa ! Fest-Québec avec une représentation extérieure d’Accoucher de rire, au Chapiteau Place d’Youville, cet après-midi.

Pour connaître toutes les dates de sa tournée, consultez son site web officiel.

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