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Pourquoi ne pouvons-nous pas conduire à plus de 200 km/h?

Pourquoi ne pouvons-nous pas conduire à plus de 200 km/h?
Shown is the dashboard of Daimler's Freightliner Inspiration self-driving truck Wednesday, May 6, 2015, in Las Vegas. Although much attention has been paid to autonomous vehicles being developed by Google and traditional car companies, Daimler believes that automated tractor-trailers will be rolling along highways before self-driving cars are cruising around the suburbs. (AP Photo/John Locher)
ASSOCIATED PRESS
Shown is the dashboard of Daimler's Freightliner Inspiration self-driving truck Wednesday, May 6, 2015, in Las Vegas. Although much attention has been paid to autonomous vehicles being developed by Google and traditional car companies, Daimler believes that automated tractor-trailers will be rolling along highways before self-driving cars are cruising around the suburbs. (AP Photo/John Locher)

Il est 18:50 et je viens tout juste d’atterrir à Montréal après trois jours passés en Allemagne et en Autriche pour l’essai du Mercedes-Benz GLE 2016. Voilà environ neuf heures que j’ai quitté Munich, même si seulement trois heures se sont écoulées selon ma montre en raison du décalage horaire. Ma copine, plus réveillée que moi, ordonne avec conviction à un conducteur quelque peu indécis de bien vouloir se décider à propos de la voie qu'il prendra pour embarquer sur l’autoroute 520.

Au même moment, une autre voiture surgit de nulle part, par la voie de droite, et tente de se faufiler, passant à quelques centimètres de notre véhicule et celui qui nous précède. Nous voilà donc tous les trois cordés comme une brochette de crevettes. Monsieur en avant est toujours indécis. Le conducteur devant nous est réellement pressé. Ma copine est à bout. Si un écureuil traverse soudainement la rue, c’en est fait de nos pare-chocs.

Voilà maintenant près de 20 heures que je suis réveillé. Je n’ai pas vraiment l’énergie nécessaire pour me fâcher devant cette situation, il est vrai, frustrante. Je conseille donc d’attendre que la voiture devant nous accélère vigoureusement à la première opportunité afin de dépasser le retardataire, et ensuite de faire de même.

Quelques kilomètres plus loin, nous voilà encore arrêtés. C’est vendredi et nous sommes à la jonction de la 15 et de la 40. Je vais avoir tout mon temps pour me remémorer le plaisir que j’ai éprouvé à conduire au cours de ces derniers jours sur les routes allemandes et autrichiennes.

Je dois avouer que je fais partie du groupe des conducteurs impatients. Avec les ans je me suis calmé, et je dois dire que je conduis généralement des voitures qui ne m’appartiennent pas et dont la puissance mérite le respect. Cela ne m’empêche pas de rouler les yeux et lâcher quelques gros mots lorsque je suis pris dans l’un des nombreux et fréquents embouteillages montréalais. Et même lorsque la voie est libre, je me demande souvent pourquoi je dois me limiter à 100 km/h sur l’autoroute, ou 90 km/h sur une route de campagne déserte, ou 50 km/h sur une voie de service.

Je me pose tellement la question que j’oublie même de respecter cette limite, roulant souvent dans cette zone grise totalement imaginaire qui permet 20 km/h de plus, comme la majorité d’entre nous.

Plus tôt dans la journée, j’étais au volant du Mercedes-Benz GLE 350d 2016. Ma mission? Dépasser 200 km/h avant que la limite de vitesse ne revienne à 120 km/h. J’ai réussi sans difficulté et pendant environ 20 minutes, j’ai parcouru un peu plus de 70 kilomètres. Je vous laisse faire le calcul, mais ce que je peux vous confirmer est que la vitesse était élevée. Et vous savez quoi? Tout s'est très bien passé.

Premièrement, j’avais un véhicule en mesure de le faire. Deuxièmement, la route était en parfait état. Troisièmement, les autres véhicules dans la voie de gauche changeaient de voie dès qu’ils apercevaient le seul scintillement de mes phares dans le rétroviseur. C’est faux de croire qu’il faut toujours faire clignoter ses lumières en Allemagne pour que les autres conducteurs se tassent. Ils le font eux-mêmes, et avec le sourire a-t-on l’impression.

Soudainement, un panneau circulaire au loin indique que nous devons réduire notre vitesse. La nouvelle limite est de 100 km/h finalement, pas 120 km/h. Puis, un autre panneau quelques kilomètres plus loin affiche 80 km/h. Tout le monde ralentit à nouveau. Vient ensuite un autre panneau, cette fois-ci avec trois lignes grises qui traversent le chiffre 80. C’est la fin de cette zone et la limite est dorénavant de 130 km/h. Tout le monde accélère.

Seulement certaines portions de l’Autobahn n’ont pas de limites de vitesse. Ces limites sont variables en fonction du trafic, des conditions routières et de la construction. Nous ne pouvons pas rouler tout le temps à des vitesses de fou, mais quel plaisir de constater cette ouverture d’esprit, cette espèce de compréhension que la vie n’est pas blanche ou noire et surtout, cet aveu que nous sommes pour la plupart des adultes matures sur la route en mesure de faire la différence entre une conduite rapide et une conduite dangereuse.

Ce n’est pas tout le monde qui conduit vite non plus. La plupart des voitures roulent entre 140 et 160 km/h. C'est en partie probablement pour économiser le carburant, mais aussi parce que quand quelque chose n’est pas interdit, nous n’avons pas nécessairement envie de le faire. Combien de jeunes conducteurs tenteraient d’atteindre 180 km/h la nuit avec leurs trois amis dans la voiture s’ils pouvaient le faire le jour en toute légalité?

Il y a tout de même des règles à suivre sur l’Autobahn. Dépasser par la droite est un geste qui vous vaudra une contravention en plus de l’indignation de l’ensemble des autres conducteurs. C’est normal, vous n’avez pas à le faire, car personne ne roule à 98 km/h dans la voie de gauche. Lorsque la limite de vitesse est réduite ou qu'il faut freiner d’urgence, on active ses feux de clignotements pour avertir les autres. De plus, sur votre pare-brise, un collant indique généralement la vitesse maximale pouvant être atteinte de façon sécuritaire en fonction des pneus que vous avez. C’est complètement logique.

Même les routes de campagnes n’imposent pas de grandes restrictions aux conducteurs. Nous avons parcouru des routes de montagnes très sinueuses où la limite de vitesse était de 80 ou même 100 km/h. Certains véhicules, comme le GLE Coupé 63 AMG S que nous avions entre les mains, sont en mesure de naviguer les courbes à ces vitesses élevées. Le gouvernement semble le savoir et vous permet de le faire. De plus, il est possible de dépasser à peu près partout. Soyez intelligent, assurez-vous que personne ne vient en sens contraire, et faites ce que vous avez à faire. S’il y avait des panneaux d’avertissement sur le bord des routes, voilà ce qu’ils diraient, je crois.

Cela dit, j’ai fait une gaffe monumentale lorsque nous étions en Autriche. J’ai dépassé un tracteur sur une ligne pleine, une très mauvaise habitude nord-américaine. Avec un coup de klaxon, le conducteur du tracteur m’a rappelé à l’ordre. Ça ne se fait tout simplement pas. Quelques mètres plus loin, la zone de dépassement était de retour et malgré les courbes dans la route, elle se poursuivait pour plusieurs kilomètres.

Je viens de jeter un coup d’œil sur quelques statistiques. De janvier à novembre 2013, il y a eu 387 décès sur l’Autobahn alors qu’au total, il y a eu 3 340 morts sur les routes allemandes. Dans le bilan routier du Québec édition 2013, l’on apprend qu’il y a eu 399 décès sur les routes québécoises. Il y a environ 10 fois plus de personnes en Allemagne qu’au Québec, et le nombre d’accidents suit approximativement ce ratio. Il est donc impossible d’affirmer avec conviction qu’une façon de faire est plus sécuritaire que l’autre.

Je ne crois pas qu’un jour nous pourrons conduire à la vitesse que nous désirons sur une route du Québec. Si oui, il faudra progressivement augmenter les vitesses permises sinon ce sera l’apocalypse. Mais pour le moment le ministère du Transport ne veut même pas songer à faire comme la Colombie-Britannique et augmenter la limite maximum à 120 km/h à certains endroits.

Maintenant que je me suis remis du décalage horaire, j’ose simplement poser la question suivante : pourquoi?

SOURCE: LuxuryCarMagazine.com

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