Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Zoofest se met en mode pyjama party avec Rosalie Vaillancourt (VIDÉO)

Zoofest en mode pyjama party avec Rosalie
Courtoisie

Mercredi, jour où est prévue la rencontre, elle publie sur son mur Facebook une photo d’elle où elle pose avec un pug. Accompagné du cliché, on lit: «C'est Simone. Elle sent les poptarts et un peu le vagin.» C’est Rosalie Vaillancourt qui écrit. La «fuckée» - c’est elle qui le dit! - de la dernière cuvée de l’École nationale de l’humour (ENH).

Mais détrompez-vous : Rosalie Vaillancourt n’est pas la fille trash que l’on pourrait s’imaginer, bien loin de là. Rosalie, c’est la fille très studieuse, celle qui avait une cote R de 32 au cégep. Celle aussi qui a songé à faire des études en primatologie afin d’étudier le comportement des singes. Comme Jane Goodall. «J’avais des dates à la Bibliothèque nationale, rigole la jeune femme. J’invitais des gars à venir voir des conférences avec moi pour savoir s’ils étaient assez brillants!»

Au départ, étudiante au Cégep de Saint-Hyacinthe, Rosalie se destinait à une carrière de comédienne. Mais son désir de faire rire ceux qui l’entouraient était véritablement plus grand : «Je changeais les textes, je faisais vraiment comme je voulais. On dirait que la flamme du théâtre n’était pas là.» Au terme d’une première année, Rosalie a été coupée du programme. Cela l’a cassée, complètement.

Rosalie est venue s’installer à Montréal une semaine après son renvoi. Elle a terminé son DEC au Cégep de Saint-Laurent où elle a intégré l’équipe d’improvisation. Dès lors, Rosalie s’est mise à écrire tout ce qui lui passait par la tête - sans crainte. La peur, c’était autrement dit son ennemi public numéro un, celui qui l’empêchait d’avancer, mais qu’elle a vite fait de vaincre : «Je me suis fait de nouveaux amis. J’écrivais et je leur partageais mes idées. Ça faisait rire tout le monde! J’ai écrit 10 textes d’environ 8 minutes.»

À l’invitation de ses anciens professeurs de théâtre, Rosalie décide de s’inscrire au processus de sélection de la grande école des humoristes. Et après tout, pourquoi ne pas essayer? Peut-être l’École de l’humour lui permettrait d’atteindre son but, c’est-à-dire de réaliser son rêve de piloter une émission pour enfants.

À son audition, Rosalie a du culot. Rien ne peut l’ébranler. Le numéro qu’elle présente au jury contraste avec l’image qu’elle renvoie. La jeune blondinette au visage d’ange parle de son déménagement à Montréal qui coïncide avec son désir de se trouver un chum d’une autre ethnie, question «d’avoir l’air vraiment Montréalaise». «Je disais des choses full racistes, mais comme si je ne le savais pas que c’était raciste, raconte-t-elle. Genre "Ben les premiers Noirs que j’ai vus, c’est dans Tintin au Congo. C’est drôle parce que mes voisins sont noirs, mais ils ne marchent pas pieds nus. Ils dorment dans des lits, c’est trop biz."»

Rosalie va même plus loin : «J’étais arrogante avec [le jury] à l’audition! Je leur disais : "Mes parents voudraient juste savoir si les profs ont des diplômes… En tout cas, vous me les faxerez quand je vais être prise. Tout à l’heure dans le fond!" Ça, c’était mon genre d’humour!»

Quatre apparitions au Zoofest, deux projets télévision en préparation qui pourraient la faire découvrir au grand public et une websérie, jamais Rosalie n’aura été aussi occupée, et surtout excitée de voir l’été arriver. «C’est tellement stressant cette nouvelle vie! dit-elle la voix enjouée. Être dans une réunion avec des gens plus vieux que toi et tu leurs partages tes idées et ils sont le plus sérieusement du monde à ton écoute, c’est trop hot! Tu fais quasiment la loi!»

À peine sortie de l’École, la jeune humoriste de 22 ans parvient déjà à vivre de sa passion, un exploit qui ne lui monte toutefois pas à la tête. «Ça va vraiment plus vite que je pensais! Rosalie m’a lancée sur la map, avoue-t-elle au sujet de la web série dans laquelle elle tient le rôle éponyme. Et encore là, il n’y a pas eu tant de views. Mais le côté artistique a certainement aidé!»

Les années ont passé, et c’est sans rancune ni regret que Rosalie revient sur ce jour où elle a été coupée de Saint-Hyacinthe : «J’ai été chanceuse d’être dans la moitié qui est partie. Maintenant, je fais la même chose que je voulais faire quand je suis rentrée en théâtre!»

«Ça m’a aidée parce qu’au final, tout ce que je voulais faire, c’était des rôles comiques. Ça m’a donnée du guts, insiste la nouvelle recrue de l’humour. Je pense que l’École m’a donnée de la confiance. Ça m’a aussi permis d’explorer des voies différentes. J’ai fait des choses tellement dégueulasses à l’École que je me serais fait huer si je les avais faites dans des bars!»

Sur scène, Rosalie s’éclate littéralement. Tout de même, derrière chacun de ses personnages, costumés le plus souvent, il y a eu un travail de dosage. Un travail d’écriture. «Je fais vraiment ce que j’aime. Quand j’ai quitté le théâtre, je me suis dit que plus jamais je n’allais essayer de plaire aux gens. Si le public trouve ça drôle, c’est tant mieux ; s’ils ne trouvent pas ça drôle… ben moi ça me fait rire!»

L’humour de Rosalie, du moins celui qu’elle souhaite faire - à mi-mesure entre le stand-up et le personnage – tend à ressembler à celui de Dodo. Un humour spontané, vraiment spontané, nuance-t-elle, où tu ne t’accroches pas absolument aux blagues, mais bien à la personne qui les dit. «Je veux que les gens fassent : "Ahhh esti elle, là! Elle est tellement attachante!"»

New Girls, pour gars-fille

Chez Rosalie, les personnages qu’elle incarne sont sans limites. D’ailleurs, dans le spectacle des finissants de l’ENH, Rosalie personnifie Julie, une jeune fille autiste qui s’exprime sans filtre. Un personnage qui fait beaucoup réagir, dans le bon sens du terme, bien sûr. Dans ZOOthérapie, elle interprète une fille obsédée par Jésus. Et dans New Girls? «Ce sera moi, mais exagérée!»

«On veut que ce soit dans une ambiance pyjama party, dit-elle au sujet du spectacle de stand-up qu’elle anime au Zoofest. On va se faire des faux tatouages, il va y avoir des ballons, de la musique, un écran avec des gars Tinder!»

Enfin, pour décrire New Girls – qui vient un peu prendre la place du Girly show –, Rosalie promet un show qui risque d’être «vraiment fucké, mais absurde.» On verra défiler les soirs de spectacles Coco Belliveau, Êve Côté et Maude Landry, des humoristes et amies de Rosalie.

«Justement je ne voulais pas faire un show de fille pour les filles. Ce n’est pas une thématique filles. Le nombre de fois où j’ai écouté des gars faire du stand-up sur un gars qui vient et j’ai beaucoup ri, même si ça ne m’est jamais arrivé. Je pense que la même chose devrait se faire des deux côtés. Les gars aiment tellement rire des filles, c’est sûr qu’ils vont avoir du fun!»

Alors messieurs sont les bienvenus? «Mets-en! On veut tellement que les gars viennent! De toute façon, mon oncle à moi était toujours dans mes pyjamas party!»

New Girls sera présenté du 13 au 15 juillet, les 20 et 21 juillet et les 27 et 28 juillet au Cabaret du 4e au Monument National.

Pour plus d’informations: Zoofest.com

INOLTRE SU HUFFPOST

Michel Barrette et compagnie - Juste une affaire de gars

11 spectacles d'humour à ne pas manquer en 2015

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.