Déjà la fin des FrancoFolies de Montréal? Après Louis-Jean Cormier, Galaxie, Alfa Rococo, Radio Radio, Les soeurs Boulay, Alex Nevsky, Stéphanie Lapointe, Philippe Brach et de (très) nombreux autres, les festivaliers ont pu compter sur une belle programmation samedi pour la journée de fermeture. Si certains sont allés vers des valeurs sûres avec Michel Rivard, Éric Lapointe ou Jacques Michel, d'autres auront pu explorer toute la journée pour faire le plein de découvertes. Trois spectacles, des tas d'artistes à surveiller... On part!
Saratoga
Si vous appréciez Chantal Archambault, vous risquez d'aimer ce sympathique duo qu'elle forme avec Michel-Olivier Gasse. Elle, c'est une auteure-compositrice-interprète qui roule sa bosse depuis déjà quelques années. Après La romance des couteaux (2012), Les élans (2013) et l'EP L'amour ou la soif, l'artiste pourrait clamer sans aucune gêne être une des meilleures créatrices de chansons d'amour du Québec. Lui, bassiste (Vincent Vallières, Dany Placard, Chantal Archambault - tiens donc) et écrivain à ses heures (De Rose à Rosa, Du coeur à l'établi).
Dans le cadre de son passage aux FrancoFolies, le couple sur scène et dans la vie en a profité pour lancer son premier EP homonyme. «On voulait que le lancement soit à l'image du EP: minimaliste, simple.» a lancé Archambault. Pari tenu. Sans flafla, dans une charmante candeur, les artistes ont interprété les jolies pièces folk de Saratoga: Les bourgeons pis le gazon, On est pas du monde, Madame Rosa...
Armés seulement d'un violon, d'un violoncelle et d'un ukulélé, le duo en a profité pour revisiter quelques chansons d'Archambault: Boire à crédit, 20h30... C'est quand ils se sont lancés dans Reste donc couchée, «Un hymne à ce moment du mois» qu'on a pu voir tout le potentiel de Saratoga. Se permettant les piques d'usage sur le fameux syndrome prémenstruel, Archambault et Gasse se sont lancé la balle avec brio. La salle, hilare, a eu droit à une fenêtre sur l'univers du couple. Et en a redemandé!
Bernhari
Deuxième arrêt: la Scène Loto-Québec pour le spectacle de Bernhari! Ici, on fait fi de la simplicité. Cheveux en bataille, affublé d'un veston qui brillait de tous ses feux, l'artiste avait la fougue contagieuse. Face à la foule assise tranquillement dans l'herbe, l'artiste s'est démené pour donner à cette veille d'été un air sombre, mystérieux, à l'image de sa musique. Pas facile. Malgré la brochette de musiciens impressionnante qui l'accompagnait et l'apparition de Stéphanie Lapointe pour un tour de chant. Sur scène, c'est dynamique, intense. Si intense que parfois, la voix semblait avoir de la difficulté à suivre la cadence. C'est le défi des excellents albums: la barre est très haute pour les spectacles.
Pour la petite histoire: comme un coup de tonnerre, le premier single de l'artiste, Kryuchkova, en a fait sursauter plus d'un l'année dernière. Peu après, les mélomanes intrigués ont pu écouter l'album homonyme complet réalisé par Emmanuel Éthier. Une révélation rock teintée de shoegaze. Bernhari s'est inspiré du conflit étudiant de 2012 pour pondre ce premier opus et pourtant, on est loin des textes engagés qui vont droit au but: c'est plutôt l'émotion à l'état brut qu'on peut ressentir derrière les paroles.
Alors, le verdict de ce passage aux FrancoFolies? Un vrai plaisir d'écoute tranquille, qui ne se transmet pas facilement sur une scène en plein festival d'été. Mais dans une petite salle sombre un soir d'hiver, c'est une autre histoire...
Chocolat
23h, direction vers le dernier spectacle des FrancoFolies, littéralement. Sur la scène Ford, Jimmy Hunt, Emmanuel Éthier - qui a couru du spectacle de Bernhari pour être à temps sur la scène Ford - et leurs acolytes se sont lancés tête première dans leur dernier album Tss Tss. Devant la foule clairsemée qui avait visiblement ses Francos dans le corps, le groupe rock francophone a tenté d'insuffler une part de son énergie débordante. Et ça a marché. Les têtes s'agitaient, les hanches se dandinaient, les pas de danse se sont multipliés...
Si on n'a pas eu l'impression de voir les gars dans toute leur splendeur - Chocolat est reconnu pour ses shows déjantés et sa folie sur scène - on n'a tout de même pu apprécier la musique drôlement efficace du groupe. Espérons d'ailleurs que la formation est de retour pour de bon: après une pause de quelques années, Chocolat prouve clairement qu'il a sa place dans le paysage musical québécois.
En tout et pour tout? Une belle finale pour les folles FrancoFolies, qui a présenté encore cette année une programmation plus que complète. À l'année prochaine, Francos!
Les FrancoFolies - 20 juin 2015
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