Enbridge devra continuer de patienter avant d'inverser le flux de l'oléoduc de la Ligne 9B, puisque l'Office national de l'énergie (ONÉ) lui impose des essais hydrostatiques à trois endroits sur sa canalisation vieille de 40 ans.
Même s'il se dit "satisfait" du travail d'analyse accompli jusqu'ici par l'entreprise albertaine, l'organisme fédéral a exigé jeudi des tests supplémentaires puisque le tuyau traverse plusieurs cours d'eau et zones urbaines.
"Compte tenu que le pipeline se situe dans des zones peuplées (...) on a décidé de demander ces essais pour avoir une assurance supplémentaire", a affirmé sa vice-présidente, Lyne Mercier, en entrevue téléphonique.
Ces essais, qui consistent à remplir et pressuriser l'oléoduc avec de l'eau, afin de détecter des anomalies, comme des fuites, devraient s'étirer sur au moins quelques semaines. Cela devrait retarder l'inversion du flux de l'oléoduc, ce qu'Enbridge (TSX:ENB) souhaitait effectuer avant la fin du mois.
Les tronçons, identifiés par les ingénieurs de l'Office, se trouvent à Mirabel, au Québec, ainsi que dans les environs de Hilton, en Ontario, entre Kingston et Brockville.
"Il y a eu des fouilles exploratoires, et à certains endroits, on a relevé des anomalies qui n'avaient pas été détectées par les outils d'inspection interne, a expliqué Mme Mercier. Ça arrive."
La Ligne 9B traverse des centaines de cours d'eau avant d'aboutir à Montréal-Est, ce qui inquiète plusieurs groupes écologistes et municipalités - comme Terrebonne et Laval.
L'oléoduc passe notamment par Toronto en plus de longer le fleuve Saint-Laurent jusqu'à Terrebonne, sur la Rive-Nord de Montréal. Au Québec, il traverse entre autres la rivière des Mille Îles, la rivière des Prairies et celle des Outaouais.
D'après Mme Mercier, il n'est pas nécessaire d'effectuer des tests hydrostatiques sur l'ensemble de la canalisation de 639 kilomètres. Elle assure que les outils d'inspection interne sont "nettement supérieurs" afin d'en assurer la sécurité.
Enbridge souhaite acheminer vers les raffineries du Québec et de l'Ontario quotidiennement entre 240 000 et 300 000 barils de pétrole en provenance des sables bitumineux de l'Alberta.
Par ailleurs, l'ONÉ a imposé d'autres conditions à Enbridge pour les deux prochaines années, dont une inspection interne supplémentaire ainsi que des vérifications spécialisées de l'intégrité du pipeline.
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