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FrancoFolies2015 : vivement les 100 ans de Piaf (PHOTOS)

FrancoFolies2015 : vivement les 100 ans de Piaf
David Kirouac

Célébrer les cent ans de Piaf, le monument, le personnage, l’icône, n’est pas une mince affaire. L’organisation des FrancoFolies a d’ailleurs tenté de présenter de nombreux hommages de la sorte dans sa programmation au cours des années, avec des résultats plus ou moins heureux. Or, le spectacle Piaf a 100 ans. Vive la môme !, présenté mercredi soir à la Maison symphonique, était réjouissant.

La rue, le vin, la fête, les amours, la désinvolture, la vie la nuit, les abus, les potes, on croit à cet univers proposé dans la mise en scène de Yann Perreau, également dans le rôle d’un barman. À vrai dire, le spectacle est une réussite. Certes, la reconstitution physique est modeste. Nous parlons ici du bistro/bar avec comptoir, l’armoire, les chaises, les tabourets et les petites tables rondes. Sans flafla au niveau du décor, justement, et le tout fonctionne à merveille. Ajoutons à ceci le petit carrousel à trois chevaux blancs, la colonne Morris (tapissée d’affiches évidemment), les deux guirlandes de lumières blanches, le banc de parc, le piano à queue pas loin, et on y croit.

Lorsque Marie-Thérèse Fortin apparaît dans la salle au milieu des spectateurs, pour ouvrir le bal, on se demande un instant si l’effet est réussi. Dans la peau de Momone (la comparse de Piaf, Simone Berteaut, cette « sœur de cœur ») elle interprète Les mômes de la cloche, sur des airs d’accordéon. Le défi n’est pas si simple. Mais déjà, la voix étonne (c’est une actrice). En plus de chanter, Fortin à un second rôle important dans ce spectacle, soit celui de la narratrice : elle incarne « la sœur de cœur » de Piaf. Berteaut, c’est le témoin. Celle qui raconte et parsème la soirée d’anecdotes savoureuses. C’est aussi l’amie, l’accompagnatrice, et l’auteure. C’est celle qui sait, celle qui a vu et partagé presque tout de ce Belleville d’Édith Piaf.

Très simplement, mais avec intelligence et charme, ce monde réinventé permet donc de redécouvrir les chansons d’Édith, décédée à l’âge de 47 ans. Grâce aux sympathiques récits de Marie-Thérèse Fortin entre les chansons, l’audience plonge dans cette France d’une autre époque, celle de Piaf.

Aux deux interprètes mentionnés plus haut s’ajoutent le très élégant Daniel Lavoie (excellent sur Je sais comment), Florence K (magnifique rendu de la pièce Mon dieu, au piano), Sylvie Moreau (habillée en femme fatale), Betty Bonifassi (elle devait lire souvent ses textes, mais sa voix est si géniale qu’on lui pardonne, ou presque), Martha Wainwright (superbe dans son interprétation de La vie en rose) et Quartom (les chanteurs Benoit Leblanc, Julien Martel, Julien Patenaude et Gaétan Sauvageau ont notamment brillé en interprétant Johnny tu n’es pas un ange). Mentionnons que cinq figurants créent également de l’ambiance en chantant et dansant au cours de la soirée.

Comédie musicale

On aurait pu penser au départ que ce Piaf a 100 ans serait un autre concert-hommage de plus dans l’historique de Spectra. Mais cette fois, on peut affirmer que cette offrande est bien plus qu’un concert à la gloire d’une légende. C’est une véritable comédie musicale remplie d’atouts pour charmer son public.

Et les chansons dans tout ça ? Quelque 25 succès de la carrière d’Édith Piaf, présentés en deux parties. Une géniale Padam Padam, une jolie Sous le ciel de Paris, une Je sais comment interprétée avec délicatesse, une Milord festive, une grandiose La vie en rose une désinvolte et amusante Tout fout le camp ou encore la Non, je ne regrette rien, fort à propos pour clore la soirée.

Et la musique ? Ça passe comme une lettre à la poste. Sous la direction musicale d’Yves Desrosiers (guitares), Mario Légaré (contrebasse et basse électrique), Didier Dumoutier (accordéon), Francis Covan (violon et mandoline), Claire Lafrenière (orgue de Barbarie) ainsi que François Lalonde (batterie et percussions), la troupe de musiciens fait du bien beau travail.

Bien sûr, la proposition générale est un tantinet simpliste. C’est aussi très grand public. Mais n’est-ce pas le mandat ? Évidemment, Marie-Thérèse Fortin et Sylvie Moreau sont d’abord des actrices et non des chanteuses. Mais on aimerait tellement que toutes les comédiennes se débrouillent si bien en chanson. Et puis, elles donnent du tonus à cette mise en scène qui mise justement un peu sur le jeu. Bien entendu que les accents sont trichés et qu’ils agacent parfois l’oreille. Rien de plus normal, les interprètes sont québécois. Pas Édith Piaf ! Quand on aura fini de creuser pour trouver les ratées (il n’y en a pas vraiment d’ailleurs) ou les manquements, on se rendra bien compte que ce Vive la môme est drôlement vivant et pertinent, même après tant de temps.

***

Présenté dans le cadre des FrancoFolies de Montréal par Spectra Musique, ce spectacle sera par ailleurs proposé dans différentes villes à travers le Québec, du 10 au 29 novembre. Jusqu’à maintenant, on prévoit 17 dates. À parier que d’autres villes voudront accueillir la môme et sa bande.

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