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Immigration: la Hongrie veut fermer sa frontière avec la Serbie

La Hongrie veut fermer sa frontière avec la Serbie
Marko Djurica /Reuters/Radio-Canada

La Hongrie va fermer sa frontière avec la Serbie pour endiguer l'afflux de migrants en provenance de la Syrie, de l'Irak, de l'Afghanistan ou du Kosovo, et elle entend prendre les grands moyens pour s'assurer de parvenir à ses fins.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijarto, a annoncé mercredi que Budapest va ériger une clôture de quatre mètres de haut le long de la frontière de 175 kilomètres qui sépare les deux pays.

« L'immigration est l'un des plus sérieux problèmes auxquels l'Union européenne fait face aujourd'hui », a-t-il déclaré. « Les pays européens cherchent une solution [...], mais la Hongrie ne peut pas se permettre d'attendre plus longtemps.

« Ce dont nous parlons, c'est d'un segment de frontière long de 175 kilomètres qui pourra être fermé avec une clôture haute de quatre mètres. Le ministère de l'Intérieur a reçu pour instruction de s'y préparer. »

Peter Szijarto, ministre hongrois des Affaires étrangères

« Les travaux préparatoires pour la clôture doivent être achevés d'ici mercredi prochain », a précisé le ministre Szijarto. « Naturellement, nous informerons nos collègues serbes en détail » lors d'une rencontre qui aura lieu le 1er juillet.

« Cette décision ne contrevient à aucun traité international, d'autres pays ont opté pour la même solution », a plaidé le ministre, en, citant la Bulgarie, la Grèce, et l'Espagne pour ses enclaves en Afrique du Nord.

Les États-Unis ont aussi construit une clôture pour empêcher les migrants latino-américains d'entrer sur le territoire américain à partir du Mexique.

« De tous les pays de l'Union européenne, la Hongrie est celui qui subit la plus forte pression migratoire. Une réponse commune de l'UE à ce défi prend trop de temps et la Hongrie ne peut plus attendre. Elle doit agir. »

Peter Szijarto, ministre hongrois des Affaires étrangères

Les défis que pose l'immigration clandestine sont une nouveauté pour la Hongrie. Selon AFP, le pays a accueilli 2000 migrants en 2012, alors que 54 000 ont franchi ses frontières depuis le début de l'année.

Le gouvernement estime que 95 % de ces migrants sont entrés sur son territoire à partir de la Serbie. En outre, 75 % des migrants seraient des Irakiens, des Syriens ou des Afghans fuyant des conflits.

Selon Budapest, des milliers de Kosovars poussés à l'exode par la situation économique difficile dans leur pays sont aussi arrivés dans le pays en janvier et en février.

Une campagne anti-immigration en cours

Les opposants au gouvernement du premier ministre Viktor Orban soutiennent que l'annonce du ministre Szijarto s'inscrit dans la foulée d'une campagne anti-immigration qui est en cours depuis quelque temps.

Des affiches financées par le gouvernement sur lesquelles on peut lire « Si vous venez en Hongrie, ne prenez pas le travail d'un Hongrois » sont récemment apparues dans le paysage du pays. D'autres affiches plaident en faveur du respect des lois ou de la culture hongroise.

Ces affiches ont fait leur apparition au moment où le gouvernement a envoyé un sondage à 8 millions de Hongrois, en leur demandant notamment s'ils sont d'avis que les immigrants mettent leur vie en danger ou s'ils contribuent à répandre le terrorisme.

Plusieurs des affiches du gouvernement ont été vandalisées par des opposants. Dans l'est du pays, l'une d'elles a été modifiée afin qu'on puisse désormais y lire : « Si vous venez en Hongrie, pouvez-vous s'il vous plaît emmener un ministre sain d'esprit ».

La Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU a répliqué en lançant sa propre campagne publicitaire en vue de la Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin. Elle vante plutôt des cas de réfugiés qui se sont intégrés avec succès à la société hongroise.

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