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Le vérificateur général s'inquiète de la capacité de coordination des services d'urgence

Coordination des services d'urgence: le vérificateur général inquiet
Radio-Canada.ca

Montréal prévoit transformer cette année son Centre de sécurité civile en Bureau de la sécurité civile et de la résilience. Le Bureau aura des responsabilités accrues pour s'assurer que les services essentiels se relèvent rapidement d'une panne ou d'une crise majeure, par exemple à l'usine de production d'eau potable.

Dans son rapport annuel rendu public mardi, le vérificateur général de la Ville de Montréal, Jacques Bergeron, a relevé plusieurs lacunes au chapitre de la coordination des services en cas de sinistre.

Le Service de sécurité incendie (SIM), le Service de l'eau, direction de l'eau potable (DEP), le Service des technologies de l'information (STI) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) doivent être en mesure de faire face aux crises éventuelles. Le vérificateur général appelle cela le « processus de gestion de la continuité des affaires ».

De septembre à décembre 2014, il a donc examiné la situation afin de mesurer la capacité d'intervention de la Ville en cas d'un sinistre qui pourrait mettre en péril ses opérations essentielles.

Et, fait inquiétant, Jacques Bergeron a constaté qu'il n'existe pas de programme de continuité des affaires au sein de la Ville. Cela représente un « risque élevé » à ses yeux, car « les intervenants improviseraient en cas de sinistre, augmentant ainsi le risque que la situation dégénère ».

Le vérificateur général recommande à la Direction générale de la Ville de Montréal de consacrer un budget spécifiquement à la conception d'un programme de continuité des affaires.

Des conséquences graves sont à craindre

Comme il n'y a pas de structure d'intervention chapeautant l'ensemble des services d'urgence, le vérificateur général estime qu'ils auraient « de la difficulté à réagir promptement à un événement perturbant les opérations [...] ».

Il pourrait en résulter « des conséquences graves » pour le bien-être des citoyens.

En conférence de presse mardi, Jacques Bergeron n'a quand même pas voulu dramatiser la situation. Certaines unités ont un plan de relève adéquat, dit-il : « Par exemple, le SPVM a un service continuité pour le 911. Le Services des incendies a un service de continuité pour son centre de communications.

« C'est juste que au niveau de la coordination de l'ensemble, il manque un plan d'ensemble comme tel. »

— Jacques Bergeron, le vérificateur général de la Ville de Montréal

« Nous ce qu'on demande vraiment, c'est de faire une analyse d'impacts, et de déterminer où sont les problèmes les plus importants, affirme Jacques Bergeron. Actuellement c'est pas fait. Où pourraient être les vrais problèmes s'il y avait une crise? »

Des bornes d'incendie défectueuses

Un autre aspect du rapport du vérificateur qui a attiré l'attention porte sur les bornes d'incendie. Certaines ne sont pas en état de fonctionner, ce qui pose un risque évident : « Si une borne ne fonctionne pas et que les pompiers ne le savent pas, il y a un délai pour se brancher à l'autre borne qui peut être beaucoup plus loin du site d'un incendie ».

L'Administration Coderre a aussi réagi au dernier rapport du Vérificateur général au sujet des bornes d'incendie défectueuses. Le président du comité exécutif, Pierre Desrochers, affirme que seulement 350 bornes sur plus de 30 000 sont défectueuses.

Des recommandations qui pourraient demeurer lettre morte

La Ville de Montréal a accueilli favorablement le rapport du vérificateur général. Toutefois, il est à noter que l'an dernier, environ 44 % des recommandations du précédent rapport avaient été mises de l'avant par l'administration municipale. À ce chapitre, la Ville se défend en disant que 81 % des recommandations sont en voie d'être complétées.

Avec les informations de Benoît Chapdelaine et de Valerie-Micaela Bain

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