Le singulier chanteur français Arthur H, que les Québécois connaissent bien, était sur la grande scène de la place des Festivals, lundi soir, dans le cadre des FrancoFolies. À ses côtés, quelques invités spéciaux comme le rappeur québécois Koriass ainsi que les chanteuses Betty Bonifassi, Marie-jo Thério et Erika Angell ont également interprété quelques chansons durant la soirée.
À la fin de l’été dernier, nous avions rencontré l’auteur-compositeur-interprète dans un café montréalais afin de discuter de son dernier album Soleil dedans, paru en septembre 2014. Il a été écrit et composé en partie aux Iles de la Madeleine ainsi qu’au centre Phi, puis finalisé à Paris. Nous avions ensuite assisté à son superbe concert sur le toît de l’édifice Ubisoft, situé sur la rue Saint-Laurent. Il s’y produisait dans le cadre du festival Pop Montréal.
Quelque neuf mois plus tard, il était de retour dans la métropole québécoise pour partager les morceaux de cet album passablement lumineux, qui offre une musique alliant jazz, rock, folk et même un brin d’électro.
Sur la grande place
Le début du concert s’avère assez étrange. Alors que le chanteur est assis au clavier pour jouer L’autre côté de la lune (du plus récent disque), un grésillement désagréable est persistant. Pis encore, la voix du chanteur finit par s’éteindre complètement. Homme d’expérience, Arthur H reste bien cool et patientera que le problème se résorbe. Après des excuses de la part d’un responsable du festival pour ce pépin technique (réglé rapidement), le Français repartira finalement de plus belle avec La beauté de l’amour (album Baba Love), pièce à laquelle s’est jointe Betty Bonifassi. Cette voix féminine, unique en son genre, injecte un peu d’intensité dans ce début de concert. Une basse pesante et une batterie dynamique complète le boulot.
Après La ballade des clandestins, Marie-Jo Thério fait sa première apparition pour interpréter Est-ce que tu aimes ? (de l’album Adieu tristesse), en duo. On a droit à une virée mi-chanson française mi-western sur le thème cinématographique par excellence de l’Amérique du XXe siècle.
« Est-ce que tu aimes
Dans les westerns
Quand le héros s'en va
Seul comme un chien ?
- Oui j'aime »
Le tonnerre et les étoiles
« Je suis très honoré de jouer un morceau d’un grand poète acadien, Gérald Leblanc » affirmera par la suite Arthur H, avant d’entamer au piano les premières notes de la chanson Les matins habitables. Toujours sur les planches, Thério est assise tout près d’Arthur H et s’exécute elle aussi au clavier tout en chantant.
Trois chansons plus tard, Arthur H propose Le tonnerre du cœur, composé l’été dernier à Montréal avec Patrick Watson. Cette fois, c’est la superbe voix d’Erika Angell (part féminine du duo montréalais Thus:Owls) qui magnifie le travail du Français. Passage introspectif atmosphérique et lent, mais réussi.
Juste après, La femme étoile vient changer de nouveau changer le rythme. « I met a girl and she came from outer space. Elle est bizarre, mais je l'aime », chante Arthur H, qui porte un veston garni de petites ampoules brillantes rouges et blanches. Les paroles sont à moitié en anglais ; c’est électro ; c’est dansant et les quelques milliers de spectateurs apprécient.
Sur un riff de guitare électrique pesant, Arthur H envoie ensuite - avec un certain aplomb - les premiers mots de la chanson Basquiat (album Baba Love), soutenu par les voix de Bonifassi et Angell aux chœurs. À mi-parcours, le jeune Koriass arrive pour mettre envoyer plusieurs lignes du texte dans un flow accrocheur.
L’un des meilleurs moments de la soirée arrive quelques minutes plus tard quand Koriass et Arthur H interprètent à tour de rôle La caissière du super. Géniale réappropriation de cette pièce issue du dernier album du de l’artiste français.
Viendront encore trois morceaux par la suite, dont la chanson Dancing with Madonna (de l’opus L’homme du monde, sorti en 2008), du bonbon pour faire bouger les festivaliers.
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Un disque pour la scène
Contrairement au spectacle du 6 septembre dans le cadre du festival Pop Montréal, la performance d’Arthur H aux Francos n’avait pas cette part d’extraordinaire que nous avions ressentie avec cette approche « unplugged » franchement réussie sur le toît d’Ubisoft. Peut-être est-ce dû à l’immensité du lieu de la place des Festivals qui nous éloigne de cet artiste qui était magnétique devant une centaine de personnes. Après tout, c’est bien normal. On ne pouvait espérer le même résultat lundi soir. Ceci dit, les chansons de Soleil dedans se transposent bien sur les planches, ça c’est certain. Des pièces comme Oh là-haut ! et La caissière du super le prouvent fort bien.
À souligner le joli travail des projections qui, tout en étant simple, ont joliment habillé le concert. Mentionnons ces étoiles scintillantes en début de spectacle en arrière scène, les gratte-ciels en noir et blanc pour la vivifiante Ma dernière nuit à New York ou encore l’espèce d’immense vitrail rouge tournoyant sur le morceau La lune.
Outre les chanteurs québécois invités, Arthur H était entouré du bassiste Juan deGuillebon, du claviériste Pierre-Luc Jamain, du guitariste Antoine Montgaudon et du batteur Emiliano Turi.
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Arthur H se donnera également en spectacle au Festival d’été de Québec, le 10 juillet.
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