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Augmentation d'impôt au menu législatif des néo-démocrates albertains

Hausse d'impôt au menu en Alberta
Radio-Canada

Le nouveau gouvernement néo-démocrate de l'Alberta s'attaquera en priorité au financement des partis et tentera de rétablir la situation financière de la province en augmentant le taux d'imposition des grandes entreprises et mettant fin au taux d'imposition unique pour les particuliers.

Un texte de Raphaël Bouvier-Auclair

Le dépôt de projets de loi en ce sens a été annoncé pendant le discours du Trône lundi après-midi à l'Assemblée législative. «Cela indique le chemin que nous allons suivre», a expliqué la première ministre albertaine Rachel Notley.

Réformer les dons électoraux

Le premier projet de loi, qui aura pour objectif de réformer la manière de financer les partis politiques, visera à mettre fin aux dons des entreprises et des syndicats aux partis politiques.

Par le passé, le Parti progressiste-conservateur, délogé du pouvoir le 5 mai dernier après plus de quatre décennies au pouvoir, recevait de nombreux dons de grandes sociétés alors que les syndicats fournissaient les coffres du NPD.

Le projet de loi 1 devrait ainsi satisfaire tant le gouvernement que l'opposition officielle Wildrose, qui demandait en campagne plus de transparence dans la manière de faire de la politique.

Impôt en hausse pour les entreprises et les plus riches

Le deuxième projet de loi aura pour mission de remettre sur pied les finances publiques de la province, fortement touchée par la baisse des prix du pétrole au cours de la dernière année. Pour ce faire, le gouvernement suggérera une augmentation de 10 à 12 % de l'impôt des grandes entreprises. Les petites entreprises seront, elles, épargnées.

L'impôt des particuliers sera aussi réformé. Sans donner de détail, le gouvernement évoque un impôt progressif sur le revenu. Depuis 2001, l'Alberta a un taux d'imposition fixe à 10 % auquel l'ancien premier ministre avait suggéré d'ajouter quelques échelons dans son budget qui a précédé la campagne électorale printanière. «C'est une manière d'avoir un taux d'imposition qui ressemble plus à ce qui existe ailleurs Canada», a lancé la première ministre Rachel Notley.

Dépenses en santé et en éducation

Un troisième projet de loi, sur lequel peu de détails ont été donnés, visera à s'assurer que les services essentiels comme la Santé et l'Éducation reçoivent des fonds nécessaires en attendant le dépôt d'un premier budget néo-démocrate, possiblement cet automne.

Si l'Opposition officielle du Wildrose se réjouit de voir un projet de loi s'attaquer aux dons des entreprises et des syndicats, son chef Brian Jean est beaucoup moins enthousiaste à propos de l'intention du NPD d'augmenter les impôts. «Aucun gouvernement ne devrait augmenter les taxes et les impôts avant de s'être attaqué aux dépenses», indique Brian Jean qui ajoute que le NPD ne s'est pas encore intéressé aux dépenses du gouvernement.

Les thèmes absents

Quelques promesses électorales du NPD sont absentes du discours du Trône, comme l'intention d'augmenter le salaire minimum à 15 $ d'ici 2018 dans la province. Le discours ne contient aucune indication sur l'intention du NPD de réviser le système de redevances pétrolières et gazières en Alberta.

Avec un scrutin fédéral en octobre, prendre son temps pourrait permettre à Rachel Notley de ne pas commettre une erreur qui pourrait nuire au NPD fédéral et donner des armes aux autres partis à Ottawa, croit le politologue Frédéric Boily du Campus Saint-Jean de l'Université de l'Alberta.

«L'étalement de certaines mesures va permettre à la fois aux néo-démocrates de tenir leurs promesses de campagne, jusqu'à un certain point. Également de montrer qu'un gouvernement néo-démocrate est en mesure de gouverner», analyse-t-il. «C'est ça qui est le véritable test et c'est ça qui va être regardé au fédéral.»

La session législative doit durer deux semaines.

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