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L'homme mystérieux, détenu par Immigration Canada depuis 11 ans, veut rester en prison

Le mystérieux détenu veut demeurer en prison
Radio-Canada

Une commissaire à l'immigration a ordonné un examen psychiatrique pour un homme dont l'identité demeure un mystère, même si le sans-papiers est détenu en Ontario depuis une décennie.

L'Africain, qui se fait appeler Victor Vinnetou, a demandé, lors de sa comparution devant une commission de l'immigration, lundi, de rester en détention à la prison de Lindsay, au nord-est de Toronto.

La commissaire Ama Beechman dit s'inquiéter de sa situation. L'homme doit subir un examen psychiatrique avant sa prochaine comparution, en juillet.

Elle affirme, toutefois, qu'elle n'est pas prête à le relâcher dans la communauté sans supervision, parce qu'il a menti à plusieurs reprises aux autorités de l'immigration depuis son arrivée au Canada.

Un héros sud-africain?

Des membres de la famille de Mbuyisa Makhubu, un héros sud-africain, pensent qu'il s'agit de leur proche, disparu après les émeutes sanglantes à Soweto, en 1976.

La photo de M. Makhubu transportant dans ses bras le petit Hector Pieterson, abattu par la police, avait fait le tour du monde à l'époque, devenant un symbole de l'oppression du régime d'apartheid.

Pour sa part, le gouvernement sud-africain ne peut «confirmer ou infirmer» l'identité de l'homme mystérieux, expliquant que son enquête se poursuit.

Un test d'ADN a pourtant été mené en 2013, mais ses résultats n'ont pas été concluants. Un membre de la famille Makhubu a aussi mentionné en 2014 que l'homme détenu en Ontario avait une tache de naissance semblable à celle de son proche. Toutefois, les autorités n'ont pas voulu le confirmer à CBC/Radio-Canada.

L'homme en détention en Ontario est arrivé à Toronto en 1988 sous la fausse identité de Victor Vinnetou. Il a échoué ensuite à obtenir le statut de réfugié au Canada et a été emprisonné subséquemment, parce qu'il n'avait pas de papiers.

De leur côté, les membres de la famille de Mbuyisa Makhubu racontent que leur proche avait pris la fuite parce que les forces de l'ordre sud-africaines le pourchassaient, après que sa photo eut fait le tour du monde. Plusieurs le croyaient possiblement mort au Botswana ou au Nigeria, jusqu'à ce qu'un enquêteur de l'Agence des services frontaliers du Canada ne les contacte, il y a quelques années.

«Je pense qu'il a toujours peur [de la police sud-africaine]», croit la cousine de Mbuyisa Makhubu, Thoko Makhubu Diamini. Les autorités croient que l'homme en détention souffre de troubles mentaux.

Pour le moment, le Canada ne peut l'expulser en Afrique du Sud, étant donné que Pretoria ne lui a toujours pas fourni de papiers.

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