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Des élections sous haute surveillance dans les États du sud du Mexique

Élections sous haute surveillance au Mexique
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MÉXICO _ Des manifestants ont brûlé des urnes dans plusieurs États agités du sud du Mexique, dimanche, dans une tentative de perturber les élections considérées comme une mise à l'épreuve pour le gouvernement du président Enrique PeIna Nieto, tandis que les autorités ont déclaré que le scrutin se déroulait de façon satisfaisante malgré des "incidents isolés".

Des milliers de soldats et de policiers fédéraux étaient déployés pour surveiller les bureaux de vote dans les régions où les violences et les appels au boycottage menaçaient de gâcher le scrutin visant à élire les 500 membres de la Chambre des députés, neuf gouverneurs d'État sur 31 et des centaines de maires et de représentants locaux.

Au Mexique, ces élections se terminent généralement par un taux de participation assez bas, mais elles ont particulièrement attiré l'attention cette fois-ci alors qu'une coalition radicale de syndicats d'enseignants et de militants a juré de perturber le scrutin.

Des manifestants ont attaqué les bureaux de partis politiques dans les États du Chiapas et de Guerrero et ont brûlé des bulletins de vote à Oaxaca.

Les enseignants réclament d'importantes augmentations de salaire, la fin des évaluations des professeurs et le retour des 42 étudiants disparus d'un collège d'enseignement du sud du pays.

Ces étudiants sont disparus en septembre et n'ont jamais été retrouvés. Les procureurs soutiennent qu'ils ont été tués et incinérés par un cartel de la drogue. Les restes de l'un d'eux ont été identifiés grâce à l'analyse de son ADN.

Les manifestants ont incendié au moins sept urnes et du matériel électoral à Tixtla, la ville de l'État de Guerrero où se trouve le collège des étudiants disparus.

"Nous voulons que les enfants soient retrouvés d'abord, ensuite il pourra y avoir des élections", a fait valoir Martina de la Cruz, la mère de l'un des étudiants.

Dans cette ville, une escarmouche a éclaté entre des manifestants et des centaines de personnes qui disaient vouloir défendre le droit de vote. Aucun blessé n'a été rapporté dans l'immédiat.

Des urnes ont également été détruites dans les États du Chiapas et d'Oaxaca, dans le sud du pays. À Oaxaca, capitale de l'État du même nom, des manifestants masqués ont vidé un véhicule qui transportait des bulletins de vote, des urnes et des tables et ont brûlé le matériel sur la place principale.

Un bureau de vote a dû être déplacé d'une école d'Oaxaca vers une tente blanche installée sur une route boueuse parce que les écoles de la région sont contrôlées par des organisations radicales d'enseignants. Environ 50 véhicules militaires étaient postés à l'extérieur de la ville.

À Monterrey, dans le nord du pays, deux partis politiques ont rapporté que des hommes armés intimidaient les électeurs dans trois villes situées près de la frontière avec le Texas.

Le secrétaire à l'Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong, a déclaré qu'il s'agissait des élections "les plus surveillées" de l'histoire du Mexique et que seuls des problèmes "mineurs" avaient été rapportés jusqu'à maintenant.

Les violences ayant précédé le scrutin ont toutefois coûté la vie à trois candidats, un aspirant candidat et au moins une dizaine d'employés ou militants électoraux.

Des candidats ont déjà été assassinés dans le passé, mais les menaces généralisées de perturbation des élections représentent un phénomène nouveau au Mexique.

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