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Premières Nations: «On peut appeler ça un génocide culturel», reconnaît Couillard

Couillard accepte le terme de «génocide culturel»

Contrairement au premier ministre canadien, le premier ministre du Québec n'hésite pas à reconnaître que les Premières Nations ont été victimes d'un génocide culturel, comme l'a conclu la Commission de vérité et réconciliation dans son rapport final déposé mardi.

« On peut appeler ça un génocide culturel, certainement », a-t-il admis jeudi, en spécifiant qu'il ne fallait assimiler cette situation aux « génocides physiques » qui ont eu lieu à l'encontre d'autres peuples du monde. « Mais ça ne diminue pas la gravité de ces années-là. »

« Il faut le reconnaître, qu'il y a eu certainement une tentative organisée, à une certaine époque malheureuse, d'effacer l'identité, la culture et même la langue des communautés des Premières nations dans notre pays. Il faut avoir la maturité de dire ça. » — Philippe Couillard

Enchaînant sur l'aspect « réconcialition » des relations avec les Premières Nations, le premier ministre a soutenu que le Québec a une « contribution importante » à offrir tant aux Premières Nations qu'aux autres provinces canadiennes.

« On a quand même quelques succès qu'il faut souligner à notre actif: l'entente sur la Baie-James a profondément changé la relation entre l'État et les Premières Nations, en sortant littéralement les Premières Nations de la Loi sur les Indiens, en abordant la question sous un angle totalement différent », a notamment indiqué M. Couillard, en évoquant aussi les efforts en matière de gouvernance régionale commune et l'approche commune négociée avec les Innus.

Malgré ces « éléments de réponse qui sont en place », le premier ministre du Québec admet que tout n'est pas réglé pour autant au Québec. « Les conditions sociales et les conditions de vie dans certaines des fameuses réserves ne sont pas à la hauteur d'un pays, de la prospérité ou de la taille et de la richesse du Canada, du Québec », a-t-il reconnu. « Je pense qu'il a y a lieu d'aller plus loin. »

Parmi les 94 recommandations de la commission, le premier ministre Couillard dit retenir plus particulièrement celle qui porte sur l'éducation. « C'est la nécessité que nos enfants, dans nos écoles connaissent cette partie de notre histoire, notamment la réalité des peuples autochtones, leur contribution à l'édification du pays, et les évènements malheureux, et parfois plus heureux, qui se sont produits. »

« Il faut que nos enfants soient conscients qu'il y a d'abord une participation très importante et constructive des peuples des Premières Nations à l'édification du pays. Que certains épisodes malheureux se sont produits, et que maintenant, ça nous permet de regarder l'avenir avec beaucoup plus de sagesse, je crois. » — Philippe Couillard

« Il m'apparaît nécessaire qu'il y ait une prise de conscience à travers le pays de cette question. Il faut aborder cette question de façon très franche et très ouverte », a-t-il ajouté. « C'est une réalité qui est peu connue, méconnue, et souvent, quand les choses ne sont pas très jolies, on n'aime pas les montrer, mais parfois, il faut montrer ces choses-là pour aller plus loin ».

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