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«Les Aztèques»: vie et mort d'une civilisation à Pointe-à-Callière (PHOTOS)

«Les Aztèques»: vie et mort d'une civilisation
Pointe-à-Callière

Les grandes civilisations naissent souvent à partir de mythes. Romulus et Remus, les deux mythiques rejetons élevés par la louve, ne sont-ils pas les fondateurs de l’Empire romain? Quant aux Grecs pourtant soumis à Poséidon, c’est à la grande Athéna qu’ils décident d’offrir le nom de leur cité État, espérant que la déesse de la victoire leur accorde protection et puissance contre le courroux du dieu des mers.

«Les Aztèques» à Pointe-à-Callière

Il en ira de même pour les Aztèques. La vision prémonitoire d’un aigle dévorant un serpent sur les épines d’un cactus – aujourd’hui représenté sur le drapeau et les billets mexicains – sera le signale pour ce peuple-nomade, en quête de gloire, de bâtir leur fabuleuse Tenochtitlan, capitale ineffable et grandiose qui deviendra bien plus tard la tentaculaire Mexico. Sa domination sur une grande partie du Mexique et de l’Amérique centrale durera deux siècles jusqu’à la conquête espagnole qui viendra sceller la fin d’un empire aujourd’hui disparu.

L’exposition Les Aztèques, peuple du soleil, présentée au Musée Pointe-à-Callière en collaboration avec l’Institut national d’anthropologie et d’histoire du Mexique, offre depuis le 30 mai l’occasion au public de découvrir sur deux étages les secrets d’une civilisation méso-américaine unique.

Comprendre les Aztèques

Mais par delà les mythes, c’est au cœur du quotidien que l’on est d’abord invité. Les hiérarchies sociales, les relations avec les autres peuples de la région, l’éducation des enfants ou la description des différents corps de métiers, tout nous est détaillé à l’aide de 260 objets en provenance de seize musées mexicains, dont le fameux Templo Mayor, et l’on comprend alors que les ingénieux Aztèques étaient d’abord une société liée profondément aux cycles des saisons.

À ce titre, ils élaboreront des calendriers (divinatoire et solaire) d’une précision et d’une complexité stupéfiante. Car chez eux, l’existence est aussi symbole et représentation. D’ailleurs, leurs manuscrits, nommés codex, combinent personnages et éléments graphiques rappelant étrangement les bandes dessinées modernes. Ils sont les témoins encore préservés d’un univers fascinant où la dualité des choses représente le socle de leur croyance.

Naissance et mort, homme et femme, jour et nuit, ou bien soleil et lune. Pour les Aztèques, la vie est le résultat d’un équilibre entre toutes ces catégories. Soutenu par les dieux, Tlaloc et Huitzilopochtli en tête, le peuple précolombien a su trouver le moyen d’éviter le chaos dans le sacrifice humain, geste religieux d’une absolue nécessité. Bien sûr, les Espagnols horrifiés ne comprendront pas que ces morts sont enviés puisque ce n’est qu’à eux que le soleil répond chaque matin de sa présence.

Lorsque le cupide conquistador Hernán Cortés et son armée arrivent en 1519 sur les rivages du Yucatan, les Aztèques sentent un très mauvais présage. De toutes les divinités qu’ils adorent, ils ont trop longtemps négligé Quetzalcoatl qui n’attend que sa revanche. Les traditions répètent qu’il reviendra de l’Orient crachant le feu. Les canons des Espagnols finissent par convaincre le chef aztèque Montezuma du retour du dieu vengeur. L’harmonie tire à sa fin.

Exposition:Aztèques, peuple du soleil – Au Musée Pointe-à-Callière – du 30 mai au 25 octobre 2015.

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