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Un ancien policier presse la GRC d'agir plus vite pour mieux protéger ses agents

Fusillade de Moncton: un ancien policier presse la GRC
Radio-Canada

Terry McKee, agent de la GRC à la retraite, jette un regard critique sur les efforts du corps policier depuis la fusillade à Moncton pour mieux équiper, former et protéger ses agents.

M. McKee connaissait les trois gendarmes abattus le 4 juin dernier. Il avait été le superviseur de deux d'entre eux. Dans une entrevue accordée à Radio-Canada Acadie, il explique qu'un an après les faits, il ressent toujours de la tristesse. Il exprime aussi de la compassion pour les familles des victimes et tous les membres de la GRC bouleversés par ces meurtres.

Même si les agents avaient mieux formés, mieux équipés et mieux protégés, M. McKee croit qu'il y aurait la perte d'au moins une vie. Il explique que le premier agent a été abattu par surprise.

Terry McKee ajoute toutefois que les autres agents qui se trouvaient sur place ont vu le tireur, mais qu'ils ne pouvaient répliquer à ses tirs parce que la portée de leurs pistolets était trop courte. Selon lui, si ces agents avaient été équipés de carabines C8, ils auraient pu mieux se défendre. Il y aurait peut-être eu moins de morts et de blessés, ajoute-t-il.

Les policiers sont-ils mieux formés aujourd'hui pour répondre à une telle situation? M. McKee affirme que la carabine C8 commence à être utilisée dans la GRC, et les agents reçoivent la formation nécessaire. M. McKee déplore toutefois que l'arme est remisée dans le coffre des autopatrouilles au lieu d'être à l'avant du véhicule à la portée de la main en cas de besoin.

« Je crois qu'il a fallu cette tragédie à Moncton pour que les dirigeants de la GRC disent maintenant vouloir l'équipement et la formation appropriée pour la sécurité de ses membres. Je crois que les hauts gradés veulent cela. » — Terry McKee, ancien agent de la GRC

Des problèmes de gestion dans la GRC, selon Terry McKee

Terry McKee dit avoir appris que des dirigeants de la GRC qui sont responsables de gérer les budgets reçoivent une prime chaque année s'il y a un surplus à la fin de l'exercice financier. « C'est inacceptable dans un organisme policier », dit-il.

Le président de l'autorité policière régionale de Codiac, Nick LeBlanc, a récemment balayé du revers de la main le fait que ce genre de pratique pouvait avoir lieu à la GRC.

Terry McKee affirme que le stress des agents de première ligne à Moncton est incroyablement élevé. Il souligne que 20 agents du détachement Codiac ont demandé un transfert à la suite de la fusillade. Il ajoute que de nombreux membres de la GRC partent à la retraite partout au pays, et d'autres sont promus pour les remplacer. Selon M. McKee, dans un grand nombre de cas, des nouveaux superviseurs intimident leurs subalternes pour impressionner les hauts gradés, et ce, aux dépens des agents de première ligne.

« Il faut que les choses changent, et il faut que commence par le haut. C'est une force policière nationale qui fonctionne mal. C'est triste à dire. Elle n'est pas complètement perdue. Elle peut se rétablir, mais il faut que beaucoup de choses changent. » — Terry McKee, ancien agent de la GRC

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Fusillade à Moncton (4-5 juin 2014)

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