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Pour ou contre les sacs de plastique à Montréal?
Reuters

La consultation sur les impacts et enjeux liés au bannissement des sacs plastiques à usage unique s'est tenue cette semaine à l'hôtel de ville de Montréal.

Un texte de Marie-Laure Josselin

Même si le maire de Montréal a déjà indiqué qu'il était plutôt en faveur de ce bannissement, il voulait que citoyens et acteurs du milieu s'expriment : plus d'une vingtaine d'intervenants sont venus donner leurs points de vues, d'autres y ont déposé leur mémoire.

Au Québec, un milliard de sacs de plastique sont en circulation, soit deux fois moins qu'en 2007, grâce notamment au code volontaire de bonnes pratiques sur l'utilisation des sacs d'emplette mis en place en 2008.

Quelques municipalités les ont déjà bannis et c'est maintenant au tour de Montréal de se pencher sur la question.

L'industrie du commerce a ouvert le bal : les détaillants sont majoritairement opposés à cette interdiction et préfèrent que l'on mette l'accent sur la sensibilisation et sur les mesures volontaires actuellement en place.

« Il faut sensibiliser le consommateur et l'encourager à réduire son utilisation. Mais il faut aussi qu'il gère bien le sac à terme, car c'est une autre problématique. C'est une matière qui peut avoir une valeur et qui peut être réutilisée dans le recyclage. »

— Pierre-Alexandre Blouin de l'association des détaillants en alimentation du Québec

Bannir pour bannir n'est donc pas une option, soutient-il puisque le sac peut être réutilisé. Un message livré aussi par l'Association canadienne de l'industrie des plastiques.

Selon un sondage qu'elle a commandité, 87 % des montréalais réutilisent les sacs plastiques, essentiellement pour les ordures.

« Quand on dit que c'est un sac à usage unique, ce n'est presque pas vrai, car 87 % les réutilisent, si on rajoute ceux qui les recyclent, on arrive à 95 % des gens qui en font quelque chose. Reste 5 % qui sont délinquants et qui vont les mettre aux déchets », lance Pierre G. Dubois.

Selon un sondage mené par la fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), les membres sont divisés : un sur deux est contre le bannissement.

Les petits commerçants craignent que cela nuise à leurs affaires. « Dans certains petits commerces, comme les dépanneurs, les comportements d'achats vont être spontanés. Si les sacs de plastiques ne sont plus disponibles, les achats vont-ils diminuer? On demande à la ville de mieux évaluer les impacts et, peut-être de faire, un projet pilote sur quelques artères commerciales », indique de son côté la vice-présidente provinciale de la FCEI, Martine Hébert.

Autre piste de solution évoquée par l'industrie des plastiques : un partenariat entre les différents acteurs de la filiale, soit la Ville mais, aussi Recyc-Québec ou encore les commerçants, afin d'établir un programme d'information et de sensibilisation sur la bonne gestion environnementale.

Les groupes écologistes se sont dit, eux, en faveur du bannissement. Mais pour le regroupement des Éco-quartiers, il faut qu'il soit progressif, avec une phase de sensibilisation et que les commerçants, comme les populations démunies, participent au projet.

Montréal pourrait servir d'exemple. C'est le point avancé par le Conseil régional de l'environnement de Montréal.

« La ville pourrait devenir l'ambassadrice d'une nouvelle pratique. Poser ce geste serait un signal pour Québec. S'il n'y avait plus de sacs plastiques à usage unique de disponible, le réflexe serait là, vous ne sortiriez plus sans un sac pour faire vos commissions! »

— La directrice générale du Conseil régional de l'environnement de Montréal, Coralie Deny

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