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Manifestation contre la déportation d'immigrants à quelques heures de la fin du moratoire

Manifestation contre la déportation d'immigrants
Radio-Canada

Quelque 300 personnes ont manifesté contre la déportation d'immigrants sans statut permanent cet après-midi dans les quartiers de Saint-Michel, à Montréal, alors que le moratoire prend fin demain.

La marche, organisée par Solidarité sans frontières, a débuté vers 14 h à la station de métro Saint-Michel et s'est terminée au parc Jarry.

L'organisation dénonce la déportation de plus de 3500 membres de la communauté qui devront retourner en Haïti ou au Zimbabwe et revendique un statut pour tous.

« Ces personnes ont fait leur vie ici », a affirmé l'organisatrice de Solidarité sans frontières, Malek Yalaoui, en ajoutant que certains n'ont nulle part où aller dans leur pays d'origine.

« Ici, c'est chez nous. »

— Malek Yalaoui, organisatrice de Solidarité sans frontières

Le Comité d'aide aux réfugiés se dit contre la décision du gouvernement conservateur parce que les conditions de vie sont toujours « terribles » en Haïti et au Zimbabwe, selon l'avocat en matière d'immigration du Comité d'aide aux réfugiés, Richard Goldman.

Le porte-parole du Comité d'action des personnes sans statut, Serge Bouchereau, soutient que la sécurité en Haïti est pire qu'avant. « Il y a des prisonniers politiques, il y a des enlèvements et il y a des assassinats », a-t-il décrié.

Me Goldman déplore qu'Immigration Canada ait envoyé tardivement, soit il y a environ six semaines, des lettres d'avis aux immigrants concernés.

Le Comité d'aide aux réfugiés demande au gouvernement de prolonger la date limite pour déposer une demande de statut de résident permanent au 1er septembre.

« Le problème avec ce processus est qu'il est coûteux et complexe, en plus d'être discrétionnaire. »

— Richard Goldman, avocat en matière d'immigration pour le Comité d'aide aux réfugiés

Selon lui, ces renvois auraient pu être évités en implantant un nouveau mécanisme. « Une solution aurait été de donner le statut de résident permanent aux personnes qui ont immigré au Canada depuis trois mois à cause des conditions de vie terribles de leur pays », a-t-il soutenu.

Quelque 3200 Haïtiens qui vivent à Montréal sont touchés par ce moratoire. Ceux-ci avaient jusqu'au 1er juin pour demander leur résidence permanente pour des motifs humanitaires. Il est toutefois incertain si tous ceux qui ont fait une demande pourront demeurer au Canada.

Levé du moratoire

Le moratoire était en vigueur depuis 2004 en raison de l'instabilité et de la violence sur l'île. Il est ensuite resté en vigueur à cause du séisme de 2010.

Le gouvernement Harper a décidé de lever ce moratoire en décembre.

Le moratoire permettait d'empêcher les expulsions des ressortissants haïtiens en situation irrégulière au Canada. Après sa levée, une période supplémentaire de six mois a été accordée aux personnes touchées pour présenter une demande de résidence permanente.

En début mai, Ottawa n'avait reçu que le tiers environ des demandes.

Raisons invoquées par Ottawa pour mettre fin au moratoire

  • Haïti n'est pas en guerre et ne vit pas de conflits civils graves;
  • L'aide internationale se poursuit, dont la contribution canadienne;
  • Les personnes déplacées à l'intérieur du territoire sont réinstallées dans des logements plus sécuritaires;
  • Les conditions de vie générales, la stabilité politique et le niveau de sécurité se sont améliorés;
  • D'autres pays, comme la France et le Brésil, renvoient des personnes en Haïti;
  • Il y a des vols internationaux réguliers à destination et en provenance d'Haïti, et un nombre important d'Haïtiens voyagent entre ce pays et le Canada.

Chinois (non spécifié)

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