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Mode: 4 artisans de la mode québécoise au savoir-faire étonnant

Mode: 4 artisans de la mode québécoise au savoir-faire étonnant
Julien Laperrière

Ils sont chapeliers, couturiers, fourreurs ou maroquiniers. Des métiers que l’on a bien souvent enterrés. Parce que jugés trop traditionnels, mal adaptés au rythme effréné de la mode internationale, voire peu rentables. Et pourtant, le terreau créatif montréalais continue de surprendre par sa richesse et la persévérance de ses artisans à protéger leurs savoir-faire ancestraux. Mus par la passion et l’exigence d’une qualité indéniable, quelques artistes parviennent à redonner lustre et vitalité à ces vieux métiers de la mode. C’est notamment le cas de Corine Serruya, d’Élisa C-Rossow, de Dominique Ouzilleau, et de Kimberly Fletcher, quatre créateurs montréalais étonnants dont le talent unique mérite d’être partagé.

Corine Serruya, chapelière esthète et fondatrice d’Ophélie Hats

Depuis le début des années 1990, Corine Serruya partage son amour de la décoration pour cheveux à travers ses créations d’accessoires et de chapeaux. Autodidacte passionnée par l’embellissement, la chapelière montréalaise a parfait ses techniques avec l’expérience. « Tout ce que je fais, je l’ai appris toute seule. Je suis fascinée par les techniques ancestrales. C’est pourquoi je me suis souvent inspirée des œuvres dans les musées, des travaux de la Renaissance notamment. », explique Corine Serruya. « En ce moment, j’utilise beaucoup le feutre de laine, qui est non seulement plus écologique, mais répond également davantage aux besoins actuels. Je le travaille en développant une technique de plissage et en utilisant des fils de fer de piano pour agrémenter mes chapeaux. Ces techniques me permettent de jouer sur la symétrie et l’harmonie des formes. La tendance du vintage cède enfin sa place au futur, plus architectural et géométrique! », s’enthousiasme-t-elle. Si les créations Ophélie Hats ont été vendues dans quelques-uns des points les plus prestigieux du monde - d’Henri Blendel au Bon Marché ou Bloomingdale’s –, c’est aujourd’hui à Montréal, depuis sa boutique-atelier, que Corinne Serruya confectionne et propose ses ornements d’exception.

Mode: 4 artisans québécois étonnants

Élisa C-Rossow, couturière-artiste du vêtement

Élisa rêvait d’être sculptrice, elle deviendra designer de mode. En intégrant l’école de mode française Esmod, Élisa a troqué ses pinceaux pour les ciseaux, taillant ses vêtements comme d’autres façonnent leur art. Le style Elisa C-Rossow ? Des lignes épurées et minimalistes, pour une garde-robe conçue avec un sens affûté du raffinement et de l’élégance. « Je fais du haut de gamme classique, mais portable ! », précise la créatrice. À l’instar des trousseaux que possédaient les femmes fortunées au 19e siècle, Élisa C-Rossow réinvente chacune de ses collections en fonction de ce qu’elle juge être la garde-robe idéale, comprenant l’ensemble des pièces que chaque femme devrait avoir. « Je souhaite créer de belles pièces à garder, des objets à porter » explique-t-elle.

Dominique Ouzilleau, prodige de la Haute Fourrure recyclée

Depuis bientôt vingt ans, les fourrures de Dominique Ouzilleau trônent au cœur de l’Avenue Laurier, telles des sculptures d’art. C’est que ce virtuose de la fourrure demeure l’un des rares talents à maîtriser les techniques ancestrales et méticuleuses qu’exige le travail de ce matériau si fragile et si noble qu’est la fourrure. Transmis de génération en génération, le savoir-faire unique dont fait preuve Dominique Ouzilleau n’a pas manqué d’attirer les plus grands noms de la mode internationale, de Karl Lagerfeld, à Lacroix, Fendi ou Givenchy. Des maisons de couture pour lesquelles Dominique a conçu des pièces, sublimé la fourrure et réinventé ses techniques. Si le montréalais a désormais décidé de se sédentariser, il continue d’habiller sur mesure une clientèle avisée et de créer des pièces toujours plus inventives.

Kimberly Fletcher, maroquinière

Pendant ses études en design de mode à Marie Victorin, Kimberly Fletcher découvre le travail du cuir. « Quand tous les autres confectionnaient des manteaux et autres grosses pièces, je ne pouvais m’empêcher de faire de petits sacs à main », se souvient Kimberly. Prise de passion pour la maroquinerie, elle décide d’intégrer le Centre des Métiers du Cuir de Montréal. Sous l’égide de son mentor Olivier Servant, ancien maroquinier chez Hermès, elle y apprend les techniques traditionnelles, l’exigence et la précision. Des qualités que Kimberly perfectionnera par la suite dans les ateliers de Louis-Philippe Lamarre à Outremont, puis de M0851. Avant de créer, en 2011, sa propre ligne de sacs, petite maroquinerie et accessoires de mode. Des créations réalisées à la main depuis son atelier montréalais, avec amour et dévouement.

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