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Prince au Centre Bell : Génial «HITnRUN» funk'n'roll

Génial «HITnRUN» funk'n'roll de Prince

Prince aime créer l’émoi... Rappelons cette péripétie entourant sa venue surprise au Festival international de Jazz de Montréal en 2011. Deux concerts annoncés à la dernière minute au Métropolis où il a livré deux prestations pour le moins mémorables. L’étoile de la pop américaine a répété l’expérience au Centre Bell, samedi soir, à la grande joie de milliers d’amateurs qui ont assisté à tout un concert.

Là où Prince surprend peut-être moins, c’est quand on sait déjà que cet « effet de surprise » fait partie du concept de sa tournée actuelle qui s’intitule « HITnRUN ». En gros, il débarque dans une ville à la dernière minute, sans promo, et livre son show avant de déguerpir aussi rapidement qu’il est arrivé. Il faut donc deviner quelle cité sera la prochaine sur sa liste. Ouuuuuh. Les gens de Toronto furent d’ailleurs bien heureux d’accueillir le chanteur-compositeur au Sony Centre of Performing Arts, le temps de deux spectacles offerts à guichets fermés. À peu près tous les médias québécois ont d’ailleurs expliqué toute l’affaire au cours des derniers jours.

Cindy Ord / NPG Records
Cindy Ord / NPG Records

Peu importe la manière dont il s’y prend pour promouvoir sa musique, il semble que Prince n’a aucune difficulté à attirer les foules, même après tant d’années (début de carrière en 1978). Et sans l’ombre d’un doute, le prince du funk et du R’n’B a encore le magnétisme nécessaire afin de remplir des amphithéâtres. Et après avoir vu de quoi il était capable au Métropolis (l’un des meilleurs spectacles donnés dans cette salle sans doute), il y a quatre ans, on pouvait s’attendre à un autre concert de grande qualité à Montréal.

Dans l’œil du Prince

Sur la scène du Centre Bell, le Kid de Minneapolis était comme prévu accompagné de son groupe 3rdEyeGirl (créé en 2013, le trio de rock féminin comprend la batteuse Hannah Welton, la bassiste Ida Nielsen et la guitariste canadienne Donna Grantis), avec qui il a produit un gravé l’an dernier, Plectrum Electrum. Leur travail se caractérise par un son généreusement rock truffé d’un funk plutôt costaud. Soulignons qu’au même moment, Prince sortait un autre album solo intitulé Art Official Age.

Durant la première demi-heure, Prince et sa bande – en plus de ses trois acolytes féminins, il y avait quatre gars aux cuivres et trois choristes qui venaient et partaient selon les besoins -, ont envoyé plusieurs morceaux relativement pesants et chargés d’arrangements mélangeant le rock, le blues et le funk. Bref, le rendu se voulait pas mal fusion.

Parmi les propositions, on a entendu des récentes pièces de Prince & 3rdEyeGirl, dont Wow et Funknroll. Très dynamique, His Purple Highness misait une fois de plus sur le clinquant, la redingote stylisée, les paillettes et les éclairages violets. Rapidement, on s’est senti comme pris dans l’œil d’une petite tempête.

À travers ce réussi raffut de bruits, la chanson Guitar, composée en 2007 pour l’album Planet Earth, a rappelé que Prince dispose d’une panoplie de succès (plus d’une trentaine d’albums en carrières). Let’s Go Crazy, U Got the Look, Raspberry Beret, 1999, Take Me With U, Purple Rain ou encore l’indémodable et jouissive chanson Kiss ont également été offertes durant cette prestation qui aura bien duré 150 minutes.

Il faut souligner que Prince a entrecoupé son spectacle de quelques pauses/rappels qui font grandir progressivement le désir entre l’artiste et son public… C’est peu dire quand on a pu assister aux cris demandant le troisième rappel et ses cinq autres pièces.

Malgré ses 56 ans, Prince déploie toujours une grande quantité d’énergie. Il sait aussi très bien habiter la scène. Il tient la pose, marque habilement le rythme de ses mains et danse comme un dieu.

Cela dit, il a su imposer certains passages plus intimistes. Mentionnons ces quelques pièces envoyées au clavier par le chanteur au milieu de la soirée : How Come U Don’t Call Me Anymore, The Beautiful Ones, The Most Beautiful Girl In the World, Little Red Corvette et la poignante The Breakdown.

Nothing Compares to…

Bien que les moments forts n’aient pas manqué lors de la soirée, notons sa jolie interprétation de Don’t Stop ‘Til You Get Enough de Michael Jackson ainsi que l’offrande Nothing Compares To U (reprise par Sinead O’Conner en 1990), dont certains passages ont été chantonnés avec vigueur par des milliers de spectateurs présents dans ce Centre Bell bien rempli.

Section rock, section funk, section balade, section soul, section hits (quand même parsemés ç’a et là durant le spectacle), Prince en jette amplement à la plèbe pour satisfaire pratiquement tous les appétits.

Musicalement très hybride et éclatée, sa nouvelle proposition scénique est somme toute très réussie. Si on ajoute à tout ça des lignes de cuivres vivifiantes, des riffs de guitare de fou, une fougue excentrique, des choristes incroyables (il sait toujours s’entourer de chanteuses au grand talent), un répertoire impressionnant, on peut certainement conclure que ce concert-surprise fut à la hauteur des attentes… et plus encore.

… THE Prince, rien de moins.

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