BUJUMBURA, Burundi _ Le président burundais Pierre Nkurunziza a effectué sa première sortie publique dans la capitale depuis la tentative de coup d'État contre son gouvernement la semaine dernière.
M. Nkurunziza a fait une brève déclaration aux journalistes dans le foyer de ses bureaux présidentiels sous haute surveillance, dimanche matin, à Bujumbura. Il n'a pas fait mention de la tentative de coup ou des manifestations d'opposition à sa candidature pour un troisième mandat ayant ébranlé le Burundi depuis des semaines.
M. Nkurunziza a plutôt décrit comment il avait joint les présidents des pays africains environnants pour discuter de la menace des extrémistes islamistes somaliens d'al-Shabab.
Le Burundi, le Kenya et l'Ouganda ont dépêché des soldats au sein de la force de l'Union africaine en Somalie qui lutte contre al-Shabab. Les rebelles extrémistes ont répliqué en menant des attaques violentes au Kenya et en Ouganda.
M. Nkurunziza a affirmé qu'il avait contacté les autres présidents dans le but de trouver des stratégies pour stopper les menaces à la sécurité des Burundais.
Le ministre burundais de l'Intérieur, Édouard Nduwimana, a appelé la population à ne pas manifester dans les rues, lundi, faisant valoir que les forces de sécurité ne seraient pas en mesure de différencier les manifestants et les extrémistes. Prenant la parole
à la radio d'État, le ministre a affirmé que les agences de sécurité avaient obtenu des informations selon lesquelles des extrémistes pourraient faire sauter des explosifs durant des manifestations.
Mohammed Nibaruta, un militant de l'opposition, a dit croire qu'il s'agissait d'une nouvelle manière pour le gouvernement de justifier l'usage illégal de la force pour décourager l'opposition à la candidature de M. Nkurunziza, qui va à l'encontre de la limite de deux mandats de cinq ans inscrite dans la Constitution.
"Le gouvernement utilisera des balles réelles, mais cela ne stoppera pas les manifestants de prendre la rue demain (lundi) et les jours suivants jusqu'à ce que M. Nkurunziza retire sa candidature", a fait valoir M. Nibaruta.
Les manifestations ont débuté le 26 avril, un jour après que le parti au pouvoir eut annoncé la candidature de M. Nkurunziza, et au moins 15 personnes ont été tuées dans les violences.
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