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«Le plancher des vaches», les fermiers de demain

«Le plancher des vaches», les fermiers de demain

Le long métrage documentaire, Le plancher des vaches, signé par le couple Anaïs Barbeau-Lavalette et Émile Proulx-Cloutier (Les petits géants) prend l’affiche au cinéma vendredi. Cette belle incursion dans la vie rurale auprès de trois adolescents de la relève agricole, se penche sur l’importance de la transmission. La réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette a répondu aux questions du Huffington Post Québec.

D’où vous est venue l’idée de parler d’agriculture et d’adolescence?

Le désir de plonger dans un Québec qu'on ne connaît pas, qu'on voit trop peu. L'envie aussi de se pencher sur des ados «dans l'action», plutôt qu'un énième portrait sur des jeunes dans l'apathie. Cette tranche d'âge en est une émouvante. Un âge funambule, entre l'enfance et l'adolescence. Et c'est principalement le «compagnonnage», un modèle d'éducation inconnu et trop peu célébré, qui nous a interpellés.

Aviez-vous dès le départ une idée précise de ce que vous vouliez filmer?

On savait qu'on voulait filmer des rencontres. Le partage d'un savoir. Mais c'est très abstrait. Il a fallu prendre le temps pour voir comment tout ça pouvait être saisissable.

On savait que les univers étaient forts: les concours de beauté de vaches, les chevaux de traits de Monsieur Chaperon, tout ça avec la déconnade et l'humour des ados. Ça nous tentait.

Le plancher des vaches est un documentaire réalisé à quatre mains, comment vous êtes-vous partagé le travail?

Naturellement. Parfois on était à deux sur le tournage, d'autre fois, on se séparait les escales. Mais surtout, nous avons un rapport différent aux «personnages». Je suis plus dans la douceur, ce qui favorise les liens. Émile peut être plus dans la confrontation. Il devient chum avec les jeunes, moi je suis plus maternelle. Ça fait un bon duo pour recueillir l'essence de chacun. Surtout que les ados sont très secrets. Il fallait qu'ils aient le goût!

Les métiers de la terre n’ont souvent pas bonne réputation. Est-ce que c’était important de briser les clichés qui entourent souvent ce milieu?

On est deux urbains. On est parti avec nos a priori, et nos lieux communs. Ce qu'on a rencontré est certes un monde qui rame, qui travaille fort et qui vit dans la pauvreté matérielle. Mais on a surtout rencontré des gens passionnés, qui ne changeraient de métier pour rien au monde. Et des jeunes qui AIMENT l'agriculture. Qui rêvent d'avoir une terre. Qui n'ont pas peur de se lever à cinq heures du matin pour faire le train. Le film lumineux s'est imposé, est venu à nous.

Comment c’est construit votre relation avec les adolescents que vous avez filmés?

De fil en aiguille, sur un an. On restait en contact. On s'est mutuellement apprivoisés.

Que retenez-vous de cette expérience?

J'ai beaucoup d'admiration pour les agriculteurs. Beaucoup aussi pour les jeunes qui veulent reprendre le flambeau. Ils sont un vrai modèle d'engagement. Pas de vacances pour un agriculteur. Jamais. Je trouve aussi que le modèle de compagnonnage mérite d'être médiatisé et reconnu, et sans doute appliqué à d'autres domaines. Ce modèle-là sauve des jeunes qui ne cadrent pas dans le système académique «normal».

Le plancher des vaches – Les Films du 3 mars – Documentaire – 75 minutes – Sortie en salles le 8 mai 2015 – Canada, Québec.

«Le plancher des vaches»

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