La sexualité chez les aînés, on n'en parle pas souvent, encore moins quand ceux-ci se tournent vers la prostitution. Une option envisagée par Roger, 73 ans. Nous avons réussi à le convaincre de parler à visage découvert. Opération délicate, parce que le passage de la loi C-36, nouvelle loi fédérale sur la prostitution, pousse encore plus les clients potentiels dans la clandestinité.
Un texte de Marie-Ève Tremblay
Roger se remet d'un cancer de la prostate. Depuis quelques mois, il cherche activement une compagne de vie. Il s'est inscrit sur des sites de rencontre, mais c'est difficile. Pour compenser le manque de tendresse en attendant de « trouver la bonne », il n'exclut pas de recourir à la prostitution.
Ce besoin d'affection, deux escortes le confirment. Pamela, 50 ans, et Diane, 60 ans, ont l'habitude de visiter des aînés, et même, parfois, dans des résidences.
Avant le passage de la loi C-36, les aînés représentaient environ 25 % de la clientèle de Pamela et de Diane. Maintenant, ils représentent 5 %. Selon elles, cette baisse est due au fait que cette loi a fait disparaître, entre autres, les petites annonces explicites qu'on voyait dans les journaux.
Les escortes s'affichent maintenant sur Internet par le biais de serveurs hébergés à l'étranger. Mais pour les aînés, qui connaissent moins le web, il est plus difficile de trouver les numéros de téléphone.
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