Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

«Hypnophobia»: le bon psychédélique de Jacco Gardner (ENTREVUE/VIDÉO)

«Hypnophobia»: le bon psychédélique de Jacco Gardner

L'hypnophobie désigne la peur de dormir. Le jeune réalisateur chanteur, et multi-instrumentiste Jacco Gardner a choisi de donner ce titre (Hypnophobia, en anglais) à son nouveau et joli album de pop rock psychédélique qui paraît le 5 mai.

En 2013, Jacco Gardner proposait Cabinet of Curiosities, un disque de 12 morceaux fortement inspirés de la musique baroque pop des années 1960. La critique fut assez unanime: ce Gardner était bourré de talent et il faudrait le garder à l’œil… Après quelques centaines de spectacles ça et là autour du globe, le jeune homme récidive aujourd’hui avec Hypnophobia, un opus folk rock encore plus marqué par le psychédélisme des « sixties et seventies » (Syd Barrett, The Zombies, Gary Wright, Duncan Browne).

Un peu linéaire et moins surprenant que la première offrande, cet album est néanmoins réussi et confirme que Jacco Gardner à un avenir très prometteur. Pour s’en convaincre, on a qu’à entendre la pièce Another You, qui ouvre le gravé, ou encore Find Yourself. Entrevue téléphonique outremer avec l’artiste hollandais de 27 ans, que le magazine web français Les Inrocks qualifie de petit génie.

Que signifie le titre de l’album?

J’ai eu l’idée d’Hypnophobia durant l’enregistrement des chansons. Bien que je ne sois pas le meilleur des dormeurs, le choix du titre n’est pas tant que ça lié à l’insomnie. Ça désigne surtout cet état de semi-conscience dans lequel on se retrouve entre le sommeil et l’éveil. C’est le moment et le lieu où tout est altéré. Là où le rêve peut se mélanger à la réalité. Et cet univers me fascine.

Les thèmes d’écriture ont-ils changé pour Hypnophobia par rapport au précédent disque?

Oui. C’est plus introspectif, tandis que l’autre référait à la nostalgie et aux souvenirs de diverses choses vécues dans ma vie. Je dois souligner que les chansons de Cabinet of Curiosities ont été écrites sur une longue période de temps. Pour ce qui est d’Hypnophobia, il reflète beaucoup plus ce que je suis maintenant, en 2015. C’est plus conscient.

As-tu grandement changé la manière d’enregistrer ton récent album?

Absolument. La plus grosse différence s’explique par le temps accordé au second disque. J’étais toujours en tournée. Grosso modo, j’ai dû produire un album en quelques mois, tandis que j’ai eu des années pour le premier. Pour Hypnophobia, j’ai d’abord composé avec un mini-clavier, un peu partout sur la route. J’ai ensuite ajouté les autres instruments et les effets. C’est étrange de créer sans connexion directe avec les vrais instruments. J’ai dû me débrouiller et user d’inventivité.

Est-ce vrai que tu aimes travailler en solitaire en studio?

Oui. Je passe énormément de temps à expérimenter en studio. J’aime m’occuper de toutes les étapes de la création d’un album. Il n’y a que de cette façon que j’arrive à être vraiment satisfait du résultat. Ce que je fais comme travail est assez intuitif. Ça touche pas mal aux atmosphères du rêve. C’est souvent plus simple d’être seul. Mais, j’ai maintenant un batteur avec lequel je travaille en studio. Et je compte éventuellement former un groupe pour l’enregistrement du prochain disque. Il existe déjà pour la tournée. Tout ça va influer sur mes méthodes de travail. Mais je ne suis pas inquiet. J’adore le studio.

Et le travail sur scène?

Au début, je trouvais ça déstabilisant. Ce n’était pas naturel pour moi. C’est souvent le cas pour les artistes en début de carrière. Je dois dire que j’étais assez coincé derrière mon clavier. Surtout que je devais aussi contrôler les effets sur ma voix. À vrai dire, je jouais quatre instruments différents ! Depuis, j’ai choisi la guitare acoustique. J’ai beaucoup plus de liberté. Je laisse le reste pour mon band.

Et la tournée?

C’est assez stressant. Spécialement quand on doit mettre en suspend son travail en studio. La dynamique est difficile de partir sur la route. J’ai eu beaucoup de problèmes à m’adapter. Il faut dire que je suis passé de la totale tranquillité, à 25 ans, à des tournées internationales qui ont totalisé environ 250 concerts en deux ans. La vie en tournée est un étrange mode de vie. On perd le fil du temps. Il n’y a plus de saison. On est toujours en décalage. On peut s’y perdre. Voilà pourquoi je prends des pauses. Mais je m’habitue. Et j’y prends goût. Parce que partager ma musique, c’est génial.

***

Mentionnons que Jacco Gardner a entamé une nouvelle tournée internationale depuis le mois de mars. Il sera de passage à Montréal le 16 juin, au Bar Le Ritz P.D.B.

Sous étiquette Polyvinyl Records, Hypnophobia est disponible depuis le 5 mai.

INOLTRE SU HUFFPOST

Festival international musique actuelle Victoriaville (FIMAV)

20 festivals artistiques à découvrir au Québec

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.