Xavier Amodeo, le jeune homme de 20 ans que l'on voit recevoir des coups dans la vidéo divulguée par Radio-Canada hier, n'est pas près d'oublier la manifestation nocturne anticapitaliste du 1er mai dernier.
Un texte de Pascal Robidas
Il était environ 19 h, vendredi dernier, quand lui et son groupe se sont fait rattraper par des policiers à vélo. Le jeune activiste s'en allait participer à la manifestation anticapitaliste organisée par la Convergence des luttes anticapitaliste (CLAC). Le 1er mai soulignait la Journée internationale des travailleurs et travailleuses.
Or, il affirme ne pas avoir eu le temps de se rendre parce qu'il y avait déjà un ordre de dispersion.
À l'intersection des rues Hutchison et Sherbrooke, il affirme avoir été encerclé par un groupe de policiers à vélo, qui lui ordonnait de quitter les lieux en rebroussant chemin.
« J'ai eu le réflexe de m'asseoir au sol et de lever les mains en l'air en symbolisant que j'étais pacifique. J'avais peur des policiers parce qu'ils n'ont pas une très bonne réputation dans les manifestations. » — Xavier Amodeo
Xavier Amodeo se défend d'avoir commis des actes criminels avant son arrestation. Il se défend aussi d'avoir refusé d'obtempérer aux ordres des policiers qui voulaient le maîtriser au sol.
Le jeune activiste considère qu'il est chanceux que son arrestation ait pu être filmée par plusieurs caméras. Il indique que plusieurs situations du genre sont passées inaperçues depuis le printemps érable en 2012.
« Je ne tiens pas rigueur aux policiers. J'ai souvent entendu dire qu'ils ne sont pas pour répondre aux questions dans les manifestations, mais pour obéir aux ordres. » — Xavier Amodeo
Enquête du SPVM
Quant au Service de police de la ville de Montréal (SPVM), une enquête pour élucider les faits est en cours. Les rapports d'utilisation de force seront analysés et, possiblement, les agents impliqués seront interrogés par leurs supérieurs.
Par ailleurs, la police de Montréal souhaite également rencontrer le jeune manifestant pour obtenir sa version des faits. Le SPVM tente de comprendre les événements qui ont précédé la vidéo qui dure moins d'une minute.
La manifestation anticapitaliste du 1er mai dernier a dégénéré et a donné lieu à 84 arrestations. Cinq policiers ont été blessés, dont deux grièvement.
Les syndicats s'étaient dissociés à l'avance de cette manifestation nocturne. Leurs propres manifestations durant le jour pour souligner la Journée internationale des travailleurs n'ont donné lieu à aucune arrestation.
