Une quarantaine de journalistes françaises qui couvrent la politique dénoncent le « paternalisme lubrique » de leur milieu de travail, dans une lettre publiée lundi dans le journal Libération.
Les exemples de commentaires grivois, de mains baladeuses et d'invitations pressantes à dîner ne manquent pas dans cet article nommé « Bas les Pattes! ». On y retrouve notamment l'exemple d'un député qui passe sa main dans les cheveux d'une journaliste, d'un ministre qui souffle « ce serait mieux si vous n'aviez rien en dessous », ou encore d'un commentaire condescendant comme « Ça, c'est bien une question de fille », émis lors d'une conférence de presse.
Les signataires sont tout de même conscientes que leur « métier implique de construire une proximité et un lien de confiance avec [leurs] sources ». Elles déplorent toutefois devoir l'effectuer dans des conditions différentes de leurs collègues masculins.
Ces journalistes évoquent l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn (DSK) à New York en 2011 après des accusations de viols. Cette affaire avait permis de dénoncer ces formes de harcèlement, rappellent les signataires de la pétition.
« Nous pensions que l'affaire DSK avait fait bouger les lignes et que les habitudes machistes, symboles de la ringardise citoyenne et politique, étaient en voie d'extinction. »
— Les signataires de la lettre parue dans Libération
Cette démarche a reçu l'appui de la ministre aux Droits des Femmes, Marisol Touraine. Elle a souligné que cette pétition était aussi « l'occasion de rappeler le sexisme auquel des millions de femmes dans leur vie quotidienne sont confrontées dans les transports en commun, sur leur lieu de travail, dans la rue. »
Sexisme au Québec
Le sexisme en politique a aussi été dénoncé au Québec. Le 21 avril la députée péquiste Martine Ouellet a accusé les ministres Robert Poëti et Gaétan Barrette de faire preuve d'arrogance et de condescendance envers leurs adversaires féminines. Les deux ministres ont nié ces affirmations.
La publication d'une lettre de la présidente du Conseil du statut de la femme (CSF), Julie Miville-Dechêne, dénonçant la sous-représentation des femmes au Cabinet du premier ministre Philippe Couillard, a déclenché plusieurs réactions des élus à Québec.
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