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Le président français promet de punir les soldats qui ont agressé des enfants

Le président français promet de punir les soldats qui ont agressé des enfants

BANGUI, République centrafricaine - Des soldats français déployés pour protéger les civils en République centrafricaine en 2013-2014 ont agressé sexuellement des garçons âgés de seulement neuf ans, qu'ils ont attirés avec de la nourriture et un peu de monnaie alors que leurs familles étaient incapables de les nourrir, ont affirmé jeudi les résidants d'un camp de réfugiés sordide.Les récits recueillis par l'Associated Press auprès de la mère d'une des victimes présumées et d'une autre femme surviennent au lendemain de l'admission, par les autorités françaises, qu'elles font enquête sur ces allégations depuis plusieurs mois.Les enfants — qui ont raconté aux enquêteurs, l'an dernier, avoir reçu une bouteille d'eau après avoir été sodomisés — habitent toujours le camp, selon leurs proches.Le gouvernement français n'a pas expliqué pourquoi l'enquête a été passée sous silence, même si le président François Hollande a promis jeudi de punir sévèrement les soldats trouvés coupables.L'enquête a été dévoilée mercredi par le quotidien britannique The Guardian, après qu'un dénonciateur présumé ait été démis de ses fonctions par les Nations unies.«Encore faudrait-il savoir si les faits sont avérés ou non», a dit le porte-parole militaire français, le colonel Gilles Jaron. Il a rappelé que l'intervention militaire française a sauvé des milliers de vies en limitant les tueries entre chrétiens et musulmans.La France a déployé des hommes dans son ancienne colonie en décembre 2013 et l'ONU y a envoyé une force de maintien de la paix de 12 000 soldats en septembre dernier.La mère d'un des enfants a raconté à l'Associated Press que son fils n'avait que neuf ans quand il a été agressé. Elle s'est confiée sous le couvert de l'anonymat pour empêcher que son fils ne puisse être identifié.Sa famille s'était réfugiée sur le terrain de l'aéroport dès le début des violences sectaires en décembre 2013. Son fils et elle y habitent toujours.«Ils ont profité des enfants en les obligeant à leur offrir du sexe oral et aussi en les sodomisant, a-t-elle dit. Les gémissements des enfants commençaient souvent vers 22h ou 23h.»Un autre résidant a assuré que les enfants victimisés avaient entre 10 et 13 ans.«En échange de biscuits, les soldats demandaient du sexe oral, a-t-elle dit, en reprenant le récit des enfants. Après on leur donnait des bouteilles d'eau. Ils ont même sodomisé les enfants.»Paula Donovan, dont le groupe AIDS-Free World enquête sur les allégations d'agressions par les Casques bleus, dit avoir pris connaissance du rapport interne de l'ONU qui détaille les accusations. Elle dit que 16 soldats sont mentionnés, dont un ou deux qui — selon les enfants — montaient la garde pendant les agressions.Des responsables militaires français refusé de dire si les suspects ont été identifiés ou si certains sont encore en poste en République centrafricaine. L'ONU dit que l'enquête est maintenant entre les mains des procureurs français. Le procureur de la capitale, Bangui, fera lui aussi enquête.M. Hollande a déclaré aux journalistes que toute sanction devra correspondre à la gravité du crime et servir d'exemple.Environ 18 000 personnes habitent toujours ce camp de réfugiés, contre 100 000 au sommet de la crise, près de 18 mois après le début des violences.

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