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Québec lance un ultimatum à la CSDM (VIDÉO)

La présidente de la commission scolaire n'en démord pas : pas moyen d'appliquer les compressions exigées sans sabrer dans les services rendus aux élèves.

Catherine Harel-Bourdon n'en démord pas : pas moyen d'appliquer les compressions exigées par Québec au sein de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) sans sabrer dans les services rendus aux élèves. « Ça va faire mal dans les écoles », prévient la présidente de de la CSDM.

Mais cette dernière aura fort à faire pour en convaincre le ministre de l'Éducation de la province, François Blais, qui s'appuie sur un rapport très critique de la gestion de la CSDM pour réclamer de cette dernière qu'elle parvienne à l'équilibre budgétaire.

« La CSDM est en situation budgétaire déficitaire continue et importante. Elle présente en effet des budgets déficitaires depuis l'année 2008-2009. L'ensemble de ses surplus cumulés a disparu en 2010-2011 pour faire place à un déficit budgétaire accumulé qui s'élevait à 73,1 M $ au 30 juin 2014. » — Extrait de l'Enquête concernant la situation financière de la Commission scolaire de Montréal

Ledit rapport de 38 pages qui est l'oeuvre de la firme Raymond Chabot, Grant Thornton, va tout à fait dans le sens souhaité par Québec, qui en a d'ailleurs passé la commande. « Les principales conclusions de ce rapport, comme nous le pensions, c'est que la CSDM est en mesure d'en arriver à l'équilibre budgétaire sans toucher aux services aux élèves, affirme le ministre Blais. Bien sûr, il y a un certain nombre de défis de leadership et de gouvernance. »

Les défis dont parle le ministre de l'Éducation ne sont pas des moindres : « Les lacunes sont nombreuses, importantes, décrit François Blais. Le rapport mentionne que, pour une organisation qui gère tout près d'un milliard, les outils de gestion ne sont pas extrêmement performants. La culture de gestion est assez traditionnelle. Il faut qu'il y ait des changements. »

« Pour une organisation de cette envergure, qui gère des sommes importantes de fonds publics, il est inhabituel de constater si peu d'outils de planification, de suivi et de contrôle administratif et financier. » — Extrait de l'Enquête concernant la situation financière de la Commission scolaire de Montréal

La voie à suivre pour parvenir à l'équilibre budgétaire

Le ministre de l'Éducation du Québec entend rencontrer Mme Harel-Bourdon « prochainement » pour débattre de la voie à suivre, une voie qui semble toutefois très claire dans son esprit : « Ce ne sont pas des suggestions éparses qu'on peut choisir. Il y a un diagnostic assez clair et, ensuite, un chemin assez clair aussi qui mène à l'équilibre budgétaire, avec une gestion plus moderne », dit François Blais.

Le ministre de l'Éducation refuse de répondre quand on le presse de dire ce qu'il adviendra de la CSDM si elle n'obtempère pas en mettant en application les conclusions du rapport : « Je ne vais pas élaborer là-dessus », conclut le ministre Blais.

Aux yeux de la présidente de la CSDM, le gouvernement de Philippe Couillard a placé l'automne dernier la plus grosse commission scolaire du Québec dans une sorte d'impasse. « Quand on parle de suivre le chemin, il faut se remettre dans le contexte où on était, rappelle Catherine Harel-Bourdon. On avait reçu le budget provincial très tard parce qu'il y a eu des élections et on était à l'aube de la rentrée scolaire. On a reçu une demande [de compressions] de neuf millions au 15 août, on avait un mois pour faire ces compressions-là. »

« Au mois de septembre, couper dans l'organisation scolaire c'était pas possible. L'organisation scolaire c'est le professeur devant la classe, c'est le nombre d'élèves dans la classe. Je sais que c'est ce qu'on nous demande, je sais qu'on veut atteindre l'équilibre budgétaire, le conseil des commissaires en est conscient. » — Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM

« C'est ce que la firme nous dit, c'est ce qu'on va faire » - Catherine Harel-Bourdon

Mme Harel-Bourdon se dit d'accord pour établir une meilleure planification en matière de redressement budgétaire. Ce qui place les commissaires devant un choix épineux; où faut-il faire tomber le couperet?

« Je reviens à l'essentiel, la question de la gouvernance : le conseil des commissaires a des décisions à prendre et nous, les décisions qu'on a prises, c'est de ne pas aller toucher aux services qui avaient un impact sur les élèves. » — Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM

Depuis des années, ce qui est demandé à la CSDM a toutes les allures d'un marathon dont le fil d'arrivée ne cesse de s'éloigner, déplore la présidente de la commission scolaire : « Avec les compressions qui s'ajoutent d'année en année ce sont des kilomètres qu'on ajoute ».

Au total, avec les compressions qu'on appréhende pour 2015-2016 c'est plus de 100 millions qu'on aura soustrait du budget de la commission scolaire, affirme en substance Mme Harel-Bourdon.

« La gouvernance à la CSDM est caractérisée par une forte présence du conseil des commissaires dans la gestion des affaires courantes. Les rôles et responsabilités sont flous, ce qui ralentit le processus décisionnel et entrave la gestion courante. » — Extrait de l'Enquête concernant la situation financière de la Commission scolaire de Montréal

La CSDM c'est :

  • un budget de 958 millions de dollars;
  • 88 015 élèves;
  • 192 établissements;
  • 15 000 employés;
  • l'un des dix plus grands employeurs à Montréal.

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