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«Avengers: L'ère d'Ultron»: notre critique du blockbuster de Marvel (PHOTOS/VIDÉO)

On a vu «Avengers: L'ère d'Ultron», voici notre verdict
Marvel

On avait quitté les Avengers en 2012 savourant un chawarma bien mérité après avoir déjoué les plans machiavéliques de Loki, défait l'inusable armée des Chitauris et laissé New York presque dans le même état que Carthage après le passage de Scipion en 149 avant J-C. Stakhanovistes, les héros de Marvel n'ont pas eu de répit depuis. Iron Man, Thor, Captain America et la Veuve Noire ont continué leur carrière solo respective (Iron Man 3, Captain America 2, le soldat de l'hiver, Thor: Le Monde des ténèbres) alimentant l’appétit du studio dans sa quête hégémonique du box-office.

Le deuxième volet des Avengers, L'ère d'Ultron qui sort le 1er mai est un événement pour plusieurs raisons. Parce qu'il sort en amont des autres blockbusters attendus (Batman v Superman: Dawn Of Justice de Zack Snyder) et qu'il va devoir occuper les salles pendant de longues semaines jusqu'à l'été. Parce qu'il doit pérenniser le modèle choisi par Disney et Marvel pour capitaliser sur ses franchises. Parce que, à la manière du All Star Game en NBA, il doit parvenir à harmoniser une somme improbable de talents. Le Huffington Post a vu le film et vous livre son verdict.

Bande-annonce:

Stagnation

Le premier volet des Avengers a marqué un tournant dans l’industrie du cinéma américain. En parallèle à la relance réussie de la franchise Star Trek par J.J. Abrams, l'avènement de Joss Whedon, cinéaste méconnu en dehors des spectateurs avertis de la série Buffy contre les vampires, a validé la prise de pouvoir d'une nouvelle génération de réalisateurs. Dur de faire mieux.

Cette révolution, rapidement baptisée à l'époque "la revanche des nerds" par la presse spécialisée, a accouché de films cultes -comme l'excellent Gardiens de la Galaxie- et permis l'éclosion de nombreux talents -comme James Gunn, réalisateur du film mentionné précédemment.

Le revers de la médaille, c'est que le vent de fraîcheur qui a partiellement bouleversé les rapports de force à Hollywood, n'est pas éternel et le deuxième opus des Avengers en évoque déjà les limites. Plutôt agréable malgré quelques scènes tape-à-l'œil, il peine à convaincre sur la durée.

Avengers: l'ère d'Ultron pâtit dans les domaines qui avaient fait sa force. Le ton décalé particulièrement saillant quand la concurrence s’appelle Christopher Nolan et sa sombre trilogie du Dark Knight, apparaît aujourd'hui plus lourdingue et attendu. Moins subtile aussi, l'intrigue qui surprend par son manque d'originalité et de complexité.

Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre ce qui semble être le plus puissant de leurs adversaires: le terrible Ultron, qui n'a pas d'enveloppe physique définie, peut même voyager sur Internet, et menace d'éradiquer l'espèce humaine.

L'univers étendu de Marvel se révèle ici un carcan. Le récit multipliant ad nauseam les passerelles entre les précédents volets de Captain America -les premiers ennemis portent l'uniforme de l'HYDRA- ou ceux de Thor et s'ouvrant sur un dernier univers attendu par les fans, surprenant pour les profanes.

Contre-pied

L'ère d'Ultron devrait aimanter les foules et les scotcher à leur siège. En matière de spectacle, le film ne déçoit pas. Joss Whedon maîtrise les scènes d'action plutôt fluides et s'offre quelques moments de bravoure comme cette lutte épique entre Hulk et Iron Man tournée dans les rues de Johannesburg.

Il y a un véritable plaisir à observer des scènes entièrement tournées en images de synthèse en oubliant les ficelles de leur élaboration et sans en avoir vu un best-of indigeste dans les nombreux extraits et bandes annonces de promotion. Dommage qu'elles ne servent pas plus le récit.

Le vrai plaisir se situe dans la manière dont Whedon maltraite ses super-héros. Ils ne sont rarement apparus aussi perdus voire antipathiques. De Captain America (Chris Evans), conscient de son inutilité en temps de paix à Iron Man (Robert Downey Jr.) dont l'hystérie créatrice est sur le point de causer l'Apocalypse en passant par Thor (Chris Hemsworth) obnubilé par la taille de son marteau.

Le profil des "badguys" est plutôt réussi même s'il utilise un schéma vu et revu. Comme Skynet dans Terminator Salvation ou le Frankenstein de Mary Shelley, Ultron est une création de Tony Stark, un programme choisi pour supplanter les Avengers, intelligence artificielle qui serait chargée de cornaquer l'armée de mini-Iron Men et de faire régner la paix dans le monde. Les jumeaux Maximoff aussi, devenus orphelins après un bombardement en Sokovie sponsorisé par le riche milliardaire.

Le réalisateur a aussi l'intelligence de laisser une place plus importante à deux figures moins "médiatisées" et plus humaines, (comprendre: elles ne possèdent pas leur propre franchise) Dr. Banner aka Hulk et Hawkeye. Plus que dans l'opus précédent, les super-héros vont s'interroger sur leur (im)mortalité et leur devoir. Des thèmes abordés avec moins de brio que dans Watchmen et finalement noyés dans les scènes d'action.

Découvrez quelques images du film ci-dessous:

Avengers: l'ère d'Ultron

Le film sera en salle le 1er mai 2015.

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