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Travailleurs temporaires: Kathleen Weil dénonce l'intransigeance d'Ottawa

Travailleurs étrangers: Kathleen Weil dénonce l'intransigeance d'Ottawa
CP

La ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, a dénoncé, lundi, l'intransigeance du gouvernement fédéral dans le dossier des travailleurs temporaires étrangers.

Mme Weil a dit constater que les discussions avec Emploi Canada et son ministre Pierre Poilièvre sont dans une impasse. Les autorités fédérales ont décidé unilatéralement de mettre en oeuvre à la fin du mois une réforme annoncée l'été dernier, a indiqué la ministre.

Alors que des discussions étaient prévues avec son prédécesseur Jason Kenney, Mme Weil a affirmé que M. Poilièvre a décidé d'aller de l'avant en avisant tout simplement Québec par lettre.

Lors d'une conférence de presse, Mme Weil a intimé Ottawa de surseoir à la mise en oeuvre de ses dispositions dont certaines seraient néfastes pour les entreprises québécoises aux prises avec une pénurie de main-d'oeuvre.

"Malgré des échanges depuis juin dernier, nos efforts de discussion se heurtent à une attitude intransigeante de la part du gouvernement fédéral", a-t-elle dit.

En juin 2014, les autorités fédérales avaient annoncé une refonte du programme de travailleurs étrangers temporaires (PTET) en raison d'abus constatés, dans certains cas où des travailleurs canadiens avaient été remplacés par des ressortissants venant travailler pour une durée déterminée à un salaire peu élevé.

Ottawa avait décidé d'obliger les employeurs à prouver qu'ils ont tenté d'embaucher un Canadien d'abord avant de recourir au PTET, qui n'inclut pas le secteur agricole. Il interdisait également aux secteurs de l'hôtellerie, du commerce au détail et de la restauration de recourir au programme dans les régions où le taux de chômage est de plus de 6 pour cent.

Lundi, Mme Weil a affirmé que les fonctionnaires n'ont pas réussi

à s'entendre avec Ottawa pour éviter que la mise en oeuvre de ces modifications nuise au développement économique québécois.

"En effet, Emploi et Développement social Canada a décidé unilatéralement de mettre en oeuvre la réforme au Québec au 30 avril, nous notifiant d'une lettre du ministre Poilièvre, deux jours avant de mettre l'information en ligne sur son site Internet, a-t-elle dit. J'ai demandé et nous demandons au ministre de surseoir

à l'imposition de cette réforme afin de permettre des échanges à haut niveau sur les effets néfastes de certaines mesures sur notre économie."

Mme Weil a demandé une rencontre d'urgence avec M. Poilièvre afin de faire respecter les dispositions des ententes entre les deux gouvernements sur l'emploi et l'immigration.

Tout en reconnaissant que certains resserrements sont nécessaires, Mme Weil a affirmé que la diminution de la durée des permis de travail accordés à certains travailleurs, qui est passée de quatre à deux ans, viendra compliquer la tâche des entreprises confrontées à des pénuries de main-d'oeuvre, comme dans le cas des emplois de soudeurs dans la région de Chaudières-Appalaches.

Le ministre de l'Emploi, Sam Hamad, présent à la conférence de presse, a affirmé que les resserrements décidés par Ottawa ne collent pas à la réalité du marché du travail québécois. M. Hamad a aussi dénoncé le fardeau administratif qui vient compliquer les démarches des entreprises qui veulent recruter à l'étranger, notamment des secteurs comme la transformation alimentaire, les technologies de l'information et les jeux vidéo.

"La stratégie du ministre fédéral ne correspond pas aux besoins du Québec, a-t-il dit. Elle est dangereuse parce que cette stratégie va nuire aux entreprises."

Au Québec, 19 000 travailleurs sont dans la province grâce au PTET, a indiqué M. Hamad. Mme Weil n'a pas été en mesure de chiffrer l'impact négatif des nouvelles mesures d'Ottawa.

À la Chambre des communes, M. Poilièvre a affirmé que les nouvelles règles s'appliqueront tout en tenant compte des accords Ottawa-Québec sur l'immigration.

"Nous respectons toutes nos ententes avec les provinces, a-t-il dit. Et les règles, en ce qui concerne le programme des travailleurs temporaires étrangers, seront appliquées partout au pays dans chaque province."

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