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«Le trou dans ma tête» à Canal Vie: mordre dans la vie, avant de mourir (VIDÉOS)

«Le trou dans ma tête» à Canal Vie: mordre dans la vie, avant de mourir
Canal Vie

Benoît Cliche avait 32 ans, des rêves plein la tête et un incroyable appétit de vivre lorsque, au début juillet 2012, il a ressenti un malaise à La Ronde, son lieu de travail de l’époque. Le 4 du même mois, les médecins lui retiraient une tumeur cérébrale de grade quatre.

Mais le calvaire du jeune homme ne faisait que commencer: du coup, on lui a également appris qu’il devrait désormais se soumettre à des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie, et qu’il ne comptait que 10% de chances de vivre au-delà de cinq ans, que la tumeur pouvait à tout moment revenir. Benoît Cliche s’est finalement éteint le 3 janvier 2015, après deux ans et demi de valeureux combat contre la maladie.

Deux ans et demi de force, de courage, d’espoir, d’amour, de buts à atteindre et de projets à réaliser, illustrés par le poignant documentaire Le trou dans ma tête, réalisé par David Boisclair (Sur la toile avec les Denis Drolet, Annie Brocoli présente G-Cuisiné, les capsules making of de 19-2), et produit par Salvail&Co, la boîte de production d’Éric Salvail, présenté ce soir, à Canal Vie.

La plupart d’entre nous avons fait la connaissance de Benoît Cliche en août dernier, lorsqu’une capsule spéciale de la web-série En audition avec Simon le mettant en vedette a été mise en ligne. Comédien, le garçon avait fait quelques apparitions dans les films Lance et compte et La rage de l’ange, dans des publicités d’Opération Nez Rouge et des Fromages d’ici, et travaillait fort pour imposer son nom. Aussi musicien, il maniait la cuillère avec aisance et avait participé à des concours comme Canadian Idol et Canada’s Got Talent. Il avait même pris part à des spectacles du Cirque du Soleil. Adepte de théâtre et de dessin, ce natif de Québec, établi à Montréal, était toujours célibataire et cherchait encore l’homme de sa vie.

Laisser sa trace

Lorsqu’il a appris que ses jours étaient peut-être comptés, Benoît a entrepris de laisser un héritage sur vidéo. Le 19 juillet 2012, il annonçait sur sa chaîne YouTube la nature de son mal et transformait dès lors la tribune en journal intime, où il allait, dans les deux années suivantes, livrer ses états d’âme et de douleur face au cancer et émettre ses derniers souhaits.

À l’été 2014, l’équipe de Le trou dans ma tête l’a suivi pendant qu’il accomplissait chacun des items de sa bucket list, les rêves qu’il souhaitait à tout prix matérialiser avant de partir : refaire sa garde-robe de fond en comble avec une styliste, passer un long moment au spa, revoir ses camarades du Conservatoire, offrir un toilettage de luxe à son chat Liu-Kang, tenir un vernissage, jouer en duo avec Bob la cuillère, etc. Plusieurs de ces moments, insérés dans Le trou dans ma tête, sont remplis de bonheur et font sourire.

La caméra de David Boisclair, dans Le trou dans ma tête, braquée tantôt sur un écran d’ordinateur où Benoît se confie, tantôt sur les activités quotidiennes de ce dernier, demeure pudique, mais montre la réalité telle qu’elle est, dans une proximité parfois bouleversante. Benoît avoue se sentir seul, il détaille les effets secondaires de ses médicaments, exhibe un à un les pots de pilules qu’il doit ingérer pour mener sa lutte, pleure sa détresse, sa difficulté à se concentrer sur l’instant présent, sa peur de mourir, s’exprime sur ses craintes: arrivera-t-il à rencontrer un amoureux, en sachant qu’il peut mourir demain? Ses parents, qui l’aident à payer ses traitements, écouleront-ils toutes leurs économies pour l’épauler?

Sa famille livre aussi ses émotions devant cette situation difficile, sans complaisance ni violons inutiles. On assiste même à quelques-uns de ses traitements. Le document-testament se termine sur l’enregistrement, par Mara Tremblay, d’une chanson écrite par Benoît lui-même, aussi intitulée Le trou dans ma tête.

Le trou dans ma tête est parfois difficile à soutenir ; Macha Grenon nous a tous arraché des larmes dans la peau de Nathalie dans Nouvelle adresse mais, Benoît, lui, n’est pas un personnage fictif. C’est un être que la vie a fauché trop rapidement, et qui a choisi de partager ses souffrances avec le reste du monde pour, peut-être, s’en délester un peu. N’empêche que son récit est inspirant et nous donne envie de savourer chaque seconde de l’existence, de foncer sans regarder derrière.

Le trou dans ma tête n’a rien de misérabiliste et ne cherche pas à faire pleurer à tout prix, mais plutôt à tracer le portrait de l’épreuve que Benoît a surmontée comme un champion, à sa façon. C’est un hommage à la vie, un coup de chapeau à un homme qui avait soif de reconnaissance et qui, à sa manière, a su laisser sa trace.

Le trou dans ma tête, mardi, 14 avril, à 21h, à Canal Vie. En rediffusion le 16 avril à minuit, le 18 avril à 4h, le 19 avril à 15h et 21h et le 20 avril à 15h.

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