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Changements climatiques : Ottawa aussi doit faire ses devoirs, plaide Québec

Changements climatiques : Ottawa aussi doit faire ses devoirs, plaide Québec
Radio-Canada.ca

Le climat et l'environnement sont les sujets de l'heure à Québec, aujourd'hui, alors que le premier ministre Philippe Couillard accueille bon nombre de ses homologues des provinces et des territoires. Et c'est en termes à peine voilés que Québec dénonce la relative inaction du gouvernement fédéral en matière de changements climatiques.

« Ce qu'on veut, c'est travailler avec le gouvernement fédéral. Développer un plan d'action commun. Le problème, présentement, c'est qu'on ne sait pas ce qu'Ottawa veut faire. Ils avaient une limite, au 31 mars, pour soumettre leur plan d'action en matière de lutte contre les changements climatiques pour la conférence de Paris, en décembre; rien n'a été soumis aux Nations Unies. » — Le ministre de l'Environnement du Québec, David Heurtel

La secrétaire exécutive de la convention-cadre de l'ONU sur les changements climatiques de l'ONU assiste à cette rencontre à Québec. Christiana Figueres estime qu'Ottawa et les provinces doivent travailler de concert sur ces enjeux.

Un message que le premier ministre du Québec partage; dans son message d'ouverture, mardi matin, Philippe Couillard a déclaré que la consultation et la collaboration constituaient les meilleures façons de se préparer pour la rencontre clé prévue à Paris, en décembre.

« Particulièrement dans l'établissement des cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) au-delà de 2020, qui ne doivent pas seulement être l'addition des cibles de chaque province [...], mais également des actions que le fédéral lui-même doit prendre », a expliqué le premier ministre du Québec.

Philippe Couillard a réitéré son espoir de recevoir sous peu une invitation [de la part d'Ottawa] « pour commencer le véritable travail technique sur l'enjeu des cibles et des émissions ».

L'absence la plus remarquée à cette rencontre de Québec est celle du premier ministre albertain Jim Prentice. Rappelons que l'Alberta est, de toutes les provinces canadiennes, celle qui enregistre le plus d'émissions de carbone, qui constitue le principal gaz à effet de serre. Jim Prentice, qui est en campagne électorale, prend très au sérieux la question de l'environnement, a assuré Philippe Couillard, qui se dit persuadé que quiconque remportera l'élection en Alberta fera un travail remarquable à cet égard.

« Partout, on reconnaît l'importance du rôle des États fédérés, des régions, dans cette question des changements climatiques. Pourquoi? Parce que c'est à notre niveau que se situent les principaux impacts, et les principaux leviers d'action également. »— Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard

Cette rencontre sur les changements climatiques culminera sur une conférence de presse cet après-midi durant laquelle les premiers ministres en diront davantage sur la stratégie qu'ils tenteront de développer entre eux, d'abord, et avec le gouvernement fédéral, ensuite.

Lundi, la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, avait annoncé que sa province rejoignait le Québec et la Californie dans un système de plafonnement et d'échange pour les émissions de gaz à effet de serre.

L'an dernier, des économistes avaient conclu que mettre un prix sur les émissions de carbone est la façon la plus efficace et fructueuse d'accomplir les objectifs du Canada de réduction des GES, et que les gouvernements provinciaux sont les mieux placés pour structurer leurs propres programmes.

Selon l'Institut Pembina, les premiers ministres réunis à Québec doivent tenir compte des effets néfastes des pipelines dans leur stratégie environnementale. « L'industrie des sables bitumineux est le secteur qui affiche la plus forte hausse des émissions de carbone au Canada, affirment les auteurs d'un rapport rendu public mardi par l'Institut Pembina. Cela signifie que les infrastructures proposées, comme l'oléoduc Énergie Est, auront un impact important sur la capacité de la fédération à atteindre ses objectifs de réduction des émissions. »

« Pour que la stratégie établie par l'ensemble des provinces soit crédible et efficace, elle doit tenir compte de la totalité des émissions associées aux projets d'infrastructures », écrivent les membres de l'Institut Pembina.

Un peu d'histoire

En 1992, des pays ont joint un traité international, soit la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en vue de considérer ce qui pouvait être fait pour réduire le réchauffement global et faire face à toute hausse inévitable des températures.

En 1995, des négociations ont débuté pour renforcer la réponse aux changements climatiques et deux ans plus tard, le Protocole de Kyoto fut adopté. Mais beaucoup reste à faire : en décembre, Paris sera l'hôte de la 21e conférence qui doit aboutir à un accord international sur le climat permettant de contenir le réchauffement global en deçà de 2°C.

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