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Lutte aux GES: le Canada devrait être plus «proactif», selon Couillard

GES: le Canada devrait être plus «proactif», dit Couillard
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En qualité de grand producteur de pétrole, le Canada devrait être le pays «le plus actif» au monde dans la lutte aux changements climatiques, estime le premier ministre Philippe Couillard.

M. Couillard, dont ce n'est pas l'habitude, a critiqué lundi le gouvernement fédéral pour le peu d'attention qu'il accorde aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Aux côtés de sa vis-à-vis de l'Ontario, Kathleen Wynne, venue annoncer à Québec l'adhésion de sa province à la bourse du carbone, M. Couillard a invité à mots couverts le gouvernement conservateur de Stephen Harper à faire preuve de plus de leadership dans ce dossier.

«Parce que le Canada est un pays producteur de pétrole important, pour cette raison, il devrait être l'un des plus proactifs sur la planète dans la lutte aux changements climatiques, a déclaré le premier ministre. Je comprends qu'il y a des craintes reliées à l'industrie des hydrocarbures mais justement, parce qu'on a ça chez nous, on devrait être les plus actifs sur la planète.»

M. Couillard a cité en exemple le cas de la Norvège, dont l'image de marque environnementale à travers le monde est demeurée intacte même si le pays produit «d'immenses quantités de pétrole».

«Est-ce qu'on reproche quelque chose à la Norvège sur le plan environnemental? Non, parce qu'ils ont une taxe sur le carbone depuis 1991, parce qu'ils ont l'électrification des transports, parce qu'ils ont une approche qui les amène dans quelques décennies à se libérer des hydrocarbures», a-t-il dit.

M. Couillard a lancé un appel au gouvernement Harper pour qu'il s'active et travaille de concert avec les provinces en vue de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui aura lieu à Paris en décembre.

Il a dit voir une «volonté de concertation» de la part du gouvernement Harper dans la lettre que la ministre fédérale de l'Environnement, Leona Aglukkak, a fait parvenir aux provinces pour leur demander de lui fournir leur plan respectif de réduction des GES après 2020.

En cela, M. Couillard se montre plus accommodant que le ministre ontarien de l'Environnement, Glen Murray, qui a accusé le gouvernement fédéral de vouloir s'approprier le crédit pour les efforts de réduction des GES faits par les provinces. Dans une entrevue à la CBC, M. Murray a reproché aux conservateurs au pouvoir de «chercher la chicane».

«Je ne cherche pas la chicane mais je veux que ça marche et je veux que ça marche sérieusement», a répondu M. Couillard lorsqu'un reporter lui a fait part des propos du ministre ontarien.

«Je suis content de voir qu'il y a un appel à un échange d'information, mais ce n'est pas suffisant, a poursuivi le premier ministre. Il faut que l'on travaille ensemble sur la fixation des cibles, sur les méthodes employées pour calculer les émissions, sur les méthodes employées pour répartir le poids de ces objectifs entre les différentes régions du pays», a-t-il expliqué.

La première ministre Wynne a quant à elle tempéré les propos de son ministre.

«Nous croyons qu'il est important pour le pays que nous travaillions ensemble, je ne veux pas un conflit avec le fédéral, ce n'est pas le point», a-t-elle dit.

Le Sommet de Québec sur le climat, qui réunira mardi les premiers ministres des provinces, vise justement à ne pas «diviser le pays» et «met la table pour un travail de concertation qui doit commencer dès maintenant», a renchéri M. Couillard.

Le premier ministre a aussi précisé que le gouvernement du Québec ne fera pas connaître avant septembre ses objectifs de réduction des GES, post-2020.

À l'instar de M. Couillard, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a par ailleurs salué l'entrée de l'Ontario dans le marché du carbone.

Désormais, les deux tiers de l'économie canadienne adhèrent au système boursier du carbone, s'est réjoui le ministre Leitao, à l'occasion de la Table ronde sur l'économie verte, un forum regroupant des gens d'affaires et des groupes environnementaux tenu à la veille du Sommet de Québec.

Selon le ministre, l'expansion du marché du carbone, qui inclut aussi l'État de Californie, va procurer aux entreprises un environnement d'affaires plus stable et faciliter à terme la lutte aux GES.

En vertu du système de plafonnement et d'échange de la Western Climate Initiative, les entreprises disposent d'un quota de gaz à effet de serre qu'elles peuvent revendre à d'autres si elles ne l'ont pas comblé. Une entreprise peut donc acheter «un droit de polluer» de la part d'une autre qui a réduit ses émissions.

Au Québec, les montants liés au marché du carbone sont versés au Fonds vert.

Le ministre Leitao estime que la participation de l'Ontario est le prélude à l'adhésion d'autres juridictions de l'Amérique du Nord à la bourse du carbone.

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